Les Ivoiriens devront-ils encore se familiariser avec une structure nouvelle au niveau de la filière café-cacao, l'Observatoire des producteurs de café-cacao de Côte d'Ivoire? Vincent Séa Tahé, président du Syndicat national autonome des acteurs et professionnels de la filière café-cacao (Synaprofci), en est convaincu. Il a d'ailleurs qualifié ce projet de maillon essentiel qui a manqué à l'évolution dynamique de la filière, hier, à la Bourse du Travail de Treichville, à l'occasion de la journée de la communication des producteurs de café et de cacao de Côte d'Ivoire. Cette structure paraît à mes yeux comme l'outil de régulation, de contrôle, de médiation et de conciliation, d'interpellation et même de sanction qui a manqué dans l'organisme et le fonctionnement de notre filière. Cette absence s'est révélée d'autant plus criarde que nous sommes restés totalement désemparés, ne sachant quoi faire, quel recours utiliser lorsque nous nous sommes trouvés face à la déroute des structures de la filière?, a-t-il indiqué. Pour le responsable du Synaprofci, les dysfonctionnements et avatars qui ont parsemé les activités de la filière ces dernières années ne se seraient pas produits si l'Observatoire avait existé?.
Le président du Syndicat national autonome des acteurs et professionnels de la filière café-cacao a dit qu'il n'est un secret pour personne que la filière café-cacao de Côte d'Ivoire connaît une crise sans précédent. Pour lui, il s'agit d'un fait inédit qui interpelle plus d'un producteur du binôme sur le fonctionnement de la filière qui se trouve être dans une situation délétère, voire catastrophique. Et de s'interroger : Est-ce l'inconscience, l'insouciance ou l'immaturité dans la gestion de notre bien commun ? Ou bien, les producteurs sont-ils des gens incapables et incompétents ? Est-ce encore la collusion des intérêts mesquins et la folie des grandeurs qui ont gangrené notre filière ??. La journée de la communication doit permettre, en effet, de mener l'analyse de la situation, de dégager les causes réelles de la crise actuelle et de faire des propositions concrètes. Telles sont les aspirations profondes des membres de ce syndicat.
Mais ce que les participants à la journée de la communication ne comprennent pas, c'est que l'Observatoire à créer leur a été présenté avec son logo déjà confectionné. Beaucoup parmi eux ont alors parlé d'arnaque et de manipulation du Synaprofci qui veut leur faire avaler la couleuvre.
Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr