La secrétaire générale du Rassemblement des Républicains (RDR), Henriette Dagri Diabaté, en tournée d'information et de sensibilisation à la paix, dans le département d'Akoupé, a été séquestré, à Afféry, par des jeunes gens. Un incident ou un acte prémédité ? Le plus important pour nous, c'est de ne pas mettre de l'huile sur le feu , a déclaré, hier, le secrétaire général délégué du RDR, Amadou Gon Coulibaly, au siège du parti, au cours d'un point de presse. Toutefois, exprimant son indignation, Amadou Gon Coulibaly a dit que ce qui s'est passé dans la nuit du 9 au 10 août dernier, à Afféry, ne saurait d'une part, ternir le succès de cette tournée et d'autre part, arrêter le RDR dans sa volonté d'aller à la rencontre des Ivoiriens . A partir de ces évènements, a dit l'animateur, le RDR s'interroge sur le déroulement d'une campagne apaisée et sécurisée . Le RDR, selon son secrétaire général délégué, en appelle à tous les responsables politiques et administratifs, à tous les Ivoiriens quant à la nécessité de créer et de maintenir le climat serein et apaisé prôné par l'Accord politique de Ouagadougou . Le lieu était pour lui indiqué pour remercier la chefferie traditionnelle locale pour l'accueil chaleureux réservé à Henriette Dagri Diabaté, les autorités administratives et militaires pour leur implication personnelle dans le dénouement apaisé de cet incident malheureux . Par ailleurs, une délégation de femmes venues d'Agboville, Adzopé, Akoupé (Agnéby) et Alépé, a dit Yako à Mme Henriette Dagri Diabaté, hier, à son domicile.
Emmanuel Kouassi
Le chargé de mission de Mme Diabaté témoigne
Le chargé de missions de Mme Henriette Diabaté, Bogui Moïse, soutient que pour mettre fin à la crise qui l'a opposée aux jeunes d'Afféry dans la nuit du samedi au dimanche, elle a été obligée de leur offrir une bouteille de liqueur et une somme de 50 mille francs. Le dénouement, se réjouit le collaborateur de Mme Diabaté, n'a été trouvé que le dimanche, grâce à une négociation menée par le préfet d'Akoupé, député, le maire, le chef de village d'Afféry, entre autres. Il est vrai que Mme Henriette Diabaté a donné une bouteille de liqueur et une somme de 50 mille francs, reconnaît Bogui Moïse. Mais c'est sous l'exigence, la contrainte des négociateurs qui nous ont dit que nous sommes en Afrique, et que pour calmer les jeunes et les faire repartir, il faut leur donner à boire, précise-t-il. Non sans s'empresser d'ajouter : Le fait de donner la bouteille de liqueur et l'argent n'est pas une preuve de culpabilité ou de reconnaissance d'avoir mal agi de la part de Mme Diabaté. En outre, relève-t-il, c'est sur proposition du préfet que les blessés ont été pris en charge par le Secrétaire général du Rdr. Mais pour Bogui Moïse que nous avons rencontré hier au cabinet de Alassane Dramane Ouattara au Vallon (Cocody), la délégation du Rdr, en tournée dans la région de l'Agnéby depuis le 6 août, a été victime d'une orchestration dans la nuit du 9 au 10 août dernier à Afféry. Pour lui, en effet, des jeunes à bord d'une Mercedes, qui se sont invités dans la mission du Rdr, avaient déjà annoncé le lynchage manqué de Mme Diabaté le jeudi 7 août. Ces jeunes ont réclamé du carburant à Mme Diabaté qui leur a donné cinq mille francs. Cela ne leur a pas plu. Ils nous ont tenu des propos désobligeants et menacé que nous allions voir, révèle M. Bogui. Selon lui, samedi, le véhicule de ces jeunes a été retrouvé à l'hôtel où le Secrétaire général du Rdr avait installé son quartier général. Pour lui, ce sont les occupants de la Mercedes, accompagnés d'autres gens, qui se sont assis à la porte de la suite de Mme Diabaté pour boire et faire du bruit tard dans la nuit. Ils ont donné dans la provocation, d'autant qu'il y avait parmi eux quelqu'un qui avait une arme. Il y avait une réelle menace et la sécurité du Secrétaire général a réagi, comme il fallait, estime M. Bogui.
Pascal Soro