mercredi 13 août 2008 par Fraternité Matin

Le pré-forum social a pris fin hier. Cinq jours durant, 250 représentants du monde du travail ont planché sur le thème : Refondation du monde du travail pour une Fonction publique moderne et efficace et un secteur privé plus dynamique . La clôture a été marquée par les doléances des travailleurs qui ont demandé entre autres la suppression de la retraite après 30 ans de service dans le public. Le Chef de l'Etat qui a effectué le déplacement à l'IAO de Grand-Bassam pour cet évènement historique qui devait se tenir depuis 2002, a accepté cette demande, et il a même trouvé la mesure injuste et souhaité que d'autres critères soient fixés pour aller à la retraite. Le Président Gbagbo est aussi d'accord pour le relèvement de la limite d'âge dans certains emplois. Notamment les emplois de la santé, et de la fonction enseignante. A ce propos, l'année dernière, il a pris un décret, interdisant les enseignants du supérieur d'aller à la retraite. Parce que si tous ceux qui avaient atteint l'âge d'aller à la retraite y étaient autorisés, certaines chaires n'allaient plus avoir de maîtres . Le Chef de l'Etat a déclaré, concernant ce point, qu'il faut trouver une solution pour que l'enseignement supérieur ne soit pas décapité. De même que les grands centres de santé, pour une question de retraite. Il s'est dit prêt à examiner toutes les demandes touchant au statut des fonctionnaires. Il veut aussi relever l'allocation familiale, et les primes de transport. Il a promis d'examiner l'indemnité de résidence, pour ceux des fonctionnaires non éligibles à l'indemnité de logement. Il a aussi été question du déblocage des avancements. Cette question sera étudiée en vue d'une décision en juillet 2008.
Pour le secteur privé, le Chef de l'Etat a marqué son accord pour une évaluation du code du travail, à la lumière des résultats dégagés par les travaux. Il a cependant insisté sur la nécessité d'une paix sur le front social, si les Ivoiriens veulent obtenir les moyens des réformes souhaitées. Parce que les réformes doivent être financées. Aujourd'hui, il n'est cependant pas capable de financer toutes les réformes souhaitables. Les contraintes liées à la situation de crise et les imprévus l'en empêchent. Même si malgré la crise, l'Etat est arrivé à faire face à ses obligations, grâce au travail des régies financières : notamment les impôts, le trésor, et la douane. Il a fait savoir que depuis quatre ans, l'Etat paye 6 milliards par mois pour les militaires. Pour être franc, il a indiqué que sa préoccupation, aujourd'hui, n'est pas l'augmentation des salaires, mais arriver à la paix, afin de favoriser la création d'entreprises privées et l'augmentation des ressources. C'est pour cette raison qu'il a déploré la multiplication des grèves, en indiquant qu'on ne demande pas à un Etat de nous aider, quand on cherche à l'affaiblir . Il s'est dit surpris que dans les résolutions, les travailleurs n'aient pas demandé le retour de la paix. Aussi, a-t-il demandé la mobilisation de tous pour le retour de la paix. Au cours d'un point de presse animé après la clôture du pré-forum, le ministre de la Fonction publique, de l'Emploi et de la Réforme administrative a annoncé une trêve sociale qui sera signée le 3 avril prochain, entre le patronat, les travailleurs et les gouvernants. Et qui devrait favoriser une accalmie du front social. Dans le cas contraire, les grévistes pourraient perdre leurs salaires.

Marie-Adele Djidjé

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