Vous avez en projet un livre sur les médias ivoiriens, de quoi s'agit-il ?
Il s'agit pour nous de remonter l'histoire de notre profession en parcourant la vie des femmes et des hommes, en retrouvant celles et ceux qui ont ouvert la voie en ce qui concerne notre métier. Nous n'avons pas la prétention d'écrire un livre d'anthologie des médias ivoiriens. Nous voulons faire ressurgir à la surface de notre mémoire, les noms et les visages de celles et ceux qui, les premiers, ont tracé les sillons de notre devenir. Ce livre est un projet porté par Diégou Bailly, l'un des grands noms de notre profession et moi. C'est donc une espèce de Who's who?
Pas exactement. Nous voulons raconter notre histoire à travers les grands noms qui ont été et qui nous donnent aujourd'hui des raisons d'exister. Présenter et faire connaître nos aînés, parcourir les traces qui furent et qui sont nôtres. Cela est devenu pour nous une exigence historique et un devoir de mémoire. Nous ne pouvons pas continuer à exister sans nous enraciner dans notre histoire commune et collective. Dans quel délai temporel situez-vous cette histoire à écrire ?
Nous allons remonter le cours du temps de 1960 à 1990. Pourquoi restez-vous entre ces deux dates alors que nous savons tous que la presse n'a connu son essor qu'à partir de 1990 ?
1960 est pour notre pays, et donc pour nous, une date importante. C'est l'année de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Ce qui explique qu'elle soit pour nous une date symbole, un point de départ. C'est à cette date qu'en tant que pays devenu indépendant, nous prenons notre destin en mains. C'est vrai que le quotidien national qu'est Fraternité Matin est né en 1964, et c'est vrai aussi que la Radio ivoirienne émet depuis 1961 et que la Télévision ivoirienne diffuse ses premiers signaux depuis 1963, mais il n'en demeure pas moins qu'à partir de 1960, la Côte d'Ivoire s'engage dans la consolidation de son indépendance acquise. 1990 apparaît pour nous comme une année importante dans l'histoire de la presse et des médias; car, comme nous le savons tous, c'est à partir de cette année que notre univers se trouve enrichi de multiples titres.
1960 et 1990 sont nos repères temporels. Et pour quand est prévue la sortie de ce livre ?
Pour l'heure, nous en sommes à la collecte des données. Une précision importante : cet ouvrage, qui s'inscrit dans l'appropriation de notre histoire, s'ouvre à la richesse humaine du journalisme en Côte d'Ivoire; mais aussi aux autres métiers de l'information et de la communication que sont la photographie, l'animation, la réalisation, l'imprimerie, la publicité, le graphisme, la distribution, etc.
Interview réalisée par Rémi Coulibaly