Qu'on ne s'y méprenne pas. La violente journée vécue par la délégation du RDR les samedi et dimanche derniers à Affery n'est pas le fait du hasard. Il ne s'agit pas là d'un acte isolé ou spontané que certains veulent imputer à des ivrognes. Le FPI a décidé de porter un coup de frein à la percée du parti des Républicains dans des zones qui, il y a seulement quelques mois, étaient considérées comme ses bastions impénétrables. Ce statut de parti populaire dans les zones des 3A ne saurait conférer au parti bleu, une sorte de mainmise sur ces zones qui font partie du territoire ivoirien. Le FPI est paniqué. Cela se voit. Mais, ce parti qui s'est engagé dans le processus de réconciliation devrait savoir raison gardée et faire preuve de tolérance. C'est ce même sentiment qui a animé les militants des partis que sont le RDR et le PDCI dont les bastions ont été littéralement inondées par les responsables du parti au pouvoir, il n'y a pas longtemps. Le président du FPI, Pascal Affi N'Guessan a récemment passé 45 jours ( du 30 mars au 10 mai) dans le Nord du pays, zone acquise au RDR et à son président. Il s'agissait pour le président du FPI, d'aller porter la compassion du FPI aux populations meurtries et d'engager la bataille pour la conquête de l'électorat du Nord afin de créer les conditions de la victoire du Président Laurent Gbagbo lors des prochaines joutes électorales prévues se tenir au mois de juin 2008 . Une tournée électoraliste, on le voit. Il s'est même permis des nuits à Kong, village natal du leader des Républicains dont il n'a pas manqué de critiquer l'action politique. Récemment, c'est Simone Gbagbo qui se retrouvait au Centre pour des meetings de mobilisation en faveur du FPI. Plusieurs autres cadres de ce parti dont Amani N'guessan ont parcouru le V Baoulé, majoritairement acquis au PDCI-RDA. Tiébissou, Taki-Salékro ont été visités. Aucune mouche n'a touché ces responsables du FPI. Dieu seul sait que leurs discours n'ont pas plu aux militants de l'opposition. Mais, n'est-ce pas cela aussi, et surtout, la démocratie ? Refuser la contradiction, cela revient tout simplement à refuser la démocratie.
CS