samedi 9 août 2008 par Notre Voie

Le capitaine de la sélection olympique de Côte d'Ivoire, Yao Kouassi Gervais dit Gervinho, n'est pas du tout découragé après la défaite (1-2) face aux Argentins, jeudi dernier, à Shanghai, à l'occasion de la première journée des JO 2008. Dans cet entretien, il revient sur les circonstances de ce faux pas et rassure pour la suite de la compétition.
. Quels commentaires faites-vous après cette défaite contre les Argentins ?
Je suis déçu. J'ai eu très mal parce que nous avions le match en main. Nous avions la possibilité de battre cette équipe argentine qui est championne en titre des JO. Vous avez vu que nous avons eu un bon nombre d'actions nettes de buts. Nous avons été bons. Malheureusement, la chance n'était pas avec nous. Nous avons manqué de réussite. Et ça arrive en football. Les Argentins ont été réalistes. Ils ont donc mérité leur victoire. Mais une chose est sûre, ils n'oublieront pas leurs adversaires de ce premier match des JO 2008.

. Qu'est-ce qui explique, selon vous, cette inefficacité de l'attaque ivoirienne?
Je n'arrive pas à comprendre. Mais je peux mettre cette inefficacité sur le compte de la malchance. C'est tout. Il n'y a pas une autre raison. Quand une équipe se crée des actions de buts et qu'elle n'arrive pas à marquer, elle doit continuer sur sa lancée. C'est ce que nous allons faire. Mes amis et moi pensons que ça va aller. La réussite va suivre pour nos prochaines sorties. Découragement n'est pas ivoirien.
. Personnellement, vous semblez décidé à démontrer votre savoir-faire....
Je veux non seulement prouver quelque chose mais aussi et surtout faire gagner mon pays. Les JO, c'est très important pour un pays comme la Côte d'Ivoire. C'est cette volonté-là qui a fait que je me suis défoncé sur le terrain. Et puis, en tant que capitaine, je dois montrer l'exemple. Mes coéquipiers ont aussi prouvé quelque chose. Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes. Malheureuse-ment, cette petite minute d'inattention à 5 minutes de la fin du match nous a coûté très cher.

. C'est aussi ça le manque d'expérience, n'est-ce pas ?
Bien sûr. L'expérience des grandes compétitions compte beaucoup dans ce genre de situation. Nous avons manqué de vigilance. Mais il ne faut pas en vouloir à nos amis de la défense. Cela arrive en football. Même les grands défenseurs du monde se font aussi surprendre à des moments critiques d'un match aussi décisif.

. On a senti une complémentarité entre Kalhuno, Cissé et vous. Quel était votre message sur le terrain ?
Nous voulions tuer? les Argentins. C'était notre mot d'ordre. Chacun ayant ses qualités et ses défauts, nous avions décidé de privilégier nos qualités. Il fallait tout faire pour créer la misère aux défenseurs argentins. Je pense que nous avons réussi en partie notre mission. Mais vous savez qu'en football, c'est le résultat qui compte. Quel que soit ce que vous allez faire sur le terrain, si vous ne sortez pas vainqueur, tout s'écroule. C'était notre cas contre l'Argentine.

. Lionel Messi a certainement brouillé votre carte. Est-ce qu'il y avait un plan anti-Messi ?
Messi est un joueur qui bouge beaucoup sur le terrain. C'est donc difficile de concocter un plan spécial pour le contrer. Mes amis et moi avons réussi tout de même à l'anéantir à des moments précis du match. Il n'était pas présent dans le match tout le temps. Mais il faut reconnaître que c'est un grand joueur. Il nous a beaucoup fatigués. Et n'eut été sa présence, les Argentins auraient eu des problèmes.
. Quelle a été l'ambiance dans le groupe lorsque vous vous êtes retrouvés dans vos chambres après le match ?
Dans un premier temps, nous avons été abattus après cette défaite. Chacun d'entre nous s'en voulait. Mais après, nous nous sommes parlé. Nous avons rapidement évacué la déception. Nous avons surtout été motivés par la réaction du président Jacques Anouma. Il nous a remonté le moral en nous félicitant. Il nous a fait savoir qu'il est avec nous et que nous avons livré un bon match. C'est important pour le moral. Le soutien du ministre des Sports nous a aussi réconfortés. Nous pensons donc à l'avenir maintenant.

. Le prochain adversaire se nomme la Serbie. Quel est le mot d'ordre ?
Se battre et battre à tout prix cette équipe. C'est une obligation pour nous de gagner si nous voulons espérer être en course dans cette compétition. C'est une obligation. J'espère tout simplement que Dieu nous donnera la chance de concrétiser les actions de but que nous allons nous créer. C'est important que nous marquions.

. Connaissez-vous personnellement le football serbe ?
Je n'ai pas besoin de connaître le football serbe que je respecte. Je dis que nous devons battre cette équipe pour faire honneur à notre pays. Tous les Ivoiriens comptent sur nous. Nous devons donc leur faire plaisir après le faux pas de dernière minute face à l'Argentine. Nous avons été frustrés au terme de cette rencontre. Nous voulons donc nous ressaisir. C'est tout.

. Un message ferme aux Ivoiriens en tant que capitaine de cette sélection nationale olympique avant d'attaquer la Serbie ce dimanche...
Je voudrais leur présenter les excuses de toute l'équipe. Nous avons tous été peinés après cette défaite. Je sais combien de fois ils ont été frustrés. Je voudrais les remercier au nom de mes amis pour leur soutien moral. Nous souhaitons qu'ils continuent de nous soutenir. Nous ferons tout pour ne pas les décevoir ce dimanche face à la Serbie.












Interview réalisée à Shanghai par Jean-Claude Djakus (Département communication de la FIF)

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