vendredi 8 août 2008 par Nord-Sud

Le Cheick Aboubacar Fofana et l'imam Koné Idriss Koudous se sont retrouvés hier à la grande mosquée de Treichville pour sceller la paix définitive entre eux. Il a été demandé à tous les imams de relayer l'information au cours de leur sermon d'aujourd'hui. Cette fois semble être la bonne. A l'initiative des imams, le Cheick Aboubacar Fofana, l'imam Koné Idriss Koudous et leurs proches respectifs se sont retrouvés hier à la mosquée de l'avenue 8 de Treichville pour enterrer définitivement leur différend. A cette occasion, ils ont rompu ensemble le jeûne demandé à tous les imams par le président du Conseil supérieur des imams(Cosim). Mardi, grâce à une médiation secrète, l'imam Koudous et certains de ses proches, en marge des activités du Cosim depuis plus d'un an, sont allés à la rencontre du Cheick pour lui assurer leur retour dans la maison commune. Les musulmans vivent actuellement le mois de Chaabane, mois qui précède le Ramadan. Durant ses quinze premiers jours, les fidèles observent généralement un jeûne surérogatoire conseillé par le prophète Mohamed. Mais, le guide spirituel a spécialement recommandé que tous les imams l'observent ce jeudi afin de partager un repas qui va ressouder les liens à jamais. Le jeudi a été choisi pour deux principales raisons : C'est l'un des jours les plus bénis de la semaine. Il correspondait également à la date du voyage de l'imam principal d'Aghien à Lomé pour une rencontre religieuse. Les jours qu'il passera dans la capitale togolaise pourraient faire traîner les choses. Il a donc voulu que pendant que la flamme de la paix retrouvée est encore vive, tous les imams qui pouvaient effectuer le déplacement se retrouvent pour partager ce repas de la paix. Fait très symbolique, à la fin de ce festin auquel ont participé une centaine d'imams, c'est le président du Conseil national islamique(Cni) qui a pris la parole au nom de celui dont il était sensé être l'ennemi : Le président du Cosim. Le Cheick Fofana Aïma me demande de rendre grâce à Dieu et de vous remercier tous. Il m'envoie vous dire aussi qu'il n'est pas le seul initiateur de cette rencontre. Elle se tient par la volonté de tous les imams. Nous remercions également les médiateurs , a-t-il déclaré. Que faut-il retenir réellement de cette rencontre ? Voici la réponse de l'imam Koudous : Depuis deux ans, nous n'avions pas vécu une telle ambiance. Aujourd'hui, Dieu a permis qu'on se retrouve pour partager un repas. Le repas est symbolique dans l'amitié et dans la fraternité des êtres humains sur terre. Nous avons effectivement traversé un moment un peu difficile que j'ai appelé moment de turbulences. Cela doit arriver dans la vie d'une communauté et cela ne doit pas nous paraître grave. Je crois que c'est le signe du renforcement de nos liens. Souvent, il faut qu'on se batte et qu'on se cogne un peu pour savoir qui est qui. Nous savons désormais qui est qui, donc tout est fini. Et je crois que la communauté, si Dieu le veut, ira de l'avant. Pour sa part le Cheick Aboubacar Fofana a renouvelé sa reconnaissance au Tout puissant. Il faut remercier Dieu parce que c'est lui seul qui gère les c?urs. C'est lui seul qui peut les rapprocher. Je pense que c'est lui qui nous a donné la victoire sur nous-mêmes pour que, chacun, de son côté, se maîtrise et se mette au service de Dieu. Dieu dit que les intrigues de Satan sont faibles. Et c'est cette victoire sur Satan que nous avons fêtée ce soir. Fasse Dieu que les liens soient davantage renforcés. Ces retrouvailles sont le résultat d'une série de médiations dont la dernière a été conduite par El hadj Babily Dembélé, président de l'Organisation pour le développement de l'Islam et opérateur économique. Il n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. Les choses n'ont pas été faciles. Mais, quand le Seigneur vous appuie dans une action, elle paraît beaucoup plus facile. Je rends grâce à Dieu pour nous avoir donné la chance, notamment mon vice-président Méïté Mamadou et mon commissaire Coulibaly Baly qui m'ont donné beaucoup de conseils pour réussir cette action. Je salue la grandeur d'esprit du Cheick Aboubacar et de mon frère Idriss Koudous. Le plus gros est fait, mais il y a encore des détails importants à régler. Après les leaders, il faut approcher leurs entourages pour leur parler afin qu'on ne connaisse plus une telle situation, souhaite-t-il. Rappelons que c'est à l'occasion du retour du Cheick Fofana des Etats-Unis pour diriger le Cosim que sont nées les incompréhensions qui ont conduit à cette crise. Cissé Sindou

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