vendredi 8 août 2008 par Notre Voie

Les Ivoiriens et leur président ont célébré les 48 ans de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, après avoir décoré les présidents des institutions, a réitéré son souhait de voir les élections se tenir pour selon lui, l'intérêt de la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens.
Replacer l'importance de l'Etat et de ses institutions au c?ur de la conscience du citoyen ; rehausser l'image des personnes qui incarnent ces institutions ; réaffirmer la nécessité d'organiser les élections le 30 novembre dans l'intérêt des Ivoiriens eux-mêmes. Tel est le sens qu'a donné le président de la République à la fête nationale célébrée, hier, au Palais présidentiel. Et il l'a bien fait savoir. J'ai souhaité qu'on parle de l'Etat, qu'on parle des institutions qui font que l'Etat existe, a-t-il déclaré. Respectant la tradition des fêtes thématiques qu'il a instituées à l'occasion de la célébration de la date anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo a procédé, hier, à la décoration des présidents des institutions, des serviteurs de l'Etat relevant du ministère de l'Intérieur et de celui de la Santé. En tête des personnes distinguées, se trouvent le professeur Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée nationale, Tia Koné, président de la Cour suprême, Laurent Dona Fologo, président du Conseil économique et social, Yanon Yapo, président du Conseil constitutionnel, le professeur Sangaré Abou Drahamane, inspecteur général de l'Etat, et Robert Beugré Mambé, président de la Commission électorale indépendante (CEI). Ces personnalités ont été élevées à la Dignité de grand-croix de l'ordre national. En plus, le président de la République a personnellement remis des médailles de Chevalier de l'ordre national à plusieurs personnes dont les amis du groupe 77 de l'ONU, des préfets, des médecins et des responsables de l'entreprise Orca Deco pour leur foi en la Côte d'Ivoire en ces temps de turbulence et pour leur sens de l'entreprenariat. Dans cette dernière vague, Laurent Gbagbo a aussi décoré ses amis et frères d'enfance qui sont, selon ses témoignages, les professeurs Alphonse Djédjé, secrétaire général du PDCI, en sa qualité de médecin praticien, et Paul Odéhouri Koudou, également médecin. Comme eux, Laurent Gbagbo a saisi l'occasion pour réparer ce qui est, aux yeux de bon nombre d'Ivoiriens, une injustice faite à Robert Antoine Animan Amolin. Qui, à 94 ans, totalise une dizaine de décorations françaises, et une décoration du pape Jean-Paul II à Rome, sans jamais jouir d'une moindre médaille de la Côte d'Ivoire, sa patrie. Le président de la République s'est déplacé jusqu'au fauteuil de ce serviteur de l'Etat pour le décorer. Parce que le concerné, un ancien combattant, est atteint de cécité depuis 1992.
Après la remise des médailles, le chef de l'Etat a rappelé que, désormais, les membres du gouvernement en fonction et les députés qui ne sont pas encore à la fin de leur mandat seront décorés. Le chef de l'Etat a rassuré le premier mi-nistre Guillaume Soro que ses ministres et lui seront eux aussi honorés. Expliquant que la loi de 1960 qui ne le permettait pas a été revue, parce que dépassée. Après, il a passé le relais au général Yssouf Koné, Grand chancelier de l'ordre national, qui a remis les médailles aux autres personnes retenues pour les honneurs.
Le mot de remerciement sdes récipiendaires a été livré par Tia Koné, président de la Cour suprême. L'homme a fait montre d'une éloquence et a rassuré le chef de l'Etat du soutien des institutions républicaines dans sa quête de paix et dans sa lutte quotidienne pour le rayonnement de la Côte d'Ivoire. Quant au professeur Djédjé Mady, neurologue et secrétaire général du PDCI, il a exprimé un sentiment de joie, parce que l'Etat a reconnu les services qu'il a rendus au pays. Merci à la Côte d'Ivoire et à son président, a-t-il confié.
Après cette séance de décoration, le président Gbagbo a réitéré son souhait de voir les élections se tenir en Côte d'Ivoire. Pour lui, il ne reste plus que l'organisation des élections pour que la sortie de crise soit complète. Rappelant que cette préoccupation doit habiter la CEI et tous les Ivoiriens. Selon M.Gbagbo, le fait de voir tous les partis politiques sillonner le pays du Nord au Sud et de l'Ouest à l'Est est la preuve qu'un pas important est franchi dans la normalisation. ça veut dire que la guerre est finie. Chers amis de la CEI, de l'INS, de SAGEM, nous voulons les élections pour nous-mêmes. Pour la Côte d'Ivoire qui a pris l'option de la démocratie. Nous ne voulons pas les élections pour les ambassadeurs qui sont ici, a souligné le chef de l'Etat. Il a aussi exhorté le ministre de l'Economie et des Finances à chercher les moyens financiers qui permettront à son pays d'organiser les élections. Selon Gbagbo, la Côte d'Ivoire doit être comme du citron qui, en saison sèche, contient du jus. A travers cette image, le président de la République a voulu traduire aux Ivoiriens que la Côte d'Ivoire doit compter sur ses propres ressources, elle doit puiser en elle-même les ressources financières devant lui permettre de tenir ses élections. L'appui extérieur, a-t-il indiqué, viendra selon le rythme des donateurs et prêteurs.
Comme il est de tradition, les Ivoiriens, les membres du gouvernement, les présidents des institutions de la République, les députés et les diplomates ont effectué massivement le déplacement au Palais présidentiel pour prendre part à la fête de l'indépendance. L'armée dans toute sa composante, la police, la douane, toutes ces forces étaient présentes pour donner un cachet des plus particuliers à la cérémonie.
Le président Gbagbo est arrivé au Palais à 11h50, quelque temps après son épouse. Dès son arrivée, il a, en outre, passé en revue les troupes et a reçu les honneurs militaires en sa qualité de chef suprême des armées. Il a fait un tour d'honneur pour rendre les civilités aux personnes venues assister à la fête. Place a été, par la suite, faite au défilé militaire de toutes les Forces de défense et de sécurité. Tout comme le centre de commandement intégré (CCI), illustration de la nouvelle armée constituée des éléments des forces restées fidèles à la République et des forces issues de l'ex-rébellion.

Benjamin Koré benjaminkore@yahoo.fr

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