vendredi 8 août 2008 par Fraternité Matin

La réouverture de la mairie, longtemps annoncée, tarde à venir. En colère, les employés veulent arrêter le service minimum de l'état civil. Les agents municipaux de Korhogo ne sont pas contents. Ils l'ont fait savoir au préfet par courrier depuis le 26 juillet dernier. Dans ce courrier, ils lui ont expliqué que après le redéploiement des services de l'Etat et malgré l'annonce faite par le Premier ministre de la réouverture des mairies des zones CNO, ils constatent que les portes de la mairie sont restées closes jusqu'à ce jour. Et que depuis le début de la crise jusqu'à présent, ils totalisent 31 morts et 38 retraités sur les 254 agents que compte la mairie par manque de moyens financiers. Leurs enfants ne sont pas scolarisés. Certains foyers conjugaux se sont disloqués ; des agents ont été expulsés de leurs logements pour loyers impayés. Par conséquent, ils demandent la reprise immédiate des services de la mairie de Korhogo, la prise en compte de la prime de réinstallation, des droits de départ à la retraite, des droits des ayants droit des agents décédés, de leur prime de transport d'un montant de 15.849 F et de la prime de résidence qui est de 15% de leurs salaires. Non satisfaits de leur rencontre avec le préfet Auguste Tahan, ils ont organisé une conférence de presse pour crier leur colère, leur misère et leur volonté de reprendre le service. La conférence était animée par Coulibaly Yacouba , le secrétaire de section du SYNAPECO-CI (Syndicat national des personnels communaux de Côte d'Ivoire) dont les propos étaient appuyés et étayés par ses camarades qui ont pris d'assaut la salle des fêtes de la mairie. Au cours de cette rencontre avec la presse, ils ont dénoncé l'indifférence du maire face à leur situation difficile. Il ne leur est venu en aide qu'avec 2 sacs de riz chacun et remboursables sur leurs salaires. Ils ont aussi exprimé leur indignation pour n'avoir perçu que trois mois de salaire, alors que le conseil a reçu trois ans de subvention d'environ 107 millions. Pendant qu'ils croupissent dans la misère, ils ont l'écho que chaque mois, les Forces nouvelles versent 40% des taxes collectées au conseil soutiennent-ils. Ils accusent leurs employeurs de les avoir obligés à ouvrir des comptes à la banque du Trésor qui leur prend des agios sur des salaires inexistants. Enfin, ils ont dénoncé le refus de l'équipe municipale de les recevoir depuis l'éclatement de la crise. Pour finir, ils demandent la réouverture de la mairie. Les agents de la mairie envisagent pour cela de rencontrer le commandant Fofié. Faute de compromis, ils menacent d'arrêter le service minimum effectué à l'état civil et d'organiser des marches et sit-in pour se faire entendre. Sigata Silué, le cinquième adjoint au maire, estime légitime le fait que les agents crient famine. Nous sommes peinés de les voir souffrir ; nous comprenons alors leur comportement, a-t-il dit. Il trouve cependant que les affirmations des agents relèvent de la mauvaise foi et de la fausse information ; étant donné qu'il a été invité à l'entretien avec le préfet. Il a expliqué que cette situation est en partie liée au nombre pléthorique d'agents dont les salaires vont de 55.000 F à 150.000 F pour une masse salariale de 25 millions par mois. Alors que le conseil a reçu de l'Etat 3 ans de subvention sur les 6 ans de crise. Soit une enveloppe globale de 90 millions en raison de 30 millions par an et qui ont permis de payer 3 mois de salaires. Soit 75 millions de Fcfa. Mais avant de leur verser ces salaires, le conseil a rencontré les agents pour leur expliquer la situation de la trésorerie. Aujourd'hui, Sigata Silué est étonné d'entendre que le conseil recevait de l'argent des Forces nouvelles. Il a alors invité les agents à rencontrer qui de droit pour plus d'information. Quant à l'ouverture de la mairie, il a répondu que cela dépassait leurs compétences. Il a donc invité les agents à plus de raison et de patience.



Martial Niangoran
Correspondant régional

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