Comme la prunelle des yeux ! En pays Akan, le rituel qui entoure l'accueil de l'étranger est l'occasion d'un cérémonial diversifié et haut en couleurs. Les rois et chefs venus du Cameroun, Burkina-Faso, Bénin, les chefs traditionnels issus des autres régions de la Côte d'Ivoire, les étudiants de tous ces pays prenant part à ce festival, ont été témoins de ce rituel hier, lundi, dans la cour du roi de l'Indénié, Nanan Boua Kouassi 3, à Abengourou. Tout débute par l'entrée des têtes couronnées, en procession, faisant la ronde pour saluer le Nanan Boua Kouassi 3 et sa cour avant de s'installer. Pour les échanges de civilités, c'est le porte canne qui, au nom du Roi, offre deux bouteilles de liqueur afin que les hôtes du roi de l'Indénié se lavent les pieds. Touché par la sollicitude du roi, le Pr Pacéré Titinga (ministre des coutumes à la cour du Maninga, Burkina Faso, par ailleurs écrivain) a, au nom des rois et chefs hôtes de Nanan Boua Kouassi 3, rappelé que celui qui dort sur la natte du voisin dort à terre , avant de se réjouir de la remise en selle des têtes couronnées africaines. Suivront ensuite les libations, l'exécution des danses rituelles des hommes par Amoikon Koffi (chargé de sécurité du roi) et celle des femmes par une file de cinq dames (princesses) au son du tam-tam parleur. En tout cas, ce fut un rituel qui fait de l'étranger un petit roi en pays Akan. L'incendie, qui a ravagé le marché d'Abengourou, a terriblement déteint sur la manifestation. Les rois hôtes, par la voix de Nanan Adjaouto du Bénin, ont dit une prière afin que les sinistrés aient les c?urs apaisés .
JAD