Le tricheur recherche toujours à prendre une longueur d'avance sur son vis-à-vis dit un dicton malinké. Le FPI, parti arrivé au pouvoir d'Etat dans des conditions calamiteuses un jour d'octobre 2000, prend conscience, au fur à mesure que les élections approchent, de sa minorité. Aussi, multiplie-t-il toutes sortes de stratagèmes pour espérer ainsi prendre l'avantage sur ses adversaires. Aussi audacieux que ridicules, ces stratagèmes s'inscrivent dans une stratégie globale de conservation coûte que coûte du pouvoir. La débauche d'énergie à laquelle se livrent ces derniers temps des cadres du FPI principalement, Désiré Tagro dans sa zone d'influence, Issia, vise cet objectif. Subitement, l'actuel ministre de l'Intérieur s'est découvert une âme de généreux. Dans son village il distribue présent et prébende, fait des yeux doux à des communautés dont les souffrances dans un passé récents ne lui faisaient ni froid ni chaud. A l'analyse, c'est une autre dimension de sa technologie électorale que le FPI est en train de mettre en place. Elle consiste principalement à offrir des dizaines de milliers de timbres administratifs à tous ceux qui en ont besoin pour se faire établir des jugements supplétifs ou actes de naissance, en espérant que les heureux bénéficiaires en guise de reconnaissance porteront leur choix sur le candidat du FPI à la prochaine élection présidentielle. Cela s'appelle un achat de conscience indirect. Le parti au pouvoir en perte de vitesse sait qu'il lui est quasiment impossible de procéder à des bourrages d'urnes compte tenu de la présence d'observateurs et de scrutateurs des différents candidats dans les bureaux de vote. De même qu'il lui est difficile de tripatouiller le listing électoral, en dépit du forcing de Désiré Tagro et ses services officieux de procéder coûte que coûte à des opérations de croisement à la fin de l'identification. Le FPI est pris la main dans le sac, dans les magouilles qu'il organise autour de l'identification. Récemment à Kong, des responsables de ce parti ont été pris en flagrant délit d'extorsion de documents administratifs à d'honnêtes citoyens. Ils n'ont pas mis le temps de se mettre à table et dévoiler ainsi dans sa laideur, la technologie électorale du FPI sérieusement ébranlé à l'approche de la future présidentielle.
Ibrahima B. Kamagaté