mardi 5 août 2008 par Fraternité Matin

Mme la présidente, quelle est la raison de votre visite en Côte d'Ivoire ?
Je suis en Côte d'Ivoire dans le cadre des activités du Fonds égyptien pour la coopération technique avec l'Afrique. J'ai rencontré, à cet effet, le ministre des Affaires étrangères avec qui j'ai discuté du Fonds et de son rôle. Au cours de cette rencontre j'ai expliqué comment le Fonds peut mieux assister la Côte d'Ivoire. J'ai été reçue, par ailleurs, par le ministre de l'Agriculture avec qui j'ai eu des échanges fort enrichissants. Le monde est menacé aujourd'hui par une crise alimentaire. Le Fonds est en train d'assister les pays africains pour faire face à cette menace. Il est prêt à envoyer des engrais chimiques, des semences, des tracteurs, des ingénieurs pour doubler la production du riz. Le Fonds organise, par ailleurs, des stages à l'Institut de la technologie du riz à Alexandrie et au Centre agricole international au Caire. Ce sont là des capacités que le Fonds met à la disposition du ministère de l'Agriculture ivoirien pour répondre à la crise alimentaire mondiale. Pouvez-vous nous présenter les opportunités qu'offre le Fonds égyptien pour la coopération technique avec l'Afrique ?
L'Egypte, sous le président Nasser, a joué un rôle clé pour aider les mouvements de libération africains. Après l'indépendance, l'Egypte a changé son rôle pour assister les pays africains dans leur développement. C'est la philosophie de la coopération sud-sud exécutée par le Fonds. Qui a été créé en 1980 pour offrir l'aide égyptienne à travers trois moyens. Le premier, ce sont des stages dans les domaines de la diplomatie, de la santé, de la police, de l'armée de l'agriculture, de l'irrigation.Le deuxième concerne les coopérants que nous envoyons travailler dans les pays africains. Le Fonds égyptien pour la coopération technique avec l'Afrique paie leurs billets d'avion et leur salaire. Ces coopérants sont composés de médecins, d'ingénieurs, agronomes, de vétérinaires, et de professeurs. Le troisième moyen, ce sont des dons aux pays victimes de désastres naturels tels que des inondations, des guerres civiles. Il s'agit de nourriture, de couvertures, de tentes, des médicaments et du matériel informatique.
Y a-t-il une innovation que le Fonds envisage de faire ?
Aujourd'hui, le Fonds initie une nouvelle étape ; celle de créer une présence permanente dans les pays africains sous forme de centre médical. Le pays d'accueil offre un bâtiment, nous l'équipons en médicaments et nous envoyons des médecins. Nous avons déjà exécuté ce programme médical au Gabon, Rwanda et Burundi. En Côte d'Ivoire, j'en ai parlé au ministre des Affaires étrangères, SEM. Youssouf Bakayoko. Je lui ai dit que nous sommes prêts à réaliser, ici, un centre médical égyptien. Pour faire face aux aléas de la crise alimentaire mondiale, que pensez-vous faire pour la Côte d'Ivoire ?
Au cours de ma visite en Côte d'Ivoire, j'ai parlé de cette crise avec le ministre de l'Agriculture. Il a promis de me faire parvenir une liste détaillée des demandes de la Côte d'Ivoire en ce qui concerne le riz, les tracteurs, les semences et les engrais chimiques. Dès que nous recevrons cette liste, nous répondrons positivement à ces besoins. En dehors des Etats africains, les 0rganisations non gouvernementales peuvent-elles solliciter le Fonds ?
Cela est possible. Au Burkina Faso, nous avons aidé un Centre pour l'éducation infantile, et fait un don de couveuses, chaises roulantes et de médicaments une maternité. Cette cérémonie a d'ailleurs été parrainée par la Première Dame du Burkina, Mme Chantal Compaoré.
Au Cameroun, nous avons également offert des vivres et médicaments à l'orphelinat dirigé par Mme Paul Biya, l'épouse du Président camerounais. Que comptez-vous faire pour la Côte d'Ivoire dans le domaine de la Santé et de l'Hygiène publique ?
Le ministre de la Santé et de l'Hygiène publique m'a reçue avant une mission qu'il s'apprêtait à effectuer en dehors de la Côte d'Ivoire. Il a promis lui aussi de nous envoyer la liste de ses besoins en médicaments. Sa demande sera étudiée avec diligence. Quel est le pays africain que le Fonds aide le plus ?
Nous aidons beaucoup le Soudan, à travers le Darfour où nous envoyons constamment de la nourriture, des tentes et des couvertures d'une valeur de 5 millions de livres égyptiennes, soit 490 millions de FCFA. A Juba, au sud du Liban, nous avons envoyé quatre médecins et organisé un stage pour l'irrigation. 25 coopérants égyptiens travaillent également au Burundi.
Un mot sur votre mission en Côte d'Ivoire...j'ai eu des contacts enrichissants avec les ministres ivoiriens des Affaires étrangères ; de l'Agriculture ; de la Santé et de l'Hygiène publique. J'attends leurs demandes, une fois arrivée au Caire, pour les étudier avec bienveillance et les satisfaire dans les meilleurs délais.



Interview réalisée par Ernest Aka Simon

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