mardi 5 août 2008 par L'intelligent d'Abidjan

La ville de Nouakchott, capitale de la Mauritanie, a abrité les 1er et 02 août 2008, la réunion du Groupe des gouverneurs africains auprès de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
"Financement du développement en Afrique: rôle des bailleurs de fonds non traditionnels", tel est le thème du sommet de Nouakchott où étaient présents les représentants de 53 banques centrales africaines dont le ministre ivoirien de l`Economie et des Finances, Charles Diby Koffi. Cette rencontre financière internationale qui a duré deux jours, a permis aux parties prenantes d`examiner les différents aspects relatifs à la coopération existant entre le groupe des Banques centrales africaines des 53 Etats concernés et les institutions internationales de financement traditionnel, telle que le FMI et la Banque Mondiale. Et de plancher sur le rôle des bailleurs de fonds non traditionnels dans le financement du développement en Afrique et à la prise d`une position africaine commune vis-à-vis des grandes questions. Mais, l'éssentiel pour les représentants des Banques centrales africaines n`était pas de se retrouver à ce sommet, mais d`harmoniser leurs positions et de s`entendre sur un minimum. Il s`agit notamment des préoccupations liées au contexte mondial actuel dû à la forte menace de l'insécurité alimentaire, à la crise de l'énergie, à la hausse continue du prix des denrées de base sur le marché mondial. A ce sommet auquel ont pris part les bailleurs de fonds non traditionnels, à savoir les institutions financières arabes, les pays émergeants (Chine, Inde, Brésil, etc.), les gouverneurs des banques centrales africaines ont été unanimes que le développement du continent doit passer par un règlement de ces problèmes. Toutefois, par la voix de Ousmane Kane, président du groupe des 53 gouverneurs africains ceux-ci ont exhorté les bailleurs de fonds traditionnels de l'Afrique, notamment le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et les pays occidentaux, à revoir les conditions, à respecter les conditionnalités d`octroi de prêts ou dons afin de faire face aux crises alimentaire et énergétique du continent. Prenant acte des critiques et observations faites par le groupe des 53 gouverneurs africains auprès de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du FMI, a relevé que l`institution dont il assure la direction s'intéresse aux conditions suivant lesquelles les capitaux des bailleurs de fonds non traditionnels participent au développement du continent africain. Aussi a-t-il mis en garde contre les conséquences à long terme d'un surendettement de l'Afrique, notamment par des investissements concessionnels utilisés pour le financement de "mauvais projets" qui se traduisent généralement par de "mauvaises dettes" qui sont à payer un jour, quelles que soient les conditions favorables qui les caractérisent. Selon Dominique Strauss-Kahn, l'Afrique a besoin d'investissements en faveur de l'agriculture, surtout pour irriguer plus d'espaces agricoles car "4% seulement des terres sont irriguées en Afrique contre 39% notamment en Asie du Sud-Est".

Honoré Kouassi

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023