vendredi 1 août 2008 par L'intelligent d'Abidjan

La question des routes en Côte d'Ivoire et leur dégradation passe pour un véritable frein au développement. Certaines routes ou voies constituent la honte du District d'Abidjan. Parmi elles, on retient celles qui relient la commune de Cocody à celle d'Abobo en passant par le quartier d'Angré. Depuis des années, les automobilistes font les frais de l'état piteux de ces voies, au risque de leur santé et de la bonne marche de leurs véhicules.


Joindre Abobo à partir du quartier Cocody-Angré ou vice-versa relève d'un véritable parcours du combattant, pour ne pas dire d'un chemin de croix pour les automobilistes. Les taxis communaux appelés wôro-wôro en font régulièrement les frais tous les jours. Quant aux Taxi- compteurs, ils refusent carrément d'emprunter ces routes cabossées. Lorsqu'une pluie tombe, toutes les voies deviennent impraticables, parce que tout est sous les eaux. La raison de ce calvaire est liée au fait qu'il n'y a pas de caniveau, pas de voies de ruissellement des eaux pluviales. Et en pareille circonstance, les véhicules se voient obliger de faire le grand tour en passant par le carrefour dit Duncan (route du zoo) pour rallier Abobo. Cet itinéraire est sans problème, mais il est long et coûteux en carburant. C'est donc un euphémisme de dire qu'il fait saigner les poches des usagers. Angré-Abobo ou Abobo-Angré, il y a trois principales voies connues de tous, que sont, celle du Mahou, d'Adama Sanogo et de Pétro-Ivoire. Avec la fermeture de la voie bitumée, allant d'Abobo au village d'Abobo-Baoulé, pour cause de travaux, tous les véhicules qui, naguère empruntaient ce tronçon, se rabattent dans le village voisin d'Abobo-Té. Selon les populations de ce village, les grandes pluies créent des marigots artificiels dans certaines rues à tel point que passer de l'autre côté de ?'la rive'' est quasiment impossible, pendant des jours. Toute chose qui paralyse les activités quotidiennes de ces populations riveraines. Ainsi, ce village a été, littéralement, défiguré par le ballet incessant de véhicules de toutes catégories qui ont fait de grandes crevasses dans ces voies en terre argileuse. Même ceux qui partent à Alépé et plus loin, sont obligés de passer à Aboboté, sans compter les poids lourds. Le tronçon Mahou est de loin le plus court, mais aussi le plus pénible. Il s'étend sur environ un kilomètre avec des crevasses, des nids-de-poule de grandes dimensions contenant des flaques d'eau déposées en cette saison des pluies. Idem pour le tronçon Adama Sanogo. Un peu plus pratiquée par les automobilistes, cette route est étrangement similaire à celle du Mahou, à quelque degré près. Utilisé par environ 80% des automobilistes, le tronçon Pétro-Ivoire, quant à lui, montre le vrai visage du recul de la Côte d'Ivoire en matière d'infrastructures routières. En saison sèche, toutes ces trois routes évoquées ont un dénominateur commun : la poussière et son corollaire de maladies. Pendant la saison pluvieuse, comme c'est le cas actuellement, des larges mares, des flaques d'eau compliquent la circulation des automobilistes qui roulent avec prudence. Il nous a été donné de voir que tous les véhicules qui pratiquent régulièrement cette voie, ont des problèmes de tôlerie. Selon les conducteurs de ces taxis communaux, leurs véhicules ont des problèmes d'amortisseurs, de cassures de roulement, de rotules et de silentblocs. Aussi, signalent-ils des pannes fréquentes de leurs avertisseurs sonores (klaxons). Ceci est dû à la traversée régulière de ces eaux en longueur de journée qui pénètrent dans ces appareils très sensibles. Il n'est pas rare de voir des véhicules tomber en panne d'allumage dans ces eaux tant le moteur est noyé dans les profondeurs de ces ?'marigots'' saisonniers. D'autres conducteurs laissent dans l'affaire, leurs enjoliveurs de roues, les pots d'échappements et leurs silencieux. Dans leur calvaire, les automobilistes toutes catégories confondues ont la crainte des charges très lourdes lorsqu'ils empruntent ces routes. Selon les conducteurs de taxis, il est très difficile pour eux de tenir pendant six mois sur la route Pétro-Ivoire-Abobo sans avoir ces pannes diverses. Les mini-cars, avec les nouvelles mesures prises pour lutter contre le racket ont fait leur apparition sur ce tronçon de cascadeurs et ballottent leurs passagers sans ménagement. Ces véhicules très bas et étroits à l'intérieur, tapent à tout vent leurs châssis contre les talus formés entre deux gros nids- de-poule. Il arrive des moments où les eaux stagnantes pénètrent dans ces véhicules lors de la traversée, compte tenu des profondeurs des mares et du mauvais état des voitures. Quant aux piétons qui empruntent ces routes, c'est véritablement difficile pour eux, car la boue et la poussière sont leurs compagnons de traversée. Les passagers de ces taxis communaux et mini-cars, interrogés sur l'état de ces routes, clament haut et fort leurs souffrances subies à travers les secousses des véhicules lors de la traversée de ce chemin de croix. Certains ont affirmé avoir contracté des maladies telles des lombalgies et les hémorroïdes. Malheureusement, ce sont les chemins par lesquels, ils sont condamnés à passer chaque jour pour aller chercher leur pain quotidien. C'est la mort dans l'âme qu'ils se voient tous les jours sur ces routes qui se dégradent davantage avec l'usure du temps effrayant ainsi tout le monde. Toutes ces souffrances sont devenues le lot quotidien des automobilistes, des piétons et surtout des populations qui vivent le long de ces trois tronçons, sans que les maires de Cocody et d'Abobo ne s'inquiètent ou ne s'en émeuvent autrement.


On attend la livraison des travaux


Compte tenu des travaux du point critique de Monastère de la voie normale, route d'Abobo-Boualé, les taxis wôrô wôrô et des minicars appelés communément gbakas ainsi que les particuliers, sont obligés de passer par le village d'Abobo-té ou par le plateau Dokui pour joindre les deux localités. La raison est que, depuis plus de quatre mois, un morceau du tronçon Abobo Samaké- Abobo Baoulé est en train de subir des travaux. Ces travaux ont été financés par le Ministère des infrastructures économiques et comme maître d'ouvrage l'AGEROUTE ( Agence de Gestion des Routes) pour un délai de 6 mois. Selon M. Kanté, chef des travaux à Mondial Logistic, entreprise chargée de l'exécution des travaux, la chaussée n'a pas de problème. Mais, il faut refaire le drainage et remonter le bitume de quelque épaisseur en vue d'éviter que l'eau envahisse la chaussée comme on le constatait avant. Pendant la période des pluies, les travaux ont connu un arrêt, mais depuis près d'un mois, ils ont repris et avancent considérablement. En attendant que les travaux s'achèvent, l'Ageroute devrait reprofiler les voies non officielles que les usagers empruntent pour assurer le transport des populations et éviter que l'irréparable ne se produise.


Enquête réalisée par M.O, Photos: KDM

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