jeudi 31 juillet 2008 par Nord-Sud

Une prière ?cuménique a été organisée hier à Bouaké, à l'occasion de l'An 1 de la flamme de la paix. C'était en présence de Blaise Compaoré, président du Burkina Faso.


Un autre pas de géant vers la paix. A l'occasion du premier anniversaire de la flamme de la paix, le gotha de la classe politique ivoirienne s'est retrouvé hier à Bouaké autour du facilitateur, le président burkinabé, Blaise Compaoré. Le président malien qui était annoncé s'est fait représenter par Badara Allou, son ministre de l'Intégration et des Maliens de l'extérieur. Une journée dite de réconciliation et de réunification a été organisée. Contrairement à tous les précédents rendez-vous entre acteurs de la crise ivoirienne, la rencontre d'hier était placée sous l'onction du Dieu. Toutes les confessions religieuses se sont données rendez-vous à Bouaké pour invoquer ensemble la miséricorde du Tout-Puissant pour une sortie de crise réussie. Animistes, musulmans, chrétiens catholiques, évangélistes et célestes ont fait le plein du stade municipal pour la prière et le recueillement. Tous les guides religieux ont lancé des appels aux politiques et à la société civile afin que tous tuent en eux l'esprit de belligérance et intègrent les valeurs de cohésion et d'entente. Pour le Senior Kouadio Konan Etienne, président du forum des confessions religieuses de la vallée du Bandama, la journée d'hier était l'occasion du repentir et du pardon. Tout en demandant aux leaders politiques de saisir l'occasion qui leur était offerte pour faire le bilan de leurs actions, il leur a demandé de s'engager à respecter le verdict des urnes au soir du 30 novembre et à bannir la haine et la vengeance.

Le cheikh Aboubacar Fofana, président du Cosim, a abondé dans le même sens. Acceptons-nous les uns les autres , a-t-il lancé à son auditoire avant de plaider pour la fin des discriminations. Il a axé son discours sur la nécessité pour la jeunesse de se mettre au travail et de fuir l'argent facile. Mgr Marie Daniel-Dadiet, vice-président de la conférence épiscopale, n'a pas dit autre chose. Il a invité les Ivoiriens au pardon mutuel et à la convivialité.





Le mot des politiques





Il n'y avait que deux discours politiques hier au menu. Celui du président de la République et celui du Premier ministre. Ouvrant la cérémonie, Guillaume Soro s'est félicité des avancées et acquis de l'accord politique de Ouagadougou et a appelé ses concitoyens à se parler. Surtout les leaders des partis politiques. Il a rappelé les grandes lignes de son discours d'il y a un an, au même endroit. En tout ,il faut savoir raison garder. Il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix, s'est-il remémoré. Pour clore son propos, il a rassuré ses concitoyens que la Côte d' Ivoire a reconquis sa place dans le concert des nations.

Laurent Gbagbo s'est réjoui de la présence de Henri Konan Bédié et de Alassane Dramane Ouattara dans l'enceinte du stade municipal de Bouaké. Eux qui avaient brillé par leur absence l'année dernière. Il leur a réitéré sa volonté d'organiser les élections le 30 novembre.

Avant tous ces discours, les chorales religieuses et chantres chrétiens et musulmans ont rivalisé d'ardeur. La communion était parfaite avec le public qui en redemandait sous un soleil de plomb.



Bonne ambiance partout





Comparativement à l'année dernière, l'ambiance était bon enfant. La nervosité extrême des éléments de la garde républicaine a laissé la place aux larges sourires et à la détente. Les Fanci sont rentrés à Bouaké avec tout leur arsenal de guerre. Depuis l'aéroport jusqu'au stade, en passant par le Ranhotel où a eu lieu le déjeuner, aucun accrochage n'a été observé. Pas de premier ou deuxième cercle de sécurité. Tout le monde faisait la sécurité partout et en même temps. Fds et Fanci ont travaillé ensemble en toute confiance. La preuve que depuis une année, une distance a été parcourue sur le chemin de la paix. Les populations ont chanté et dansé hier à l'occasion de l'accueil des autorités. Mention spéciale aux groupes de danses burkinabè qui ont été très actifs hier lors de l'arrivée du président Compaoré. A la surprise générale, c'est à bord d'un Antonov de l'armée Burkinabé que le président du Burkina Faso est arrivé dans la capitale du Centre. Des journalistes burkinabé et ivoiriens ont commenté que c'est certainement pour éviter les désagréments subis à Yamoussoukro lors de son dernier séjour où l'échelle de coupée était en panne qu'il a choisi de venir avec un avion militaire tout terrain. Le deuxième avion qui s'est posé sur le tarmac de l'aéroport de Bouaké est un appareil de l'Onuci. Il avait à son bord le président du Rdr, Alassane Ouattara, l'ancien Premier ministre Seydou Diarra, l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, André Janier, Robert Mambé de la CEI et le représentant du secrétaire général de l'Onu, Choi.

Quant à Laurent Gbagbo, il est venu à bord du Grumann présidentiel, prenant de court tous ceux qui ont pensé qu'une fois encore, il viendrait par la route à 6 heures comme l'année dernière. Le président du Pdci-Rda, HKB, lui est venu par la route depuis Daoukro où il vit.





Traoré M Ahmed

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