jeudi 31 juillet 2008 par Le Nouveau Réveil

Le quotidien "Notre Voie", dans sa parution d'hier, à la page 10, s'est fait l'écho de l'arrestation d'un certain Djéli Diakité à Aboisso, sur ordre du préfet de région, à la demande du président du Conseil général d'Aboisso, Dr Aka Aouélé. L'article citant le sieur Diakité fait savoir que c'est parce que ce dernier a quitté le RHDP pour le FPI qu'il subit une cabale de la part du préfet Eleutère Pierre Logbo qui " roule pour le RHDP et pour le président du Conseil général ". De nos investigations et selon les documents en notre possession, tout ce qu'a relaté Djéli Diakité ou ses partisans au confrère est du faux. En clair, le sieur Djéli se présente plutôt comme un hors-la-loi, un homme qui "s'en fout des autorités locales" parce que, clame-t-il à qui veut l'entendre à Ahigbé-Koffikro, localité où il étale "sa suprématie", qu'il a des entrées au sommet. Et Djéli Diakité se targue bien souvent d'être "le bras droit" d'Ange Kessi, le commissaire du gouvernement.

De quoi s'agit-il ?
L'affaire prend sa source dans le transfert des compétences aux conseils généraux comme l'a décidé le président Laurent Gbagbo. Ce à quoi M. Djéli Diakité s'oppose. En effet, en Août 2006, une circulaire N°144 provenant du ministère de l'Intérieur, datée du 31 Mai 2006 et signée de M. Alexis Ahonzo, directeur de cabinet, parvient à l'ex-préfet d'Aboisso. Avec pour objet : " Transfert effectif du recouvrement des taxes et redevances en dehors du périmètre communal aux départements ". A l'intérieur, la circulaire indique : " Avant la création du département, entité décentralisée, le recouvrement des taxes rémunératoires et des redevances prélevées en dehors du périmètre communal était effectué par les préfets et sous-préfets au regard de ce qui précède et avec l'entrée en vigueur de la loi N°2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de l'Etat aux collectivités territoriales, j'ai l'honneur de vous inviter à observer strictement les dispositions légales y relatives tout en prêtant le concours nécessaire aux présidents des conseils généraux ". Fort de cette recommandation d'ailleurs adressée à tous les préfets de tous les départements de Côte d'Ivoire, l'ancien préfet a enjoint tous les sous-préfets à faire la passation des charges avec le Conseil général dont le président a été représenté par son 4e vice, M. Bénié Jean Paul. Ainsi (voir fac similés) le 9 novembre 2007, M. Sidiki Coulibaly, sous-préfet d'Aboisso a-t-il passé les charges des marchés d'Ahigbé-Koffikro, Kohourou, Krindjabo etc. Le même jour, Trazié née Géraldo Lucie, sous-préfet d'Ayamé, a cédé ceux d'Ebikro-N'Dakro, de Sanhoukro, et Yaou. Avant, c'est-à-dire le 07 novembre, c'est Traoré née Imelda Marguerite, sous-préfet de Maféré qui "libérait" les marchés d'Eboué, Affiénou, Kotoka etc, soit une dizaine de marchés. Enfin, le 13 novembre, M. Lebouath Cayskand Jacques, sous-préfet de Bianouan emboîtait le pas à ses pairs avec la passation des marchés de Bianouan, Appouesso et Kétesso.

Campagne de sensibilisation du Conseil général
Alors que des conseils généraux, des départements comme Sinfra, Daloa, Issia, Gagnoa n'ont pas mis du temps à appliquer la loi, donc à percevoir les taxes, le conseil général d'Aboisso a d'abord opté pour une campagne d'information et de sensibilisation. Ainsi le 28 mars 2008, soit plus d'un an après la décision du gouvernement, Dr Aka Aouélé et son équipe étaient à Ahigbé-Koffikro et à N'zikro pour rencontrer les populations où tout fut expliqué. Si les autorités villageoises et M. Kouamé Roger, président de la Mutuelle d'Ahigbé-Koffikro ont laissé force à la loi, ce ne fut pas le cas de M. Djéli Diakité.
Djéli Diakité se rebelle contre la loi
Gestionnaire depuis lors du marché et du HVA, Djéli Diakité, selon nos investigations, s'est saisi du micro après avoir harangué ses partisans. " Tant que je suis vivant et aux commandes de cette gestion, le Conseil général n'aura aucune opportunité de récupérer cette gestion. J'attends l'élection du maire d'Ahigbé-Koffikro pour lui faire la passation", aurait-il martelé. Et la délégation venue d'Aboisso quitta les lieux précipitamment parce que chassée par les partisans de Djéli. Ce litige a occasionné une autre réunion le vendredi 18 juillet 2008 toujours à Ahigbé-Koffikro en présence du commissaire du gouvernement Angé Kessi dont Djéli se targue d'être l'ami. Ange Kessi aurait prôné la paix et qu'il ne cautionnera jamais qu'on défie l'autorité de l'Etat même si l'on est son ami. Cela dit, Ange Kessi aurait invité le président du Conseil à faire son travail conformément aux lois en vigueur et prié vivement le préfet de région de s'impliquer dans le règlement de cette affaire. Ce que ce dernier a continué de faire en convoquant une réunion le lundi 29 juillet 2008. Après qu'il eut déclaré que la loi sera appliquée le 06 Août prochain, Djéli Diakité est rentré dans une colère noire bafouant l'autorité du préfet devant villageois, chefs traditionnels et autres badauds. Non sans réitérer qu'il ne cèdera pas le marché. Humilié, le préfet Euletère Pierre Logbo a saisi le procureur qui a mis aux arrêts M. Djéli Diakité. L'affaire, comme on le voit, n'a rien à voir avec le très récent (dimanche dernier) virement de Djeli au FPI. Peut-être que pour se trouver une couverture. Djéli a préféré aller chez l'adversaire, le FPI politisant ainsi une affaire purement administrative.
Michel Kabangoué

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