Sous l`apparence d`une grève illimitée contre la cherté de la vie, grève suspendue hier, l`Union générale des travailleurs de Côte d`Ivoire (UGTCI) voulait créer les conditions d`un coup d`Etat au bénéfice du RHDP. La grève contre la cherté de la vie, programmée par la vieille centrale syndicale UGTCI le 1er août 2008, n`est rien d'autre que la condition d`un coup d`Etat que veut réunir l`instrument du RHDP. Depuis que le spectre du remaniement plane sur le gouvernement et que le RHDP sent ses intérêts menacés, plusieurs réunions ont eu lieu entre des émissaires de cette formation de l`opposition et Adé Mensa, le secrétaire général de l`Union générale des travailleurs de Côte d`Ivoire et membre du bureau politique du PDCI. L`information est si sérieuse que le ministre de l`Intérieur Désiré Tagro, a été amené à effectuer des visites nocturnes inopinées dans des commissariats, des districts de police et d`unités d`intervention à Abidjan, Bassam et Bingerville. Selon nos informations, il fallait vérifier que certains agents sont effectivement dans le coup et veulent jouer l`indifférence au moment de l`attaque. Ces agents se diraient démotivés et reprocheraient au pouvoir de " leur avoir collé l`étiquette de racketteurs ". La question de la cherté de la vie intéresse tout Ivoirien. Mais l`acharnement de l`UGTCI à en faire une bataille du siècle est surprenant. En effet, créé en 1963, le credo de cette union est " le syndicalisme de participation et le règlement des conflits par le dialogue ". De 1963 à 2008, c`est la première fois que l`UGTCI déclenche une grève de 48 h, tout à fait illégale, n`ayant pas respecté la procédure. La grève illimitée qu`elle entend décréter le 1er août est un terreau qu`elle prépare pour un coup d`Etat au profit du RHDP. Des éléments infiltrés et internes aux FDS seraient déjà prédisposés et n`attendraient que le top départ. Il faut donc provoquer une occasion de trouble pour permettre aux infiltrés d`entrer en action. La première grève illimitée projetée par l`UGTCI depuis sa création, n`a donc pas pour objectif de lutter contre la cherté de la vie. Elle va plutôt servir de détonateur de troubles devant aboutir à un coup d`Etat. Il s`agit donc d`une récupération de la lutte contre la cherté de la vie à des fins politiques. Adé Mensa est en vérité plus soucieux de son avenir politique que du bien-être des membres du syndicat dont il a la charge. Le comité interministériel chargé d`étudier les mesures d`accompagnement consécutives à la flambée des prix se met en place. Sachant qu`il arrêtera bientôt des solutions acceptables pour la population entière, l`UGTCI, au terme d'une réunion houleuse tenue hier, à son siège, a fini par suspendre ce mot d'ordre. Mais l'esprit du coup d'Etat demeure.
Germain Séhoué
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