lundi 28 juillet 2008 par Nord-Sud

Le samedi dernier, il était impossible de rejoindre Bouaké à partir de Yamoussoukro. La brigade mixte de N'Gattadolikro avait barré cette voie pour réclamer la prime alimentaire.





La circulation est redevenue normale sur l'axe Bouaké-Yamoussoukro après le mouvement d'humeurs des éléments de la brigade mixte de N'Gattadolikro qui avaient barré la route le samedi 26 juillet. Les chefs du Centre de commandement intégré (Cci), les colonels Kouakou Nicolas et Karim Ouattara ont réussi à calmer leurs hommes. Qui réclamaient le paiement de 8 mois prime alimentaire à raison de 2.000Fcfa par soldat et 11 mois d'indemnité, variable selon le grade, mais qui tourne autour de 100.000 Fcfa, selon une source crédible.

Les soldats mécontents avaient, très tôt le samedi matin, érigé des barrières à l'entrée et la sortie de N'Gattadolikro, empêchant toute circulation sur l'axe routier le plus fréquenté du pays. La petite ville de Djébounoua, en quelques heures, a vu sa population augmenter. Des centaines de véhicules de toutes sortes arrivés de Bouaké ont envahi la gare devenue trop exigüe pour le millier de passagers obligés de marquer une escale obligatoire. La pluie qui s'est abattue sur la ville à partir de 10h n'a pas arrangé les choses pour les voyageurs qui ont vidé tous les étals pour trouver de quoi se restaurer. Et, à cause de la cherté du carburant, mais aussi parce qu'ils espéraient une ouverture du barrage, les minicars venus de Bouaké ont catégoriquement refusé d'y retourner. Certains passagers ont dû marcher des kilomètres pour dépasser N'Gattadolikro et emprunter des taxi-brousses pour rallier Toumodi. Selon un de ceux-là, les soldats de la Force Licorne auraient vainement essayé de convaincre les éléments de la brigade mixte en colère. Ils n'ont ni tiré ni brutalisé les gens. Mais, ajoute-t-il, ils avaient l'air déterminés à aller jusqu'au bout.

D'Abidjan où ils étaient pour une séance de travail, le colonel Kouakou Nicolas, commandant du Cci et son adjoint des FaFn le colonel Ouattara Karim ont rejoint la brigade en fin de matinée. Les négociations avec les éléments ont abouti autour de 20h. Les soldats mécontents auraient reçu au moins un mois de prime alimentaires et autant d'indemnité avec la promesse que la situation sera réglée dans les meilleurs délais. Entre-temps, plusieurs transporteurs (minicars) avaient accepté de ramener leurs passagers à Bouaké en leur remboursant à chacun que 1.000 Fcfa. Ceux du Sud s'étaient repliés sur Tiébissou et Yamoussoukro.

Rappelons que 17 brigades mixtes des éléments du Centre de commandement intégré veillent sur la ligne verte qui a remplacé la zone de confiance après la signature de l'Accord politique de Ouagadougou. Selon nos sources, toutes les brigades vivent le même drame, seule celle de N'Gattadolikro s'est manifestée samedi. Nous n'en voulons pas à nos chefs qui ne peuvent pas nous payer avec leurs salaires. Il faut que le gouvernement donne au Cci les moyens de travailler. Autrement, le programme de sortie de crise risque de connaître une grave crise, confie un soldat de la structure basée à Yamoussoukro. Les deux chefs du Cci ont réussi à calmer leurs hommes.





Ousmane Diallo, Correspondant régional

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