samedi 26 juillet 2008 par Notre Voie

Bien fini, le temps d'observation que le Front populaire ivoirien (FPI) s'était donné pour mieux cerner les contours de la poussée de fièvre socio-politique qui secoue le pays depuis quelques semaines. Et c'est le président Pascal Affi N'Guessan qui a lui-même donné hier le ton de ce changement de cap devant la presse.
Les Ivoiriens ne doivent pas se laisser tromper par les vendeurs d'illusion qui ne peuvent rien leur apporter. Ils doivent comprendre la situation que vit la Côte d'Ivoire et refuser de suivre le RHDP et ses organisations affiliées?, a-t-il lancé pour contrer l'appel à la grève lancée par l'Union générale des travailleurs de Côte d'Ivoire (UGTCI) et soutenu par l'opposition coalisée au sein du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Pour le premier responsable du parti présidentiel, la grève projetée par la doyenne des centrales syndicales et toutes autres actions de trouble qui se dresseront sur le chemin du processus de paix doivent être interprétées comme une autre rébellion contre la Côte d'Ivoire. Au moment où le président Gbagbo et le gouvernement cherchent des solutions pour conduire le pays vers la sortie de crise, il n'est pas acceptable que ceux qui nous ont conduits dans cette situation cherchent à la compliquer davantage. Toute grève ou toute action de trouble en cette situation doit être interprétée comme une nouvelle rébellion, un complot contre la Côte d'Ivoire?, a averti Pascal Affi N'Guessan qui ne s'est pas embarrassé de fioritures pour nommer les responsables du mal ivoirien. Si le PDCI et le RHDP n'avaient pas armé des gens, le pays ne serait pas dans cette situation?.
Le président du FPI est convaincu que c'est l'opposition qui complique la vie aux Ivoiriens et il n'a pas manqué d'exemples pour étayer ses accusations. Selon l'ex-Premier ministre, la Côte d'Ivoire qui ploie sous le fardeau de la dette extérieure devrait être éligible à l'initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) en 2002 quand est survenue la rébellion armée. Cette attaque a fait perdre les espoirs d'une annulation de dette d'environ 4000 milliards de FCFA qui aurait permis au pays de retrouver la santé financière. Le conférencier a révélé dans la même veine que par la faute de l'opposion, plus de 60 milliards de FCFA sur les 200 nécessaires pour financer le processus de paix seront alloués à Sagem (opérateur technique français) pour un travail que l'institut national de la statistique (INS) peut faire correctement et rigoureusement avec moins de 10 milliards de FCFA.
Pour montrer que les difficultés que vit la Côte d'Ivoire sont essentiellement les conséquences de la gestion antérieure du PDCI, Affi N'Guessan a évoqué à loisir certains scandales financiers. Il a cité dans la foulée, la surfacturation des complexes sucriers, la faillite de la Caisse de péréquation qui, afin dira-t-il a servi, à enrichir l'actuel président du PDCI et ses proches, les affaires de 18 milliards de l'Union européenne et Roger Nasra. Le président du FPI ne s'est pas contenté de relever le rôle du PDCI et du RHDP dans la survenue de la misère ivoirienne. Il a invité les Ivoiriens à faire bloc autour du processus de sortie de crise de renouer avec la paix et le progrès. Il faut encourager les acteurs de processus de paix dans un esprit patriotique?, a-t-il indiqué.
M. Affi estime que le processus n'avance pas au rythme souhaité par le FPI, mais reconnaît qu'il y a trop de choses à faire pour un pays coupé en deux?.
Face à la cherté de la vie, le FPI salue les mesures conjoncturelles? prises par le gouvernement et assure que le pays ne pourra véritablement faire face à la flambée des prix que dans un contexte de paix. Pour le président du FPI, l'Etat doit dégager des ressources additionnelles pour soutenir le pouvoir d'achat des Ivoiriens. Cela passe, a-t-il dit, par le retour à l'unicité des caisses de l'Etat. Ainsi, souhaite-t-il que les zones encore sous l'emprise des ex-combattants de la rébellion contribuent aux ressources nationales.
Interpellé sur l'idée de ramaniement ministériel, M. Affi a indiqué que son parti est d'avis qu'il y a des reglages à faire au niveau de la gouvernance. L'opposition doit assumer, on ne peut pas être à la soupe et cracher dans la soupe?
S'agissant des enquêtes et arrestations dans la filière café-cacao, le président du FPI a confié que son parti n'en fait pas une préoccupation particulière parce qu'elles rentrent dans le cadre de la moralisation de la vie publique.




Junior Dekassan

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