vendredi 25 juillet 2008 par AFP

NEW YORK (Nations unies) - La France propose de maintenir les troupes françaises et celles de l'ONU en Côte d'Ivoire jusqu'au
31 janvier 2009 afin de sécuriser le processus électoral des élections à venir, selon la copie d'un projet de résolution à l'ONU obtenue jeudi par l'AFP.
Ce projet, qui doit être finalisé vendredi en vue d'un vote du Conseil de sécurité, accorderait une prolongation de six mois au mandat des 8.000 casques bleus de l'Opération de paix de ONU (Onuci) et aux 1.800 soldats la force française Licorne qui soutient l'Onuci.
L'objectif "est de soutenir l'organisation d'élections libres, ouvertes et transparentes", en particulier pour la présidentielle du 30 novembre, reportée à plusieurs reprises.
Le mandat de la force conjointe expire mercredi prochain et un vote sur le projet de résolution français est attendu au début de la semaine prochaine.
"Notre projet de résolution, co-parrainé par le Burkina Faso, a reçu le plein soutien des membres du Conseil dans sa double approche: à la fois positive, en prenant pleinement en compte le calendrier ivoirien, et vigilante, en réaffirmant l'importance de la certification de toutes les étapes du processus électoral", a déclaré à l'AFP le chargé d'affaires français Jean-Pierre Lacroix.
"Nous sommes confiants quant à son adoption dans les prochains jours", a-t-il ajouté.
L'envoyé spécial de l'ONU en Côte d'Ivoire, le Sud-Coréen Choi Young-Jin, s'était exprimé devant le Conseil plus tôt dans la journée et, selon les diplomates, il avait fait preuve d'un optimisme prudent concernant le respect du calendrier électoral par les différentes parties.
Mais un diplomate, sous couvert de l'anonymat, a relevé que la situation dans le pays restait fragile.
Le projet de résolution français rappelle que "la publication des listes d'électeurs est cruciale pour le processus électoral."
Le projet français demande ainsi aux différents partis politiques et à la Commission électorale indépendante ivoirienne de "redoubler d'efforts" en ce sens.
L'identification des électeurs concerne près de 12 millions d'Ivoiriens sur une population de 18 millions d'habitants, selon l'organisme chargé d'établir les cartes d'électeurs.
Le texte dit aussi clairement que Choi Young-Jin, "garantira que toutes les étapes du processus électoral" répondent aux critères internationaux d'élections libres et transparentes.
L'élection présidentielle doit mettre fin à la crise politico-militaire née en septembre 2002, quand une rébellion a pris les armes dans le nord du pays pour renverser le président ivoirien Laurent Gbagbo.
Lors de cette tentative de coup d'Etat, la Côte d'Ivoire a été coupée en deux entre un Nord rebelle et un Sud loyaliste.
Mais après un accord de paix signé en mars 2007 entre la rébellion des Forces nouvelles (FN) et le président ivoirien Laurent Gbagbo, un nouveau gouvernement a été installé, au sein duquel M. Gbagbo partage le pouvoir avec l'ancien chef de la rébellion Guillaume Soro en tant que Premier ministre.
Le scrutin présidentiel a été sans cesse repoussé depuis octobre 2005, date de la fin du mandat du président Gbagbo, élu en 2000 à l'issue d'une élection émaillée de violences et fortement contestée.
En novembre 2004, lors de manifestations antifrançaises, en particulier à Abidjan, la force Licorne avait assuré l'évacuation de 8.000 ressortissants étrangers, en majorité des Français.
Depuis 2004, elle joue aussi le rôle de force de réaction rapide auprès de l'Onuci et de ses 8.000 Casques bleus.
Les effectifs de Licorne, qui ont atteint jusqu'à 5.400 hommes au plus fort de la crise, ont été fortement réduits, surtout après l'accord de paix de mars 2007.

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