jeudi 24 juillet 2008 par Nord-Sud

Le musée du costume de Grand-Bassam en état de dégradation a besoin d'une cure de jouvence, mais à quel prix.



Plus de 400 millions, c'est la somme qu'il faut pour sauver le musée du costume de Grand-Bassam. Institution de promotion des valeurs culturelles et artistiques, le Musée national du costume est dans un état de dégradation avancée. Le programme de réhabilitation général et d'équipement initiée en juillet 2004 par le personnel se heurte à des difficultés.

Toute la boiserie (portes et les fenêtres) est en mauvais état. A cause de l'humidité, les murs sont fissurés. Les toilettes sont hors d'usage, le circuit électrique vétuste, la salle d'exposition où est logé l'essentiel de la collection (parures, textiles, coiffes, masques danseurs en miniature et en taille réelle) est dans un état déplorable. Il n'y a pas de socles et de vitrines pour la sécurisation des collections. C'est le triste décor que présente le musée.

Crée le 30 avril 1981, le musée est logé dans l'ancien palais du gouverneur construit depuis 1892, où se sont succédés notamment Louis Gustave Binger, Mouttet, Bertin et Roberdeau. Selon le personnel, pour des problèmes de conservation des collections, le musée a ensuite été fermé. Il a rouvert ses salles d'exposition depuis juillet 2004. Il est spécialisé dans la conservation, la préservation, la valorisation et la diffusion des collections nationales de costume et du développement de toutes recherches intéressant l'art vestimentaire en Côte d'Ivoire. Il est composé d'un ensemble de bâtisses dont l'ancien palais du gouverneur, le forum des artisans, un théâtre, deux bâtiments annexes servant de bureaux et d'un nouveau bâtiment inachevé. Il est situé dans le quartier France à Grand-Bassam à l'angle des boulevards Treich-Laplène et Gabriel Angoulvant. Et s'étend sur une superficie de plus de 3500m2. On y trouve au sein, des expositions de costumes traditionnels, des maquettes d'habitats traditionnels, des masques en miniature et en grandeur nature, des photographies sur la période coloniale, de la vie traditionnelle et quotidienne.

L'idée de la création de ce musée remonte à 1972. Depuis 87, il est membre du Conseil International des Musées (ICOM).Véritable institution culturelle et artistique, le musée du costume a besoin, selon le personnel, de moyens financiers pour survivre.







Les besoins du Musée



La réhabilitation du musée nécessite des moyens colossaux. Il nous faut au moins 400 millions de Fcfa pour réhabiliter de façon totale le musée national du costume. Le matériel de réhabilitation n'est pas à la portée de toute les bourses , lance un employé désespéré. Pour les agents, un programme de réhabilitation général et d'équipement est initié depuis juillet 2004. Il s'agit de la restauration et la réhabilitation du palais du gouverneur et du tribunal des indigènes ; la couverture du nouveau bâtiment et de l'aménagement d'une salle de conférence ; la documentation informatique et l'inventaire des collections ; le renforcement du personnel : l'équipement du musée en support d'exposition vitré pour la lutte contre l'humidité et la détérioration des costumes et matériels techniques et audio visuel. Il doit aussi permettre l'acquisition de nouvelles collections et d'?uvres d'art afin de renforcer les capacités institutionnelles du musée et valoriser les costumes traditionnels. Toujours selon le personnel, la salle d'exposition qui abrite l'essentiel de la collection du musée est incomplète et manque d'aménagement capable de la rendre opérationnelle aussi bien pour la présentation des collections que pour leur conservation. Outre cela , le musée ne dispose pas de support d'exposition et de conservation appropriée qui lui permettra d'offrir les meilleures conditions de sécurité et de conservation pour sa collection de costume, de masques, de maquette d'habitats, de parures. Les objets, expliquent des membres du personnel, doivent être visiblement accessibles sans être à portée de main des visiteurs, pour éviter que des éléments de l'exposition soient emportés ou endommagés. Pour ce qui concerne la conservation, la situation du Musée en bordure de mer pose problème. Il faut protéger les collections de l'humidité et de l'embrun marin. C'est cette menace qui a conduit à la fermeture du musée à 3 reprises.





Acquisition d'objets





Toujours selon les agents de cette institution, l'Etat subventionne le musée pour son fonctionnement. Cette année, le budget a été revu à la hausse pour permettre à l'institution d'acquérir de nouvelles collections. Sur cette lancée, le musée a pu acquérir plus de 100 objets essentiellement composés de textiles, de parures et de mannequins sculptés en bois. Aussi grâce à la bonne volonté d'un opérateur économique notamment la fondation Orange, le musée s'est doté de quelques matériels techniques et informatiques. A l'évidence, beaucoup reste à faire pour sauver totalement cette partie du patrimoine culturel national.





Emmanuelle Kanga Correspondante régionale

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