jeudi 24 juillet 2008 par Nord-Sud

Un vent de malaise souffle à nouveau sur la formation politique créée par le général Robert Guéi. La cohésion entre ses héritiers est à l'épreuve d'une crise larvée entre le président du parti, Mabri Toikeusse et l'un de ses conseillers, Siki Blon Blaise.


La barque arc-en-ciel continue de voguer en eaux troubles. La crise à l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (Udpci) est visiblement ouverte.

En effet, le président du parti du général Robert Guéi et le président du conseil général de Man ne se baisent plus sur les joues.

Le président Mabri Toikeusse et son conseiller, Siki Blon Blaisse se vouent aujourd'hui une inimitié qui risque, une fois encore, d'entamer la cohésion au sein de cette famille politique.

Le second n'a pas encore claqué la porte mais, selon des indiscrétions, la guerre que les deux hommes se livrent par articles de presse interposés laisse penser que cela ne saurait tarder.

Il se susurre même du côté des 2-Plateaux, au siège du parti arc-en-ciel, que la divergence entre les deux hommes est telle qu'il serait difficile de les faire asseoir à la même table. Le contentieux, à en croire nos sources, porte sur une affaire de femme. Bien que cette thèse soit balayée du revers de la main par Jean Blé Guirao, 3ème secrétaire général adjoint à l'organisation et à la mobilisation au sein de cette formation politique.





Les raisons d'une crise





Il milite plutôt pour un complot que Siki Blon Blaise alias Bulldozer est en train d'ourdir aux fins d'évincer Mabri Toikeusse. Et, avoir la main mise sur l'héritage de Robert Guéi. Parce que, selon lui, l'homme a la zizanie dans les veines.

Il est déplorable qu'une personne de la trempe de l'honorable Siki Blon Blaise qui est, de surcroît, président du conseil général de Man nous tire vers le bas en ramenant notre parti (Udpci) dans des détails négatifs. Mais, je m'en vais vous dire que ce qui se passe présentement ne nous surprend guère. Bien au contraire, ceux qui suivent l'Udpci devraient s'y attendre () L'homme a toujours été comme ça. Il passe aujourd'hui par des problèmes de fesses pour déstabiliser le président Mabri Toikeusse, a déclaré l'ancien président des jeunes de l'Udpci dans une interview accordée à Nord-sud le vendredi 18 juillet 2008.

Et pourtant, dans le camp de Siki Blon Blaise, l'on jure la main sur le c?ur qu'il y a eu des frictions de type sentimental. Et, l'on est déterminé à faire payer au président son forfait quitte à le faire tomber de son piédestal à l'Udpci.

Mabri devrait avoir la reconnaissance du ventre. Il est ce qu'il est aujourd'hui par la seule volonté de Siki Blon Blaise. Pourquoi, il fait ça, indique un proche de Bulldozer qui ne cache pas que cette affaire, si elle est avérée, va porter le glaive dans au sein de l'Udpci.

En effet, le président du conseil général de Man, est un homme très écouté des militants de la région des dix-huit montagnes, base sociologique de l'Udpci.

Il a fait montre de sa force lors de la grave crise qui a éclatée pour le contrôle de l'Udpci, après la mort tragique du général Robert Guéi. Il avait pris le parti de Mabri Toikeusse contre Paul Akoto Yao. Ce dernier, de guerre las, a dû abdiquer devant sa détermination à imposer Mabri alors secrétaire général adjoint à l'implantation comme le leader de l'Udpci.

Il se raconte à l'Udpci que c'est Bulldozer qui a pris la main de Mabri pour sillonner la région des dix-huit montagnes et dire aux militants que c'est lui l'héritier de Robert Guéi.

La guerre de leadership a eu pour conséquence d'ouvrir la boîte de pandore des premiers départs massifs de l'Udpci.

De grosses têtes, notamment des cadres, que le parti brandissait fièrement ont abandonné le bébé de Guéi pour aller créer leur propre parti.

Dans la foulée, Boni Claverie crée l'Union républicaine pour la démocratie (Urd). Son exemple est suivi par Kaé Kplohourou Eric qui revendique aujourd'hui l'Alliance ivoirienne pour la république et la démocratie (Aird). Le député de Danané-Mahapleu, Oulé Tia, porte sur les fonts baptismaux le Rassemblement pour la démocratie et la paix (Rdp). L'Union pour la démocratie totale en Côte d'Ivoire, parti récemment sort des entrailles de l'Udpci et est présidée par une femme, Mme Tia Monnet Bertine Aude, présidente du conseil général de Biankouma





Une autre saignée en vue





Siki Blon Blaise a une influence certaine au sein de l'Udpci, même s'il ne se contente que d'un simple poste de conseiller du président. Il fait et défait à l'Udpci. Lorsque le président, Yao Séraphin, mon successeur à la tête de la Judpci devait présenter son bureau à l'issue d'une élection qu'il a remportée vous avez vu la honteuse sortie de l'honorable Blon! Lorsque j'étais à la tête de la Judpci, j'ai dû moi aussi faire face aux attaques du président Blon Blaise. Des pétitions à maintes reprises ont été signées par des jeunes qu'il a instrumentés pour me faire perdre tout crédit, a fait remarquer Jean Blé Guirao dans cette même interview.

Si Siki Blon Blaise claque la porte, disons-le tout net, se serait une grande perte pour le parti arc-en-ciel après le départ de Noutoua Youdé qui a mis fin à son tango en déposant ses valises au Rassemblement pour la paix et le progrès (Rppp). Il a été accusé de vouloir vendre l'Udpci au parti au pouvoir, le Fpi.

Ce sont de graves accusations émanant de la bouche de certains de nos militants, dans certains journaux. Mais, nous pensons qu'il s'agit de man?uvres, d'intoxication, de manipulation, de la part de gens qui n'ont pas le courage de leurs idées. Je suis à l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire. Et toute la Côte d'Ivoire connaît ma position. Si j'étais achetable, il y a longtemps qu'on m'aurait acheté. Ceux qui profèrent ces incriminations ne viennent pas au Parlement, même lorsqu'ils sont députés, pour participer aux débats et indiquer clairement leur opinion. Ils préfèrent grenouiller surtout dans les bas quartiers ou dans nos régions pour préserver leurs petits intérêts. Je ne pense pas être aujourd'hui dans la logique de vendre l'Udpci à quelqu'un, avait-il déclaré dans une interview qu'il a accordée en 2005 au journal Le Patriote.

Mais, l'accusation a fait du chemin, et aujourd'hui il vient de donner raison aux mauvaises langues en sautant du train de l'Udpci. Il file le parfait amour avec Laurent Dona Fologo, un transfuge du Pdci.





K. Marras. D

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023