mercredi 23 juillet 2008 par Notre Voie

Séa Tahé Vincent est commandant des douanes à la retraite. Grand agriculteur dans le département de Kouibly, l'homme multiplie des dons à l'endroit des militants du FPI depuis sa signature officielle dans ce parti, il y a quelques mois. Pour lui , il ne fait que se conforme, aux messages des responsables de son parti quant à l'encadrement des militants. Question de garantir la victoire de Laurent Gbagbo à la future présidentielle. Entretien.
Notre Voie : Commandant de douanes, vous avez adhéré au FPI, il y a quelques mois, en faisant un important don aux militants de la fédération de Kouibly. Quelle est votre motivation en arrivant au FPI ?
Séa Tahé Vincent : J'ai adhéré officiellement au FPI il y a deux ans, mais en réalité, depuis la création du FPI, j'ai toujours été un sympathisant. Ma motivation est un choix que je dois confirmer. En effet, depuis 1990, je suis sympathisant, et, maintenant que j'ai pris ma retraite, que je suis libre de tout mouvement, je dois confirmer mon adhésion au FPI. Ensuite, avec la décentralisation, nos cinq sous-préfectures regroupées ont été érigées en département. Cela veut dire que les cadres doivent désormais se mettre ensemble pour travailler au développement de ce département. Je suis donc entrer au FPI pour qu'aux côtés des autres cadres du parti, nous travaillions au bonheur des populations.

N.V. : Quel rôle allez-vous jouer concrètement ?
S.T.V. ; On peut jouer un rôle en tant que militant de base, ce que je fais depuis un certain temps. Le parti m'a fait l'honneur de recevoir deux hauts responsables qui sans doute me connaissent bien maintenant. Moi, je fais ce que j'ai à faire, je pose des actes en direction de la masse militante.

N.V. : Justement, depuis votre arrivée, vous multipliez les dons aux militants du FPI de votre département. Alors qu'est-ce qui vous fait courir tant ?
S.T.V. : Je ne suis pas en train de courir. Ces dons viennent en réponse aux messages des responsables du parti. Lorsque le national Sokouri Bohui demande aux cadres de donner des moyens aux secrétaires de section pour travailler, je lui réponds en faisant, par exemple, des dons de cellulaires.
Nous allons bientôt aux élections. Alors nous devons répondre à l'appel de nos responsables. Pour que les secrétaires de section se déplacent, il leur faut des moyens de locomotion, c'est ce que j'ai fait en offrant des vélos. Pour que l'information qui vient de là-haut soit traitée en boucle, il faut des moyens de communication que j'ai offerts aux secrétaires de section. Donc, ce ne sont pas des dons extraordinaires que je fais.

N.V. : Vous parrainez aussi beaucoup de manifestations à Yopougon et à Bangolo. Que cachent ces parrainages ?
S.T.V. : Vous faites bien de parler de Bangolo parce que c'est un cas atypique. Les lycéens des 5 sous-préfectures de Kouibly se sont mis en association et ont décelé que les vraies raisons de leurs échecs scolaires se trouvent dans les difficultés qu'ils éprouvent aux mois de mai et juin pour trouver à manger. Au cours de leur assemblée, ils ont jugé utile d'avoir un parrain alors ils m'ont écrit pour me solliciter. J'ai accepté de me rendre à Bangolo où j'ai recensé 164 lycéens de toutes les sous-préfectures de Kouibly. C'est ainsi qu'à Bangolo où ils vont à l'école, je leur ai offert 30 sacs de riz, de l'huile et quelques ingrédients. Mais ces dons s'incrivent dans le cadre de mes activités de président de la coopérative de Kouibly. Donc, j'ai des collaborateurs qui m'ont conseillé de répondre à l'appel de ces jeunes frères.

N.V. : Et à Yopougon ?
S.T.V. : Ce sont les épouses des travailleurs de la Caistab qui m'ont demandé de leur apprendre à pêcher que de leur donner du poisson. C'est en tant que président du conseil d'administration d'une coopérative, qu'elles m'ont demandé de les encadrer pour créer leur coopérative Je me suis mis à leur disposition pour aider de vaillantes dames à se prendre en charge.

N.V. : En tant que président de coopérative agricole, que pouvez-vous apporter aux populations de votre région ?
S.T.V. : Le département de Kouibly comprend des populations qui ont le même niveau de vie. Elles ne vivent que du café, du cacao et du riz. Mais leur grande source de revenus, c'est le cacao qui a toujours été mal vendu. C'est ainsi que lorsque la loi qui organise les coopératives a été votée, j'ai mené une campagne pour amener les producteurs à adhérer à cet esprit coopératif pour créer des entreprises. A terme, ils pourraient bien vendre leurs productions et en tirer le meilleur profit.

N.V. : Votre région est sinistrée parce qu'elle a été durement frappée par la guerre. Quelle contribution pouvez-vous apporter pour faire face aux problèmes ?
S.T.V. : L'idée que j'ai, c'est que tous les fils du département se mettent ensemble pour travailler. La Cadeko, la coopérative que je dirige, a des projets dans la filière café-cacao et dans le transport. Pour tous ces projets, je sollicite le rassemblement de tous les cadres. On pourrait mettre en place une compagnie de transport. Un seul individu ne peut pas faire le bonheur de toute une région. Heureusement, Kouibly a de hauts cadres, de grands planteurs et des opérateurs qui peuvent mettre leurs moyens ensemble pour créer une ou deux compagnies de transport.

N.V . : Vous arrivez au FPI au moment où les responsables politiques dans votre région sont à couteaux tirés.
S.T.V. : C'est une situation que je regarde de loin, parce que je suis fort étonné que ces genres de crises existent. Les élus FPI et PDCI, s'ils sont à couteaux tirés, je le comprendrais. Mais entre élus du FPI, c'est incompréhensible, et même inadmissible. Pour le moment, je ne peux pas me prononcer. Mais ces incompréhensions doivent être dissipées très rapidement, parce que l'objectif commun, c'est la réélection du président Gbagbo. Pour y arriver, les élus et les directeurs de campagne travaillent en symbiose pour encadrer les militants. Notre région est sinistrée. Les populations n'ont plus de papier, acte des naissance, carte d'identité. Donc, maintenant que l'Etat a décidé de renouveler les registres d'état civil, il faut amener les chefs de village, les élus à organiser les populations pour qu'ils aient à se faire établir des documents électoraux. De sorte à amener le président à gagner au premier tour. J'en ai foi.

N.V. : Avez-vous une solution à proposer pour mettre fin aux conflits entre élus du FPI ?
S.T.V. : Le député, le fédéral, le DDC, DCL sont des jeunes frères. Je pense qu'au moment venu, ils vont savoir raison garder pour prendre la voie de l'union dans l'intérêt du pays et du parti pour la réélection de notre président. Nous y travaillons activement.




Interview réalisée par Félix Teha Dessrait Coll : Bruno Kouadio

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