samedi 19 juillet 2008 par Le Temps

Cela fait exactement 144 heures que les populations abidjanaises subissent les conséquences douloureuses de la grève des transporteurs pour protester contre la flambée du prix du carburant à la pompe. Six jours de calvaire, de pénibles déplacements sans qu'une solution ne soit trouvée pour alléger les souffrances des populations. Et pourtant, ce ne sont pas les initiatives qui ont manqué à l'appel. L'Etat de Côte d'Ivoire a laissé des plumes dans cette gestion. Tant au niveau du gouvernement avec le cuisant revers du ministre des transports qu'à la médiation de la présidence de la République en passant par la tentative de règlement du ministre de l'intérieur. Toutes ces médiations ont montré leur limite. Car les promesses à elles faites par les transporteurs n'ont pas eu d'effet. Les déclarations et même appels à la reprise ont été boudés par la base. Résultat, six jours d'inactivités routières. Même la promesse faite au chef de l'Etat par Touré Amadou Boudé, président du collectif des chauffeurs roulants n'a été concrétisée sur le terrain. Cet échec trouve sa forme dans ces propos de ce propriétaire de véhicules, Touré Adama : " Nous ne reconnaissons pas tous ceux qui rencontrent les autorités en nos noms ". Cela pose ici le problème de l'identification des interlocuteurs des autorités. Même le ministère de tutelle ne sait pas avec exactitude le nombre de syndicats que compte son département. Aujourd'hui, tous ont échoué parce que les actions ont été éclatées sans aucune coordination. Et le gouvernement a décidé d'agir urgemment dans une synergie concertée. Le premier ministre a donc là une occasion pour donner un coup de fouet aux actions de son gouvernement. Première mesure, diminuer le nombre des membres du gouvernement avec la suppression de certains ministères qui n'ont pas dans la situation actuelle du pays leurs raisons d'être. Seconde thérapie, enterrer l'esprit de Marcoussis pour former un gouvernement de mission sans tenir compte des partis politiques. Libérer tous ceux qui se désolidarisent au nom de leur parti politique des mesures gouvernementales. Remplacer certaines " feuilles mortes " de l'équipe gouvernementale. Pour désengorger les dépenses de l'Etat, rendre effective la reprise des activités économiques de l'Etat sur toute l'étendue du territoire. Dans le cadre de la flambée du prix du carburant, faire une petite réduction du prix. Permettre le retour des stations services dans les zones CNO afin d'élargir l'assiette de la SIR. En opérant ces mesures, Soro donnera certainement un souffle nouveau à la trésorerie de l'Etat et pourra faire face aux nombreuses sollicitudes des populations qui croulent sous le poids de la pauvreté. Telles sont entre autres, quelques pistes de solutions qui, si elles sont appliquées, permettront à la Côte d'Ivoire de sortir de la zone de turbulence sociale. Et cela est à mettre à l'actif du premier ministre et l'Accord Politique de Ouaga. Car ce ne seront pas les grands discours et promesses qui calmeront la douleur du peuple.

Zéré de Mahi

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