mercredi 16 juillet 2008 par Le Temps

Face à la polémique qui enfle autour du retour de la note éliminatoire, au Brevet de Technicien supérieur (BTS), M. Coulibaly Doulaye, le Directeur des Examens et Concours, en exclusivité s'ouvre au quotidien "Le Temps".

Il y a un Directeur des examens et concours de l'enseignement professionnel, un autre pour l'éducation nationale et vous pour l'enseignement supérieur. Qui fait quoi concrètement ?
L'Education nationale, c'est un ministère à part entière et qui a donc sa direction des examens et concours. Qui couvre tout ce qui est examen du Primaire, jusqu'à la classe de Terminale. Tout comme l'Enseignement supérieur qui à la sienne. C'est elle qui organise les examens du Brevet de Technicien supérieur (BTS). Il y a même, le département de l'enseignement technique et professionnel qui a également sa direction qui organise les examens du CQP, CAP et BEP. En ce qui concerne les formations BTS, elles ont souvent navigué au gré de la formation des gouvernements et des attributions. Depuis la création du ministère de l'Enseignement supérieur en 1991, elles sont gérées entre le ministère de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle et le premier cité.

Cela fait une dizaine d'années, que le BTS existe et vous avez également engagé des réformes. Pouvez-nous faire un point ?
En fait, le BTS, c'est en 1974 que tout à commencé en Côte d'Ivoire et notre pays est pionnier en la matière dans la sous-région. Principalement dans l'espace francophone. En ce moment-là, il n'existait que deux filières : le secrétariat et la comptabilité?. Puis, deux années plus tard, s'y est ajouté une autre filière qu'on appelait 'filière commerce et distribution'. Il a fallu attendre les années 1990, pour voir l'arrivée des nombreuses filières que nous connaissons aujourd'hui. Progressivement, ça a été l'informatique de gestion?, action publicitaire et force publicitaire? ou force de vente? et maintenance informatique?. (). Etc. Aujourd'hui, nous nous retrouvons avec 62 filières mais certaines ont des options.

Certainement après les différents ateliers que vous avez organisés ?
Le regroupement n'a pas commencé par le séminaire que nous avons organisé en avril. Des séminaires, des ateliers ont toujours eu lieu, pour apporter des améliorations au BTS et de le faire correspondre, au marché de l'emploi. Parcqu'en fait, ce diplôme est un examen professionnel. Si on prévoit des jeunes gens à les mettre sur le marché de l'emploi, il faut qu'ils soient bien formés et que la formation reçue réponde aux exigences du marché.

Qu'avez-vous fait alors concrètement ?
La sectorisation à l'extrême à un moment donné, nous a poussé à procéder à des regroupements des filières comme "Action commerciale" et "force de vente" ont été regroupés pour donner aujourd'hui, "gestion commerciale". Nous avons également regroupé au cours de l'année 1999, deux autres BTS pour donner un seul : "informatique industrielle et maintenance" qui faisaient deux par le passé : "informatique industrielle" et "maintenance". De plus en plus, le secteur privé devient exigent. Il exige plus de rigueur dans les formations. Car, ce secteur estime qu'il y a trop de flou dans les formations des agents de maîtrises que nous mettons chaque année sur le marché. Une commission est actuellement en train de travailler avec des professionnels et des hommes de terrain, pour arriver à cadrer tout cela. Donc, l'évaluation n'est qu'une partie de toute la reforme. Les programmes eux aussi ne sont pas oubliés. Une refonte et une réorganisation sont en cours. A notre niveau, nous sommes les premiers à parler des petites innovations qu'il faut, pour crédibiliser davantage notre BTS. () qui est assez respecté dans la sous-région d'où, nous recevons chaque année, plus de deux mille candidats chaque année. Cette année particulièrement, nous avons près de 2057 candidats. S'agissant des nouvelles mesures, disons qu'elles concernent le déroulement de l'examen. Sans rentrer dans les détails. On parle de la note éliminatoire.

Qu'est-ce que cela veut dire concrètement ?
Depuis la création et l'organisation des BTS, aucun texte n'abroge la note éliminatoire. Je vous ai dit tout à l'heure, que le BTS est un examen professionnel. Vous ne pouvez pas former un comptable, pendant que dans sa matière de base qui est la comptabilité, qu'il ait 02/20 même si le candidat a 18 de moyenne, il n'est pas admis. Dans ce cas-là, ce n'est pas un comptable que vous envoyez sur le marché de l'emploi. Donc ce texte a été inspiré dans ce souci de faire en sorte que quand vous êtes en dessous de 8 (C'est selon les filières). Pour rappel, en tant qu'enseignant, nous avons été muté ici, puis sous-Directeur avant d'être affecté ailleurs. Après quoi, nous sommes revenus ici, en tant chef de service autonome puis Directeur de la DECO. L'administration étant une continuité, nous n'avons trouvé aucun texte qui abrogeait l'existence de la note éliminatoire. D'où, la réactivation de cette note, à la suite d'un séminaire. Ce, sur proposition de la direction des examens et concours de l'enseignement supérieur. Cela va améliorer la qualité des élèves qui vont sortir. Nous avons été suivis par le ministre Bakongo qui a dit que la porte était ouverte aux discussions avec les étudiants.

Pourquoi les examens du BTS traînent tant en longueur chaque année ?
Nous avons deux semaines de compositions. C'est l'examen en lui-même, qui nous impose cela. Evidemment, ce n'est pas un seul examen qui couvre ce temps-là. Nous avons d'abord les filières industrielles et ensuite les tertiaires. Cette programmation, parce que nous sommes non seulement à la fin de l'année mais aussi nous n'avons pas suffisamment de locaux. Nous utilisons des grands lycées pour certains qui font la formation BTS où le BAC et BEPC sont prioritaires souvent dans ces établissements-là. Comme les industriels sont les plus nombreux avec une population d'environ 11 mille candidats, nous pouvons nous passer de ces centres-là où se déroulent le BAC et le BEPC dans un premier temps, et organiser d'abord, l'examen des industriels. Après quoi, nous organisons la deuxième partie. Sans oublier les épreuves pratiques qui prennent également du temps. Pour lesquelles nous payons les matières d'?uvres, pour répondre déjà, en partie à l'utilisation des frais d'inscription.

Des étudiants estiment que c'est le reversement des primes de correction et les endemnités à verser aux enseignants qui retardent les délibérations des examens.
Avant de répondre à cette préoccupation, s'agissant du budget de la direction, il y a d'abord ce que les étudiants donnent comme frais de dossiers et ensuite, la dotation du gouvernement () Le retard n'incombe nullement à la Direction des Examens et Concours. Vous avez les enseignants qui corrigent les copies. Les listes d'enseignants et le nombre de copies, selon les filières avec un taux que nous recevons des centres de corrections et que nous traitons. Il en va de même, pour les commissions qui se réunissent pour choisir les sujets. (Désormais, dans le cadre de la lutte contre la fraude et la tricherie, nous ne demandons plus à un enseignant de nous proposer des sujets) Après cette première étape, nous faisons le circuit de l'administration où, les états doivent être signés. Le syndicat des enseignants a été même, à la source pour voir pourquoi le paiement des primes mettait tant de temps aussi. Il s'est rendu compte que ce retard ne nous incombait pas. ()

Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr

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