mercredi 16 juillet 2008 par Le Patriote

Le Front populaire ivoirien ne veut pas perdre les élections à venir. Pour ce faire, le parti du chef de l'Etat Laurent Gbagbo met tout en oeuvre pour atteindre son objectif. Et parmi ses moyens utilisés, se trouvent de véritables machines à fraudes. Celles-ci sont mises en marche depuis un certain temps.

Recensements fictifs des populations

En effet, depuis quelques temps, des individus, se réclamant du FPI procèdent à des recensements fictifs dans différentes villes et communes du pays. Une action que le parti au pouvoir se plait de baptiser ?'opération inondation''. Ils se présentent comme des agents recenseurs. Ces agents sillonnent les quartiers et font du porte-à-porte pour demander aux populations de leur remettre des copies de leur jugement supplétif ou extrait d'acte de naissance. Ils affirment à leurs hôtes qu'il s'agit d'une opération visant à faciliter l'obtention de la carte nationale d'identité et la carte d'électeur. Pour mieux cerner la cible, ils insistent sur le fait que seules les personnes âgées d'au moins 18 ans et de nationalité ivoirienne sont concernées. Quand ils viennent, ils relèvent les noms, prénoms, date et lieu de naissance, les noms du père et de la mère et le lieu de résidence. Avant de partir, ils prennent le soin d'emporter avec eux une copie de votre acte de naissance, explique une source qui en a été victime à Bingerville. Dans ce phénomène de recensement fictif des populations, le cas de Issia est l'illustration flagrante de la volonté de fraude électorale qu'envisage le FPI. Dans cette ville, une structure parallèle bien organisée et avec pour appellation Cercle d'action stratégique du FPI (CAS-FPI) est en train de collecter des jugements supplétifs et des extraits de naissance d'honnêtes citoyens. Les ivoiriens ont d'ailleurs été surpris de voir le vendredi 4 juillet dernier, au journal télévisé de 20 heures, le ministre de l'Intérieur Désiré Tagro parrainer une cérémonie de remise de jugements supplétifs à des populations par cette organisation. Basé dans une villa au quartier ?'Mira'', les activités du CAS-FPI sont coordonnées par un ancien préfet répondant au nom de Bodo Faustin. Une telle opération fictive est inquiétante. Et l'hypothèse qui confirme cela c'est que ces documents arrachés aux populations seront manipulés et vont se retrouver sur les fichiers historiques de demandeurs de la carte de séjour. Ces populations, surtout celles jugées proches de l'opposition, seront du coup traitées d'étrangers et seront privées de la carte nationale d'identité et de la carte d'électeur. A côté de ce phénomène, le FPI prépare la fraude également à travers des structures dirigées par des cadres qui lui sont proches.

Recrutement parallèle d'agents recenseurs

A l'origine, il avait été décidé du lancement d'un communiqué conjoint de recrutement d'agents recenseurs. Cela, sous la supervision de la Commission électorale indépendante (CEI). Et seule la société française Sagem, opérateur technique de l'opération d'identification et de recensement électoral, avait émis le v?ux de confier le recrutement de ses agents à un cabinet privé de la place. Mais contre tout attente, c'est d'abord l'Institut nationale de la statistique (INS) qui lance un autre communiqué de recrutement. Après, c'est l'Office nationale de l'identification (ONI) qui en fait de même. Pour cette dernière structure, des informations font état de 3 646 jeunes militants FPI qui auraient été imposés d'avance par le ministre Désiré Tagro. Leur mission : saboter le processus d'identification et de recensement électorale. Idem pour ceux qui seront infiltrés à l'INS, dirigée par Meleu Mathieu, cadre du FPI. Et ce qui est encore inquiétant, c'est que le ministre Tagro, avec en sa charge l'administration du territoire, fait tout pour impliquer le corps préfectoral dans ce processus d'identification et de recensement électoral. Selon nos informations, des sous-préfets, notamment à Bongouanou, Bondoukou, Issia, Gagnoa, Duékoué et dans bien d'autres localités, mettent la pression sur les présidents locaux des CEI pour leur demander de transmettre les dossiers des postulants aux postes d'agents recenseurs à l'ONI.

Tagro, le maître d'oeuvre

Pour clore la vague de mesures de fraudes, le FPI compte à nouveau sur son ?'vaillant'' ministre de l'Intérieur. Ce dernier, prétextant une volonté d'authentification des jugements supplétifs veut, à travers un croisement de fichiers, profiter pour exclure des milliers d'ivoiriens bénéficiaires de la carte nationale d'identité et de la carte d'électeur. C'est d'ailleurs ce qui explique son fameux projet de décret fixant les mécanisme de contrôle et de validation des opérations d'identification de la population et de recensement électoral. Un projet de décret dans lequel il va jusqu'à demander, en son article 13, un croisement des fichiers des demandeurs de carte nationale d'identité et de carte d'électeur avec d'autres fichiers historiques. Notamment, celui du recensement électoral de 1990, celui du recensement électoral de 1995, celui du recensement général de la population de 1998, celui des cartes nationales d'identité verte, celui des cartes de séjour, celui de la CNPS, etcToute chose qui rendrait le processus lourd et long. Contrairement à ce propose l'Accord politique de Ouagadougou, qui prend comme base de l'identification et recensement électorale, le fichier électoral de 2000. Il est donc clair que le FPI et son ministre sont au labo contre le processus de sortie de crise. L'opinion nationale, le représentant du Facilitateur dans la crise ivoirienne et la Communauté internationale en général sont donc avertis.
Diawara Samou

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