mardi 15 juillet 2008 par Le Temps

Bien avant le meeting, le Président de la République a eu une rencontre d'une heure avec les imams, le chef du village de Séguéla, les cinq grandes familles et les chefs cantons. Les échanges ont eu lieu à la résidence de Mamadou Bakayoko dit maire préfet au quartier résidentiel. Le chef de l'Etat avait à ses côtés le Premier ministre, Guillaume Soro et les ministres Sidiki Konaté et Youssouf Bakayoko. Malgré sa maladie, l'imam de la mosquée centrale El Hadj Ibrahim Bakayoko a tenu à être présent. D'ailleurs, c'est lui qui ouvre les séries d'interventions. Après les bénédictions, il demande au Président Laurent Gbagbo de ne pas baisser les bras. Et de continuer le combat. Parce qu'il détient son pouvoir de Dieu. " Le Seigneur est derrière toi. Personne ne peut t'arracher le pouvoir contre la volonté de Dieu. Tant qu'il aura sa main sur vous rien ne peut vous arriver ", fait-il remarquer. Et de poursuivre : "Tous ceux qui s'agitent perdent leur temps. Parce que Dieu est avec vous". Il soutient que c'est Dieu qui étabit les autorités d'un pays. En d'autres termes, c'est le Tout-Puissant qui donne le pouvoir à travers le peuple. Tous ceux qui contestent cela ne croient pas en Dieu. " On ne peut pas dire que nous croyons en Dieu. Et dans le même temps remettre en cause son choix ", fait-il remarquer. Et que tous ceux qui ne se soumettront pas à la volonté de Dieu sont des hommes perdus. Avant d'implorer le seigneur à ramener sur le bon chemin tous ceux qui contestent l'autorité qu'il établit. "C'est que Dieu a décidé personne ne peut le combattre par la force", soutient-il. Le chef du village de Séguéla, Diomandé Mêgbêma, quant à lui, remercie le Président Gbagbo d'avoir accepté leur invitation. En venant à Séguéla, il démontre qu'il est un homme de parole. Et que cela leur va droit au c?ur. Le chef du village soutient que les populations veulent une seule chose : le retour de la paix. Parce que sans la paix, il n'y a pas de développement. "La seule guerre que nous devons mener, c'est la paix. Raison pour laquelle, nous soutenons l'Accord politique de Ouagadougou. Personne ne peut nous détourner de cette voie", indique-t-il. Avant d'ajouter : " Nous sommes engagés derrière vous pour aller à la paix. Vous êtes le Président de tous les Ivoiriens. N'en déplaise aux oiseaux de mauvais augure. Monsieur le Président, vous pouvez compter sur nous. A partir d'aujourd'hui, nous n'allons plus suivre tous ceux qui sont contre l'Accord politique de Ouagadougou. Nous n'avons plus le temps de regarder dans le rétroviseur. Tous ceux qui s'opposent à l'Accord de Ouagadougou n'ont pas leur place à Séguéla. Qu'ils aillent ailleurs ". Karamoko Koné, porte-parole des chefs de canton ne dit pas le contraire. Selon lui, le Président Laurent Gbagbo est un père. En conséquence, quand l'enfant a faim, il se tourne vers son père. Raison pour laquelle, les populations du Worodougou souhaitent que le numéro un ivoirien vienne mettre fin à leur souffrance. Il révèle que les problèmes du Worodougou se résument en trois points : l'Etat des routes, l'électrification et l'adduction en eau potable. Il sollicite l'aide du premier magistrat de la Côte d'Ivoire dans ce sens. Hadja Soumahoro, doyenne des femmes de Séguéla va dans le même sens. Elle met l'accent sur le chômage des jeunes. Pour elle, depuis la fermeture de l'usine d'égrenage du coton, les jeunes sont livrés à eux-mêmes. Ils se trouvent tous dans la rue.
Le Président de la République, Laurent Gbagbo avant d'entrer dans le vif du sujet, a remis la somme de 30 millions de Fcfa à ses tuteurs d'un jour. En plus, il a pris l'engagement de faire évacuer d'urgence l'imam El Hadj Ibrahim Bakayoko à Abidjan pour être soigné à la Pisam. Revenant sur le sujet du jour, il s'est dit très heureux de fouler le sol de Séguéla. Selon lui, il ne pouvait rester silencieux face à l'invitation des populations de Séguéla. En plus, cela fait au moins cinq ans qu'il n'y a pas mis les pieds. Alors qu'avant chaque année, il rendait visite aux populations de ce département avant de dire que les problèmes de ce département sont ses problèmes. Il prend note des doléances. Il pourra les satisfaire lorsqu'il y aura la paix. Parce que sans la paix, rien de possible ne peut se réaliser. C'est pourquoi, il demande à ses tuteurs de prier pour que la paix revienne définitivement en Côte d'Ivoire. C'est à partir de ce moment que tous les projets de développement trouveront solution. " La denrée la plus chère au monde est la paix. Les gens qui s'opposent à la paix aujourd'hui veulent mettre la honte sur Soro et moi. Mais ils ne réussiront pas ", fait-il remarquer.

Yacouba Gbané
Envoyé spécial à Séguéla

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