jeudi 3 juillet 2008 par Notre Voie

Le vendredi 27 juin dernier, un conflit foncier sanglant a opposé les habitants de Vieux-Badien à la société de plantation d'hévéa (SAPH) qui avait convoyé à cette date des commandos gendarmes sur les 121 ha de terres à l'origine du litige entre elle et le village pour, selon le directeur général adjoint de la société, garantir la sécurité des travailleurs qui devaient ce jour-là débuter les premiers travaux de mise en valeur de cette portion de terre. Ces commandos, une fois sur les lieux, ne sont pas arrivés à contenir leur colère face aux provocations des jeunes du village et le pire arrivera. 7 blessés graves, des sages du village molestés et déshabillés, 22 personnes arrêtées et conduites à la gendarmerie locale. Parmi ces personnes l'adjoint au chef du village. En riposte, les habitants du village font une descente musclée dans le quartier où résident les man?uvres des plantations SAPH. résultat : des blessés enregistrés, une vanne ouverte et son contenu (le latex) déversé par terre. La situation devient incontrôlable, le préfet du département plaide auprès de la gendarmerie et le petit monde est libéré. Mais les populations exigent le départ de la société de leur village. Et pour faire entendre leur voix un convoi est organisé sur Abidjan dans le but de rencontrer le préfet de région. Saisi de la situation, le préfet de la région des lagunes, Sam Etiassé Jean-Baptiste, convoque les deux parties en conflit à une rencontre le mardi 1er juillet 2008, dans une salle du centre culturel de Dabou archicomble, afin de proposer son plan de sortie de crise. Il donne l'occasion à toutes les parties en conflit de donner leur version des faits et les raisons du conflit. Sur ce fait, le porte-parole du village, M. Damas Niamien, soutiendra que Vieux Badien réclame ses 121 ha de terre pour entreprendre l'extension du village, la construction d'infrastructures socio-économiques et envisager un regroupement des villages de la région. Chose que refuse la direction de la société qui, selon les explications du DGA, M. Amoikon Banga, a acquis ces terres à la suite d'un bail emphytéotique et n'entend pas rompre les clauses de ce contrat dans le dos de l'Etat. Je vous conseille d'introduire une requête auprès de l'Etat demandant toute superficie que vous voulez. Et si l'Etat nous demande de vous rétrocéder toutes les terres que nous exploitons ici et de plier bagages, on le fera sans discuter?, a-t-il conseillé aux populations.
Après avoir écouté les deux parties, le préfet de région a donné les conseils nécessaires pour une heureuse sortie de cette crise. Au moment où la Côte d'ivoire est en train de sortir de cette situation de crise, il est important que chaque ivoirien, à son niveau, fasse l'effort de contribuer à ce retour de la paix. Dans toute négociation, il faut accepter de faire des concessions, d'écouter l'autre, reconnaître sa raison et son tort pour aller de l'avant?, a fait remarquer le préfet. Avant d'obtenir des deux parties, le départ des commandos gendarmes du village ; la prise en charge médicale des blessés de cette crise par la SAPH ; le partage des 121 ha de terres litigieuses, soit 50 ha au village et 71 ha à la société. Néanmoins, il a été demandé au village de ficeler son dossier de rétrocession définitive de cette terre auprès du ministère de l'Agriculture.
Et les deux parties se sont quittées satisfaites.





Sam-Wakouboué

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