mercredi 2 juillet 2008 par Nord-Sud

Des religieux n'ont pas voulu rester indifférents devant la transformation que subissent ces jeunes prostituées. La prostitution étant une pratique qu'ils ne cessent de condamner. Selon l'Imam adjoint de la mosquée Al Hussein du boulevard Latrille, procéder à la réinsertion des prostituées dans le tissu social et économique, est une initiative louable et à encourager. Pour lui, c'est une solution humaine qui ne suffit pas et il faut aller plus loin en attaquant le mal par la racine. Puisque de plus en plus, ce sont des mineures qui racolent dans la rue. C'est l'avenir du pays qui est en péril. Nous sommes dans un monde où ce qui est illicite est devenu licite. C'est suffisamment grave. Aucune raison ne peut justifier cet écart de comportement des jeunes filles, déplore le guide religieux, relevant ainsi la déliquescence des familles pourtant considérées comme le cadre idéal d'enseignement de la bonne morale. Nous constatons avec désolation la démission de la cellule familiale. Elle confond aujourd'hui élever quelqu'un et l'éduquer. Parce qu'élever quelqu'un c'est lui donner à manger et à boire, l'habiller et le soigner. Cela n'a rien à voir avec l'éducation, la bonne moralité. Or l'essence de l'homme est sa raison, la noblesse est dans sa religion, sa vigueur est dans sa moralité, soutient l'Imam. Pour lui, la législation doit être plus rigoureuse sur ces questions. L'Abbé Augustin Obrou, chargé de communication à l'Archevêché d'Abidjan lui emboîte le pas et précise que l'Etat est resté indolent et inactif pour trouver de véritables solutions. Nous sortons de la guerre et l'Etat n'a pas de politique sociale en tant que tel. Il cherche à recoller ce qui est cassé durant la crise. Pas plus, fait remarquer le prêtre. Ces hommes de Dieu sont unanimes sur le fait que les pouvoirs publics doivent contribuer fortement à la réinsertion des pauvres prostituées en leur faisant comprendre qu'elles peuvent se contenter du peu qu'elles gagnent en travaillant de façon honnête. Le travail anoblit. Pour eux, la religion peut apporter effectivement un réconfort moral aux belles de nuit mais il faut un minimum pour les arracher à la rue. New life project qui n'a pas plus de moyens que l'Etat, a posé des actions concrètes avec succès, renchérissent-ils. Pour la sous-direction de la lutte contre le trafic et la délinquance juvénile, la prostitution n'est pas en elle-même une infraction. C'est plutôt le racolage et le proxénétisme qui sont punis par la loi. Au dire de l'un des responsables, des actions sont menées régulièrement pour éviter que ces phénomènes ne prennent des proportions non maîtrisables en Côte d'Ivoire. Il en veut pour preuve les rafles systématiques qui ont eu lieu récemment à Abidjan. 26 filles prostituées ont été interpellées. On fait des fichiers pour avoir des données et on les relaxe après, sauf celles qui ont été prises par exemple nues. Cela est une dépravation des m?urs qui est également punie par loi. Dans ce cas, elles sont mises à la disposition du parquet, souligne l'agent de la sous-direction de lutte contre le trafic et la délinquance juvénile. C.C.E

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