lundi 30 juin 2008 par Le Temps

Il faut savoir lire entre les lignes. Les deux événements du week-end, à savoir la sortie du porte-parole du Premier ministre et le soulèvement des mutins à Séguéla et Vavoua, sont porteurs d'un message : un vaste complot contre la paix se prépare. Il flotte encore un air d'insurrection sur Séguéla et Vavoua. Zone longtemps tenue d'une main de fer par l'ex-chef de guerre, Koné Zacharia. Avant qu'il ne tombe en disgrâce auprès de sa hiérarchie. Ironie du sort, à Abidjan, le porte-parole de Premier ministre, Méité Sindou annonce que la date du 30 novembre prochain, date prévue pour le premier tour de l'élection présidentielle, est menacée, faute d'argent. Dans cet imbroglio, il est difficile d'identifier l'acteur qui ne joue pas franc-jeu. D'abord, l'insurrection. Est-elle voulue et entretenue par les autorités des Forces nouvelles ? Histoire, comme le confessent les mauvaises langues, de faire trainer les choses pour continuer à disposer de l'immense " fortune " de la Primature. On est tenté d'y souscrire. Parce qu'après son limogeage, les responsables de l'ex-rébellion se sont répandus dans la presse, présentant Koné Zacharia comme une marionnette dont le poids ne dépasse pas celui d'un duvet. Comment expliquer que ses hommes arrivent encore à tenir tête aux guerriers de la lumière. De deux choses l'une. Soit, ce sont les actuels tenants de l'ex-rébellion qui ne maitrisent plus rien. Soit, on laisse faire dans le seul but de rester longtemps à la Primature pour jouir des prébendes ou subsides. Ensuite, les Nations unies. Elles qui consacrent des milliards pour entretenir des " touristes ". Alors que son plus haut Représentant, Choi, ne manque aucune occasion pour dire que ses services disposent de plus de 100 milliards pour le financement des élections, elles regardent le processus s'ensabler pour moins de 40 milliards. Simplement parce qu'elle intervient en aval. A quoi serviront donc les 100 milliards si en amont, l'argent fait défaut pour résoudre les problèmes liés aux différentes étapes du processus. Là encore, la grosse moulinette donne raison à ceux qui l'accusent de se nourrir de crises. En tout cas, dans la crise ivoirienne, son attitude contraste avec son refrain, " nous voulons aider les Ivoiriens à sortir de la crise ". Pour exemple, elle n'a pas récemment hésité à demander aux autorités ivoiriennes de réviser l'ordonnance de 2007 portant amnistie. Sous le fallacieux prétexte que cette loi reste muette sur certaines violations des Droits de l'Homme. Pis, alors qu'elle se veut tatillonne sur les Droits humains, elle a refusé d'enquêter sur l'attaque à la roquette de l'avion du Premier ministre, le 29 juin 2007, à l'aéroport de Bouaké. Enfin, s'il est attesté que ceux qui contrôlent Vavoua sont des hommes de Koné Zacharia, le Facilitateur se trouve bruyamment interpellé. Il devra tirer davantage les oreilles à Zacharia pour qu'à son tour, il rappelle ses hommes à l'ordre. Au total, si rien n'est fait rapidement pour mettre hors d'état de nuire les ennemis, un attentat? risque d'être perpétré contre la paix.

Firmin K. Tché Bi Tché
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