A l'initiative du collectif des mutuelles de développement des villages de Grogro, Koffi Agrokro, Ndenou et Do Sakassou, le directeur du foncier rural et du cadastre rural au Ministère de l'Agriculture, Zalo Léon Désiré, a prononcé une conférence le week-end dernier à Grogro, village situé dans la sous-préfecture de Molonou et dans le département de Tiébissou. La cérémonie était parrainée par le PCA de la RTI, Honoré Guié.
La conférence publique qui a suscité un engouement chez les populations s'est articulée autour du thème " Les enjeux du titre foncier rural. "
Zalé Désiré a, d'entrée de jeu, démontré que la terre rurale est un bien qui procure de la richesse aux propriétaires. Cette richesse, dira le conférencier, procure aussi de la richesse aux personnes qui ne sont pas propriétaires mais qui exploitent les terres.
Par la suite, le directeur du foncier rural et du cadastre rural s'est attelé à sensibiliser l'auditoire sur la mise en ?uvre de la loi sur le foncier rural, tout en donnant des informations sur l'acquisition du titre foncier.
" Cette loi très importante a été votée à l'unanimité par les députés en 1998. Pour que son application connaisse une réussite, il faut que les populations soient imprégnées de son contenu ", fera remarquer Zalo, se réjouissant ainsi de l'opportunité à lui offerte pour sensibiliser et informer les populations des villages Nanafouè de Tiébissou
" En valorisant vos terres, vous allez sortir de la pauvreté. ", dixit le conférencier qui a fait deux recommandations importantes à ses interlocuteurs : il leur a demandé de créer des comités villageois de gestion foncière rurale, et ensuite de se faire délivrer des titres de propriété, ce qui va effectivement sécuriser leurs droits de propriété.
Aux différentes préoccupations, Zalo Désiré a donné des réponses claires. " Ceux qui ne sont pas propriétaires mais qui veulent mettre en valeur des terres signent avec des propriétaires des contrats de location. Les propriétaires ne doivent pas vendre la terre. Pour ceux qui ont déjà cédé des terres à des personnes qui y sont installées, la loi ne les autorise pas à chasser ces personnes. Ils peuvent plutôt s'entendre sur un contrat de location ", voici les précisions qu'il a tenu à apporter.
Autre aspect abordé lors de la conférence, le conflit agriculteurs-éleveurs. Zalo a alors suggéré que des villageois créent des pâturages et souligné que les deux activités à savoir l'agriculture et l'élevage sont complémentaires.
Et le conférencier de conclure : " La terre est un bien qui fait vivre beaucoup de personnes. Elle ne doit pas être source de conflits et problèmes. Pour éviter les problèmes, il faut alors être en possession des papiers. Cela permet non seulement de prouver qu'on est propriétaire, mais aussi il donne des avantages tels que l'accès à des crédits bancaires car la terre est l'élément de garantie pour le banquier. "
Le parrain honoré Guié a salué l'initiative de la conférence et souligné l'importance de la question du foncier. Il a rendu hommage à un fils du village, Konan Kouadio, du Bnetd, porte-parole du collectif des mutuelles de Grogro, Koffi Agrokro, Ndenou et Do Sakassou pour ses actions louables.
Les sous-préfets de Lomokankro et de Molonou présents à la conférence ont fait la promesse d'entreprendre prochainement une tournée de sensibilisation et d'information sur le foncier rural dans leurs circonscriptions.
Carlos Lago