vendredi 23 mai 2008 par Le Patriote

Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on. Cette maxime vient encore une fois de se confirmer dans ce qu'il est désormais convenu d'appeler l'Affaire Koné Zakaria. Ce mystique et mythique chef de guerre de la zone 5 des Forces novelles qui régnait en maître sur les régions de Séguéla, et Vavoua, n'est plus en odeur de sainteté avec la hiérarchie de son mouvement. Il a été sanctionné suite à son absence à la cérémonie de regroupement de 450 de ses éléments le 17 mai dernier à Kani. Une affaire qui, depuis lors, fait la ?'Une'' de l'actualité et alimente les conversations dans le tout Abidjan. Pendant que, du côté des Forces nouvelles, l'on s'affaire plutôt à régler ce différend à l'amiable, du côté des Refondateurs, on élabore des plans et des stratégies pour approfondir le fossé entre le soldat et ses supérieurs hiérarchiques. C'est dans l'ordre normal des choses. Qui n'aimerait pas avoir un tel soldat dans ses rangs ? C'est justement pour cette raison que le FPI fait des mains et des pieds pour se rapprocher de l'ex Com-Zone des Forces nouvelles ou plus précisément pour que ce dernier se rapproche d'eux. La stratégie des refondateurs consiste à l'opposer à Guillaume Soro, afin que celui-ci se méfie de lui. Pour ce faire, Zakaria est présenté comme un soldat réfractaire et rebelle à l'Accord politique de Ouagadougou. Et les arguments ne manquent pas. Dans la presse proche du régime en place, Koné Zakaria est, en outre, présenté comme celui qui n'a jamais été d'accord avec le Secrétaire général des Forces nouvelles, Guillaume Soro, également Premier ministre. L'homme est aussi présenté comme un os dans la gorge de son patron. Par ailleurs, selon les informations en notre possession, les stratèges militaires du régime FPI ont été commis pour entrer en contact avec le soldat déserteur depuis son séjour en Arabie Saoudite. Pour lui demander, non pas de ramollir sa position vis-à-vis de Soro, mais plutôt de la durcir. Les hommes du Palais, chargés des missions difficiles et souterraines du FPI, sont donc sur les traces du soldat. Pour lui faire comprendre qu'il y a un seul endroit où il trouvera son bonheur et sa survie. A défaut, ils veulent l'isoler du mouvement qui l'a révélé aux Ivoiriens. Des déclarations d'amour suivie des yeux doux sont donc faits à celui que la presse bleue et les partisans du régime présentaient encore dans un passé très récent comme un soldat sanguinaire et un mauvais garçon . Mais en réalité, y a-t-il de quoi s'offusquer de l'attitude des hommes du pouvoir? Il semble que non. Pour la simple et unique raison qu'il est de notoriété que la politique, c'est la saine appréciation de la situation du moment. Et sur le champ, le cas Zakaria intéresse à un plus haut niveau le FPI.
Exactement comme ce fut le cas pour le Sergent chef Ibrahim Coulibaly que Gbagbo avait réussi à convaincre de s'éloigner des frères d'armes des Forces nouvelles. Et il a mis les moyens. Selon des sources généralement bien informées, le chef de l'Etat aurait délié le cordon de la bourse. Et c'est la bagatelle de 300 millions de F CFA qui auraient été proposée à IB. Pour qu'il se rapproche du pouvoir. Les mêmes sources soutiennent que malheureusement, le concerné n'est entré en possession que du tiers de la manne. Le reste s'étant volatilisé.
Les choses en étaient là, jusqu'à ce que le dialogue direct intervienne. Sans état d'âme, le camp présidentiel s'est éloigné du sergent IB pour se jeter dans les bras de son ennemi d'hier. En la personne de Guillaume Soro. Avec qui il n'a eu aucune gêne à s'allier. Une leçon que Zakaria ne devrait pas oublier. Les appels du pied que le pouvoir lui fait ne sont, tout simplement, qu'un piège.

Yves-M. ABIET

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