samedi 17 mai 2008 par Le Patriote

Le jeudi dernier, à la faveur du dernier conseil des ministres, Laurent Gbagbo est sorti de son long sommeil, pour déclarer la guerre à la corruption et au racket qui gangrène la société ivoirienne, davantage depuis l'avènement des tenants de la refondation. Effet d'annonce ou volonté réelle de combattre ces fléaux devenus des sports nationaux prisés par des individus véreux, le plus souvent en col blanc ? Tout penche pour un puéril marketing politique, à sept mois de l'élection présidentielle, qui semble prédire la fin de son règne. En effet, pourquoi est- ce maintenant que le grand chef fait de la lutte contre ces deux maux, son cheval de bataille ? Après huit ans de gabegie, de détournements des deniers publics, de scandales de toutes sortes, qui semblent être les marques distinctives de son pouvoir. En principe, sous le pouvoir de l'homme et de ses amis, qui ne cessaient de proclamer leur attachement au socialisme et qui se présentaient comme des poches de moralité , pendant les années d'opposition, la moralisation de la vie publique devrait être un programme de gouvernement. Que non ! C'est plutôt sous l'ère de Gbagbo et des socialistes d'un type nouveau que la Côte d'Ivoire a été englouti par la corruption et le racket, devenus des normes sous nos yeux. Les forces de défense et de sécurité extorquent de l'argent aux transporteurs et usagers de la route, en toute impunité. Au lieu de sanctionner ces agents véreux, on cherche plutôt à démasquer des corrupteurs. Un état de fait qui a Sali et terni davantage l'image de notre police, de notre armée et de notre gendarmerie. Elles n'ont plus d'autorité aux yeux des Ivoiriens. Pour tromper l'opinion, on brandit à chaque fois la menace de représailles, mais personne n'y croit, encore moins nos forces de l'ordre. Elles n'ont pas tort puisque ceux qui pouvaient constituer la censure sont englués dans la corruption et les détournements de l'argent du contribuable. Au sommet de l'Etat comme dans l'administration publique, chacun s'en donne à c?ur joie. Qui est fou de ne pas profiter d'une situation créée par un régime corrompu ? Surtout que la sanction ne tombera jamais. On l'a vu avec le scandale des déchets toxiques où les grands commis de l'Etat qui ont dealé avec Trafigura, pour tuer les Abidjanais, n'ont été nullement inquiétés. Mieux, le grand chef, face à la colère des Ivoiriens, n'a trouvé mieux que de les placer sous son parapluie atomique . De plus, la corruption est perceptible avec le phénomène des nouveaux riches nés avec la nébuleuse refondation au pouvoir. On le voit donc, on proclamant la lutte contre la corruption et le racket, Gbagbo ne fait rien d'autre que distraire les Ivoiriens. Il n'en a pas la volonté, puisque ses deux fléaux constituent le socle sur lequel s'est enraciné le régime. Le réveil n'est donc pas sincère.

Bakary Nimaga

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