Un coup d`Etat plane sur le régime". Affichait hier à sa grande Une de notre confrère Le Matin d`Abidjan. A la page 3 de ce journal, sous la plume de Safiatou Ouattara, (sûrement un prête nom), il est écrit qu`un coup d`Etat serait en préparation. Et au journal de préciser: "Qui se cache derrière cette énième tentative de renversement des institutions de la république ? Sur le sujet, et de sources proches des services secrets ivoiriens, on indique que la man?uvre est cette fois ci pilotée par l`ancien président de la république Aimé Henri Konan Bédié, himsef". A la lecture de l`article qui dans le fond, ne repose sur aucun fondement crédible, l`on se rend bien compte de l`état de méchanceté de son auteur. Et de la phobie qu`ont les refondateurs des élections. Parce qu`à la vérité, les Ivoiriens savent bien aujourd`hui qui sont ceux qui ne veulent pas d`élections en Côte d`Ivoire. En effet comme premier argument développé, il est fait mention de ce que le président du PDCI " serait arrivé à cette option parce qu`il dit ne pas croire en la sincérité du président Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, quant à l`organisation des élections générales en Côte d`Ivoire à compter du 30 novembre prochain. "Comment une telle assertion peut-elle avoir un brin de sérieux quand, à chaque fois que l`occasion s`est présentée, le PDCI-RDA et son président ont toujours réaffirmé leur soutien aux accords de paix conclus pour conduire le pays à des élections. On le sait, le mandat constitutionnel du chef de l`Etat Laurent Gbagbo a expiré depuis octobre 2005. Et depuis cette date jusqu`à ce jour, le président Bédié n`a cessé de réclamer des élections justes et transparentes pour assurer l`alternance politique. Il est aussi écrit dans ce journal que " plusieurs combattants d`Abidjan et de l`ouest seraient recrutés à cet effet. " Hors il est de notoriété que le PDCI-RDA n`entretient aucune milice. Parti de paix, le PDCI s`est toujours conformé à la philosophie et à l`idéologie de son fondateur le président Félix Houphouët Boigny. D`ailleurs, les miliciens eux-mêmes ont toujours clamé haut et fort qu`ils sont à la solde du FPI. Comment alors peuvent-ils avoir des accointances avec le président Bédié ? Le citoyen lambda, qui n`est pas expert en politique sait bien qu`un simple projet de coup d`Etat avec ces miliciens serait à la minute dévoilé aux refondateurs. Et ce n`est pas au PDCI encore moins au président Bédié qu`on peut prêter de telles intentions. Notre confrère fait en outre mention de ce que les jeunes du forum du PDCI qu`encadre Atsé Jean Claude auraient été contactés pour grossir l`effectif des mercenaires. Comment encore cela peut il être possible quand ces jeunes ne disposent pas d`armes et n`ont jamais manié une arme ? Les miliciens du pouvoir FPI disent à qui veut les entendre qu`ils sont armés jusqu`aux dents. Partout où ils se trouvent, ils démontrent qu`ils détiennent des armes et qu`ils savent les manipuler à souhait. Hors, les jeunes du Forum du PDCI ne sont qu`un simple service d`ordre qui encadrent les militants du PDCI au cours de meetings. De là à leur coller l`étiquette de pustchiste au président du parti qui a fait de la paix une deuxième religion en Côte d`Ivoire, cela ne fait pas sérieux et les Ivoiriens qui ne sont pas dupes, pourront sereinement jugés ceux qui ne passent leur temps qu`à crier au loup. En réalité, on n`utilise ces artifices que lorsqu`on a peur de son adversaire. Et les Ivoiriens comprennent aujourd`hui que la fébrilité des accusateurs ne fait que donner du crédit au président Bédié, qui finalement, au vu de l`histoire récente du pays apparaît comme la seule alternative démocratique en Côte d`Ivoire.
Le président Bédié n`a pas l`âme d`un pustchiste
Le président du PDCI-RDA fait incontestablement partie des hommes politiques ivoiriens pour qui la politique, loin d`être un jeu de mensonge et de calomnie, est plutôt l`art de se mettre au service du peuple. Victime d`un coup d`Etat absurde et injustifiable en 1999, le président Bédié est revenu au pays après des années d`exil, avec la gloire. Pacifiste et démocrate jusque dans son tréfonds, il tient bien sa place dans l`arène politique nationale aujourd`hui parce qu`il a refusé de verser le sang de ses concitoyens lors du coup d`Etat de décembre 1999. Il avait la possibilité en sa qualité de chef suprême des armées, d`autoriser la riposte afin que soient anéantis les insurgés. Mais respectant à la lettre l`enseignement de son maître le président Houphouët Boigny, il a opté pour la sauvegarde de la vie des Ivoiriens plutôt que de préserver son fauteuil présidentiel. Ils ne sont pas nombreux les chefs d`Etat qui auraient eu la même réaction, c`est-à-dire mettre en avant l`intérêt national au détriment de son honneur personnel. Présent dans son pays malgré toutes les tensions que le parti au pouvoir a pu créer, le président Bédié a toujours pris une part active dans toutes les rencontres organisées sur la crise ivoirienne. Mieux, il s`est à chaque fois investi personnellement pour sauvegarder les piliers de la république. Et c`est son mérite de grand homme d`Etat, de patriote et d`homme de paix qui lui vaut encore aujourd`hui l`estime que lui porte la grande majorité des Ivoiriens qui sont prêts à lui offrir un autre mandat présidentiel. La forte mobilisation des Ivoiriens constatée lors de ses meetings est l`illustration de la montée fulgurante de sa cote de popularité. De là à dire de lui qu`il préparerait une insurrection, c`est dire qu`on est aux abois, qu`on veut à coup sûr le salir. Et c`est cette forme du journalisme qui conforte à chaque fois les décideurs à interpeller la presse. Le dernier CPC n`a pas fait exception de ce qui convient de qualifier désormais comme la règle. En tout cas, si des individus se prépareraient à créer une insurrection, le Journal Le Matin d`Abidjan devrait rechercher les instigateurs ailleurs et non au PDCI. Car ce parti qui démontre qu`il est fort qu`en période de paix et d`accalmie, ne peut pas être à l`origine de troubles. Lui qui, sans aucun doute, est sûr de remporter haut les mains les prochaines élections. Afin de redonner espoir aux Ivoiriens, qui aujourd`hui sont plus que déçus des refondateurs.
Paul Koffi