mardi 6 mai 2008 par Le Nouveau Réveil

Le détournement commis au détriment de l'université de Cocody continuera certainement de livrer ses secrets, jusqu'à la fin des enquêtes, qui semblent être en cours. La guéguerre que se livrent actuellement le Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et le Président de l'université de Cocody, sur le maintien ou non, à leur poste, des Chefs du Service de l'Administration et des Finances et du Service des Ressources Humaines, cette université ne semble pas étrangère, ni indifférente à ce scandale. En effet, depuis 2004, KOUDOU Djédjé Robert et NANGLE Jean-Jacques, respectivement Chef du Service de l'Administration et des Finances et Chef du Service des Ressources Humaines à l'université de Cocody, ont été admis à faire valoir leurs droits à la retraite, après plus d'une vingtaine d'années passées à ces postes.
Aussi, par souci de bonne gestion et d'un fonctionnement régulier de cet Etablissement Public National, le Ministre de tutelle a dû prendre deux arrêtés, pour pourvoir aux deux postes restés vacants, conformément aux dispositions du décret N° 96 - 612 du 09 Août 1996 déterminant les attributions, l'organisation et le fonctionnement de l'université de Cocody tel que modifié par les décrets N° 2001 - 321 du 07 Juin 2004 - 2008 du 11 Mars 2004.
Un premier arrêté nomme, au poste de Chef du Service de l'Administration et des Finances, avec rang de Sous-Directeur d'Administration Centrale, un Administrateur des Services Financiers, en l'occurrence l'ancien Directeur des Finances et du Patrimoine (DFP) du Ministère de tutelle. Le second arrêté nomme, au poste de Chef du Service des Ressources Humaines, un ancien collaborateur de ce service. Contre toute attente, le Président de l'université de Cocody a opposé un refus catégorique à la prise de service de ces deux agents, en jetant à leurs trousses un groupe de jeunes surexcités, avant d'adresser une correspondance particulièrement injurieuse à l'encontre du Ministre. Afin de dissiper les malentendus qui existaient manifestement sur la procédure de nomination, telle que prévue par le décret N° 96 - 612 du 09 Août 1996, plusieurs rencontres ont été organisées, au Cabinet du Ministre, avec les principaux responsables de l'université de Cocody. De sources proches tant du Ministère que de l'Université, il revient que c'est alors, à la stupéfaction mêlée d'indignation du Ministre, qu'il est apparu que les deux collaborateurs du Président de l'université de Cocody, admis à faire valoir leurs droits à la retraite, ont été maintenus à leur poste au moyen de faux et usage de faux en écritures publiques et documents administratifs. TEA Gokou Célestin et BALOU-BI Toto Jérôme sont pointés du doigt comme étant les deux protagonistes, sinon les deux auteurs principaux de cet acte, qui relève de la grande délinquance administrative. En effet, ces deux individus, dont la moralité est jugée des plus douteuses dans le milieu et qui trônent à la tête de la plus grande des trois Universités du pays, l'un en tant que Président et l'autre sans aucun titre légal et officiel, ont commencé par utiliser un acte, sans intitulé, qui aurait été obtenu du Directeur Général de la Fonction Publique, pour maintenir les deux retraités à leur poste. Selon les juristes approchés, seul le Ministre de la Fonction Publique et de l'Emploi peut, par arrêté, maintenir en activité un fonctionnaire admis à faire valoir ses droits à la retraite, dans des conditions bien précises et pour une durée déterminée. Ainsi, l'acte attribué au Directeur Général de la Fonction Publique ne pouvait être qu'un faux en écritures publiques et documents administratifs. On comprend, dès lors, que deux précautions valant mieux qu'une, les deux compères et complices aient cru pouvoir se mettre à l'abri de toute surprise, en concluant un contrat d'engagement avec chacun des deux retraités (Contrat d'engagement n° 07 - 248 du 02 Mai 2007 pour M. NANGLE Jean - Jacques ; Contrat d'engagement n°07 - 249 du 02 Mai 2007 pour M. KOUDOU Djédjé Robert).
Il reste que ces contrats étaient frappés du même péché d'illégalité que l'acte bizarre attribué au Directeur Général de la Fonction Publique. Car, selon les hommes de droit que nous avons consultés, seul le Ministre de la Fonction Publique et de l'Emploi a le pouvoir de signer, au nom de l'Etat, un contrat avec un particulier, fut-il un fonctionnaire à la retraite, pour occuper un emploi public, de quelque niveau que ce soit. Malgré ces actes de grande délinquance, qui prennent une gravité et une résonance toutes particulières à cause des fonctions et du statut de leurs acteurs, le Ministre aurait accédé, dans un esprit d'apaisement, à la demande du Président de l'université de Cocody de maintenir les deux agents retraités à leur poste jusqu'à la fin du mois de décembre 2007. Dans le même esprit et par sollicitude à leur égard, le Ministre les aurait reçus, pour les rassurer et les assurer de la reconnaissance de l'Etat pour services rendus à la Nation.
Hélas, TEA Gokou Célestin et BALOU-BI Toto Jérôme ont leur raison que la raison du Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ignore, à l'évidence. C'est pourquoi, ils ne pouvaient pas respecter la parole donnée dans le compromis convenu avec le Ministre, en s'engageant à procéder à la passation des charges entre les deux agents retraités et leurs remplaçants, à la fin du mois de décembre 2007. Avec "l'affaire des 518 millions", on comprend mieux les raisons de l'obstination du Président de l'Université de Cocody et de son maître à penser et à agir. Il suffit de parcourir rapidement les articles 16 et 17 du décret N° 96 - 612 du 09 Août 1996 déterminant les attributions, l'organisation et le fonctionnement de l'université de Cocody tel que modifié par les décrets N° 2001 - 321 du 07 Juin 2004 - 2008 du 11 Mars 2004.
Selon l'article 16, le Service des Finances est chargé de la gestion financière de l'université de Cocody. Il assure notamment :
-la préparation du budget et la préparation de la répartition des ressources budgétaires ;
-la préparation des opérations d'exécution du budget ;
-la tenue de la comptabilité administrative de l'ordonnateur et de la comptabilité analytique ;
-la préparation des baux, des marchés, des contrats et des conventions et le suivi de leur exécution. Quant au Service des Ressources Humaines, il est chargé, au terme de l'article 17, de la gestion administrative des personnels enseignants, administratifs et techniques. Il assure notamment :
-le suivi de carrière des personnels ;
-l'établissement des documents servants de base au paiement des personnels ;
-la production et la diffusion d'état statistique sur le personnel. Est-il besoin d'être devin pour comprendre les motivations réelles de l'obstination de TEA Gokou Célestin et de BALOU-Bi Toto Jérôme à maintenir les deux agents retraités à leur poste, au mépris des textes en vigueur et en défiant leur Ministre de tutelle ? Consciemment ou à leur insu, ces agents sont les deux éléments-clé de la mafia sous laquelle l'Université de Cocody est en train d'agoniser. Heures complémentaires fictives, missions de complaisance et de plaisance, voyages d'études fictifs, paiement d'enseignants et de personnels administratifs et techniques décédés ou retraités, rémunération de prestataires de services imaginaires, tel est un échantillonnage des pratiques de gestion de cette pieuvre. "L'affaire des 518 millions de francs" n'est que la partie visible de l'iceberg de ces pratiques.
PAUL KOUDOU

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