La journée d'hier 1er mai comme on le sait, est celle consacrée aux travailleurs du monde entier qui ont été célébrés pour leur ardeur au travail. Chez les chrétiens catholiques, cette journée marquait également la conclusion de l'activité du Christ, sauveur de l'humanité sur la terre. Les fidèles de la paroisse Sainte Anne d'Adjamé Bingerville se sont retrouvés hier pour prier et chanter les louanges de leur Dieu. Et suivre avec attention l'homélie du Curé l'Abbé James Aka Wadja. "Y a-t-il une récompense éternelle après notre existence terrestre, puis comment se réalise cette récompense ?"C'est ce questionnement qui a guidé en premier lieu son enseignement avant d'aborder le problème " de la nécessité et de l'urgence de l'ascension des Ivoiriens et des Ivoiriennes "comme gage de leur salut, au regard de la crise ivoirienne. Pour le curé de l'église Sainte Anne d'Adjamé Bingerville, il est de notoriété" qu'il n'y a pas de peuples sans croyance à une vie après la mort. " Et sur ce point poursuit-il, la parole divine est très claire en notifiant que: " Dieu est éternel donc l'âme est éternelle. " L'Abbé James Aka Wadja soutient que " la récompense de l'autre vie est quelque chose de plus sublime que tout concept terrestre. " Il en tient pour preuve les belles images décrites dans la Bible pour dépeindre les réalités de l'au-delà. Pour l'homme de Dieu, il est plus qu'impérieux pour les Ivoiriens de respecter scrupuleusement le triptyque recommandé par Dieu, " amour de Dieu, amour du prochain, amour et service de la nation " pour garantir leur salut. Décrivant ce qui semble être la condition humaine de l'Ivoirien aujourd'hui, l'Abbé James Aka révèle ceci ; "nous nous sommes bouchés les oreilles pour ne plus entendre la voix de Dieu qui nous invite à faire du bien et éviter le mal. () Et depuis lors, nos compatriotes ont scellé une alliance avec le diable. La vie de l'homme en Côte d'Ivoire n'a guère de valeur que la vie des animaux". Pour lui, les ignominies constatées en Côte d'Ivoire font penser que "collectivement et individuellement, les Ivoiriens ont perdu la notion de l'existence de Dieu. () Nous n'avons pas su nous libérer de la haine viscérale et du crime dont le stade ultime de la sauvagerie est la guerre" souligne l'homme de Dieu. Expliquant par ailleurs la crise ivoirienne, il a fait savoir qu'elle pourrait résulter dans " l'obsession du pouvoir et son maintien par tous les moyens, l'ambition démesurée, les injustices sociales, la cupidité, le désir de vengeance, l'enflure de l'orgueil, l'absence de vérité, la jalousie.() Nous avons tous contribué à plonger la Côte d'Ivoire dans un océan de mensonge et d'hypocrisie, de corruption, de racket, de gabegie, d'impunité, de démagogie, de propagande, de manipulation, d'intoxication et de mystification". Tel est le constat peu reluisant que fait le Curé de la paroisse Sainte Anne d'Adjamé Bingerville. Pour lui, les Ivoiriens doivent comprendre qu'ils sont leurs propres fossoyeurs. "L'étranger qu'on a voué aux gémonies sur la place publique à la faveur de la libération de la parole sur nos espaces dédiés aux injures et aux invectives, porte-t-il la responsabilité de l'épandage des déchets toxiques ou de la traque des ressortissants non autochtones ivoiriens pourchassés, expropriés de leurs biens et interdits de voter dans certaines régions de notre pays à la faveur des consultations nationales ? Les ennemis de la Côte d'Ivoire ne sont ils pas ceux qui ont mis son économie à genoux, tous ceux qui impécunieux hier, sont devenus subitement riches en milliards, ces nouveaux riches qui pillent nos immenses ressources et qui, alors que l'écrasante majorité croule sous le poids de la misère, de la pauvreté généralisée et crie sa faim, font étalage de façon ostentatoire et insolente de leurs châteaux, entretiennent leurs parcs automobiles à coût de centaines de nos millions, bâtissent des palais inutiles ? Ne sont-ce pas tous ces seigneurs de la guerre et tous ces privilégiés du régime qui aujourd'hui exploitent et bradent nos richesses et qui baignent dans le luxe, l'opulence et le lucre ?" s'interroge l'Abbé James. Comme solution pour guérir la Côte d'Ivoire, il recommande aux Ivoiriens de "saisir l'opportunité qu'offre l'Ascension du Seigneur pour dire " mea culpa, mea maxima culpa".
Paul Koffi