mardi 29 avril 2008 par Fraternité Matin

L'affaire du Sahara occidental revient au devant de l'actualité. Le 21 avril dernier, le Néerlandais Peter Van Walsum, envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, a sorti ce dossier de sa léthargie. Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, il a présenté un rapport dans lequel il a écarté l'indépendance de cette portion de territoire que revendique le royaume chérifien depuis son annexion en 1975. L'indépendance du territoire n'est pas un objectif atteignable. Un Sahara occidental n'est pas une proposition réaliste, a dit Peter Van Walsum, nommé depuis juillet 2005, donc sous le mandat de Kofi Annan, après la démission de l'Américain James Baker. Dans ce sens, il a proposé au Conseil de sécurité de demander aux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, de négocier, en présumant temporairement qu'il n'y aura pas de référendum offrant l'indépendance comme possibilité. Le projet d'autonomie pour le Sahara occidental que le royaume chérifien a présenté aux Nations unies le 11 avril 2007, est ainsi en train de faire son chemin. Il bénéficie du soutien de plusieurs pays dont des membres permanents du Conseil de sécurité. La France, alliée du Maroc, a accueilli favorablement la présentation de l'envoyé spécial de Ban Ki-moon au Sahara occidental. Les Etats-Unis ont appuyé ses positions, parce que, selon les mots de Zalmay Khalilzad, représentant permanent des USA auprès de l'ONU, il a présenté une analyse et des suggestions franches qui méritent une considération sérieuse. De son côté, le Royaume Uni, par la voix de Sir John Sawers, son représentant permanent auprès de l'ONU, s'est félicité du travail accompli par l'envoyé du Secrétaire général de l'ONU. Les propos de M. Walsum confortent une vision objective, sereine et perspicace de la réalité car l'option d'un sixième Etat au Maghreb est suicidaire et déstabilisatrice, s'est contenté de commenter Khalil Naciri, porte-parole du gouvernement marocain. Nous espérons que les Algériens et le Polisario se rendront compte de l'inanité de courir derrière le mirage d'un sixième Etat au Maghreb (après l'Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, ndlr), a-t-il conclu. Les indépendantistes du Polisario, soutenus par l'Algérie, rejettent, eux, le plan marocain et réclament l'organisation d'un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU, qui laisserait aux électeurs sahraouis le choix entre trois options: le rattachement au Maroc, l'indépendance ou l'autonomie sous souveraineté marocaine. Ils sont, de leur côté, soutenus par d'autres pays dont l'Afrique du Sud qui préside, depuis le 16 avril dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU. A l'instar de nombreux Etats africains, au point que le Maroc s'est retiré hier, de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et aujourd'hui, de l'Union africaine (UA), en signe de protestation, le pays de Nelson Mandela reconnaît la souveraineté et l'indépendance de la République arabe sahraoui démocratique (RASD). Son ambassadeur à l'ONU, Dumisani Kumalo, a pris le contre-pied de Peter Van Walsum, en revendiquant, le 22 avril dernier, l'indépendance du Sahara occidental. L'Afrique du Sud est hors jeu, comme d'habitude, a analysé M. Naciri.




Ferro M. Bally
Source: AFP et Le Monde

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