jeudi 24 avril 2008 par Fraternité Matin

L'année judiciaire 2008 ? 2009 du tribunal militaire s'est ouverte hier matin à la salle de conférences de l'état-major des armées, au camp Galliéni au Plateau. Elle a, à son rôle, 17 affaires d'extorsion de fonds (abusivement qualifiées de racket), et 15 de bavure. La cérémonie de l'audience solennelle présidée par M. Ahmed Lanzéni Coulibaly, magistrat hors hiérarchie et président du tribunal militaire, a été particulièrement marquée par l'intervention du Commissaire du gouvernement, le colonel Ange Kessi Kouamé Bernard. Ce dernier, connu pour son engagement à combattre les agents des forces de l'ordre qui se rendent coupables ailleurs et sur la voie publique, d'abus de toutes sortes sur les usagers, entend désormais passer à la vitesse supérieure en organisant des descentes sur le terrain. Le racket est devenu un problème social en Côte d'Ivoire auquel il faut impérativement et maintenant trouver solution , s'est écrié le chef du parquet militaire Ange Kessi qui annonce une nouvelle stratégie d'attaque contre ce mal. Il invite de ce fait, toute personne victime ou témoin d'un cas de racket ou autre abus, de filmer ou photographier, de quelque manière que ce soit, l'agent des FDS incriminé et à faire parvenir les enregistrements à l'adresse suivante : tribunalmilitaireci@yahoo.fr. En plus de cette recommandation faite notamment aux automobilistes, le colonel Ange Kessi va lancer dans les 72 heures, une patrouille anti-racket. Dans sa nouvelle vision des mesures de lutte contre le phénomène du racket, le Commissaire du gouvernement ne veut pas s'en prendre qu'aux petits . Il déclare à cet effet : Dans un dossier de racket ou de bavure, le responsable, ainsi que la chaîne de toute la hiérarchie devra répondre devant le tribunal militaire , prévient-il.
Le procureur militaire Ange Kessi, dans son réquisitoire aussi dense que varié en thèmes, s'est attardé sur le rôle de la justice militaire et son fonctionnement. Une justice qui trouve son existence dans deux raisons : La protection du militaire contre les poursuites abusives des civiles, et la protection du civil contre l'impunité militaire. Ange Kessi indique que de 2001 à 2008, le tribunal militaire a jugé 144 gendarmes, 224 policiers et 226 de tous les autres corps confondus. Notons que trois nouveaux magistrats militaires ont prêté serment.




Landry Kohon

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