mardi 22 avril 2008 par Fraternité Matin

La deuxième journée de la 12ème Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement a été consacrée, hier, à plusieurs sujets d'intérêt dont le débat de haut niveau sur Commerce et développement de l'Afrique : actions et directions. A l'occasion, l'Inde a créé l'agréable surprise en annonçant sa décision d'accorder des préférences commerciales en franchise douanière considérable à un certain nombre de pays en développement dans le cadre de la promotion de la coopération Sud-Sud, considérée comme la clef de survie des pays en développement ou des pays pauvres. Elle entend atteindre, au terme des cinq années à venir, plus de 95 pour cent de suppression totale des barrières. Plusieurs produits comme le cacao, le coton, la noix de cajou, le diamant brut, sont concernés par ces préférences. Mieux encore, ce pays veut aider à former 500 experts africains en Inde pour renforcer les capacités du continent noir dans plusieurs domaines. Ces propositions concrètes saluées avec une salve d`applaudissements vont donner un visage pragmatique à la coopération Sud-Sud que tout le monde appelle de ses voeux au cours de cette douzième session de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement. Dans cette option pragmatique, le gouvernement allemand veut aussi travailler désormais avec l'Afrique que la vice-ministre allemande de l`Economie et de la Technologie, a présentée, hier, à la tribune du débat de haut niveau présidé par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban-Ki-moon, comme le continent des potentialités, des créneaux porteurs pour l`investissement privé. A cet effet, le gouvernement allemand a décidé d'ouvrir trois représentations économiques au Ghana, en Angola et probablement en Tanzanie. A la vérité, il est ressorti de ce débat l`importance que représente de plus en plus le continent africain dans les stratégies des pays industrialisés du Nord et des pays émergents du tiers-monde tels que l`Inde, la Chine, le Brésil. D'ailleurs le Président brésilien, Lula Da Silva, ne s'en cache pas et l'a réaffirmé encore hier. En effet, depuis le cycle de négociation de Sao Paolo, au Brésil, du groupe des 20 ou G20 sur les préférences, le gouvernement brésilien n'a cessé d'insister sur la nécessité d`accorder des préférences en franchise de douane dans les échanges Sud-Sud. Par ailleurs, le Président brésilien a affirmé la disponibilité de son pays à promouvoir la production du biocarburant et la valorisation de l'éthanol en source d'énergie en Afrique pour réduire la crise énergétique dont souffrent nombre de pays du continent. La coopération entre la Banque africaine de développement ? BAD - et la Banque nationale brésilienne est également souhaitée par le dirigeant de ce pays émergent d'Amérique Latine. Mais outre les relations d'échanges entre les pays du tiers-monde, un new deal entre l'Afrique et ses partenaires est vivement recommandé par John Kufuor, le Président ghanéen. Qui a estimé que cela contribuera à mieux valoriser, pour le bien de la communauté mondiale, les ressources du continent. Une Afrique forte et unie est un partenaire fiable et utile pour le reste du monde . Au-delà de tout ce qui précède, tous les orateurs, à commencer par le Secrétaire général de l'ONU, celui de la CNUCED et le directeur général de l`Organisation mondiale du Commerce ? OMC-, les cours des denrées alimentaires, les velléités protectionnistes des pays développés et l'urgence à conclure le cycle de Doha, sont apparues comme des préoccupations majeures. Ce d`autant que la flambée durable des prix des denrées pourrait constituer un frein à l'atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement- OMD- et donc l'aggravation de la faim. Chose que l'on avait voulu réduire à zéro.



Gooré Bi Hué envoyé spécial à Accra

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