lundi 18 février 2008 par Le Temps

Vous venez de mettre sur le marché un livre avec un nouveau concept : "La méga-économie". C`est quoi concrètement ?
C`est le modèle de développement qui vient remplacer l`ancien modèle néo-classique qui est aujourd`hui dépassé. Depuis une trentaine d`années, le constat est clair qu`il ne tenait plus la route que les économistes étaient en train de chercher une solution de rechange. Vous constatez également que depuis des décennies, les crises monétaires et financières se succèdent au plan international et au niveau des Etats sans solution. Même les pays développés ont un taux de chômage qu`ils n`arrivent plus à résorber. Pour ce qui nous concerne, pays africains, cela fait des siècles que nous sommes dans le sous-développement depuis notre indépendance. En un mot, on a compris qu`avec l`ancien modèle, qu`il est impossible de faire face aux crises économiques et financières. Donc avec le modèle que vous venez de trouver l`Afrique pourra sortir du sous-développement?
Avant de répondre à votre question, permettez-moi de vous faire quelques petites précisions. Je viens de trouver ce modèle, à partir d`une lecture critique et une correction de l`ancien. Ce dernier était un ensemble de systèmes d`équations qu`on appelle le modèle néo classique. Qui est utilisé depuis des siècles. Il y eu certes des améliorations mais sans une remise en cause véritable. Cette nouvelle formule que je viens de trouver, c`est-à-dire la méga-économie, constitue une véritable révolution. Dans votre livre, parlez-vous aussi, de l`échec des Programmes d`Ajustement structurel, (PAS) ?
Le Programme d`Ajustement structurel ne se traite pas au niveau d`un model. Retenez tout d`abord qu`un modèle, lui, est un outil conceptuel et scientifique. Pour gérer au plan purement théorique, pour déterminer comment les variables économiques, jouent, s`entremêlent et produisent leurs effets ou comment elles peuvent se combattre. Pour revenir donc au PAS, je voudrais vous faire ces confidences. Lesquelles ?
Quand la Banque mondiale et les institutions qui ont fait les premières études sur les PAS, j`ai eu la chance à l`époque d`être ampliataire d`une copie. Après lecture, je leur ai répondu que l`application de ces programmes allait casser tous les ressorts de nos économies. Malheureusement, je n`avais pas été compris. C`est bien après qu`ils m`ont demandé de participer à la mise en place d`un groupe de réflexion sur la dimension sociale des PAS dans l`économie ivoirienne. Concrètement la Méga-économie sera appliquée au cas ivoirien ?
L`appliquer à l`économie ivoirienne suppose déjà que nous allons lancer un programme de développement global à l`échelle du pays d`une part et d`autre part, un programme de développement local. Pour être plus précis, nous avons d`abord, le projet d`industrialisation et de développement pour tous. Programme anti chômage et anti pauvreté Côte d`Ivoire : 1 million d`industrie- côte d`Ivoire, 5 millions d`emplois. Ensuite, il y a le projet de développement local. Ici, nous entendons créer dix mille écoles de développement local dans les quartiers et villages de Côte d`Ivoire. ( ) Vous avez donc beaucoup les moyens de votre politique et avez pris attaches avec des bailleurs de fonds ?
La Côte d`Ivoire a beaucoup d`argent. Dans tous les pays, ce sont les ménages qui financent le développement. C`est le cas pour les anciens programmes et c`est le cas pour le développement d`aujourd`hui. Le côté théorique c`est la méga-économie. Le projet dont nous parlons, c`est la résultante pratique du modèle. On n`a pas besoin de bailleurs de fonds pour s`industrialiser et se développer. Dans chaque pays, il y a les agents économiques. En Côte d`Ivoire, les ménages ont trois missions essentielles : La première, qui est de former la main d`?uvre qualifiée. C`est pourquoi dans notre projet, nous parlons de formation des lettrés et diplômés pour emplois. La deuxième, c`est la demande de consommation des biens. Enfin la troisième fonction, c`est l`épargne. Monsieur le ministre, vous dites être contre les APE. Peut-on savoir pourquoi ?
Je ne suis pas anti Accord de Partenariat économique pour rien. Le gouvernement ivoirien a paraphé un accord d`étape que j`ai parcouru et je me suis rendu compte que l`APE s`oppose à notre projet d`industrialisation de la Côte d`Ivoire. Donc contre l`industrialisation de ce pays. Pas plus. Mais on parle de renforcement de capacité et de mise à niveau des entreprises ivoiriennes ?
Ce sont des mots creux qui n`ont pas de sens. Comment peut-on mettre un pays à niveau pour qu`il s`industrialise. L`Union européenne, (UE) dit qu`elle veut dans le cadre du commerce international, mettre à niveau nos pays. En organisant non seulement le commerce mais aussi la rationaliser à travers des moyens qui seront mis à leur disposition. Ce n`est pas de cela qu`il s`agit. Nous parlons de production de bien d`équipements et des machines. C`est ce genre de projet que nous allons bientôt lancer. Le café et les fèves de cacao continueront d`être exportés certes mais ce n`est pas de ça qu`il s`agit. Au 21e siècle, l`agriculture doit cesser d`être la priorité de notre développement. Mais c'est l`industrie qui doit développer l`agriculture. Mais aussi moderniser les ménages en produisant au plan local, des appareils électroménagers à prix compétitifs. Or dans l`APE, il est question de continuer d`importer ces besoins d`équipements dont nous parlions plus haut. Plus question de rester un pays sous-développé éternellement.
A quand les premières incubations de ce projet dont vous parlez?
Ce n`est pas une question d`année. Dès cette semaine, nous lançons les premiers appels d`offres pour recruter les entreprises formatrices qui vont s`occuper de la formation des lettrés, des diplômés et des ménages. Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr
Appel d'Alassane Ouattara, la sortie de Dakoury, le regroupement des FN
Le Commandant Wattao dans tous ses états
Le commandant Issiaka Ouattara alias Wattao, dans cet entretien, répond à Alassane Dramane, crache ses vérités à Dakoury-Tabley et charge à nouveau Ibrahim Coulibaly dit IB Interview.
Quel Bilan faites-vous sur le processus de crise ?
C`est un bilan positif. Parce que l`Accord de Ouagadougou a apaisé aujourd`hui, le c?ur des gens, la situation en Côte d`Ivoire. On ne sent pas l`atmosphère lourde comme il y a de cela cinq ans. L`Accord de Ouagadougou est capital pour notre pays. En quoi cet Accord est-il capital pour la Côte d`Ivoire ?
Sans l`Accord de Ouagadougou, on n`aurait pas fait beaucoup de choses. Il a permis beaucoup d`avancées. Nous avons la libre circulation des biens et des personnes sur toute l`étendue du territoire national. Lorsque quelqu`un quittait le nord pour le sud par le passé, il avait une peur. Il en était de même pour ceux du sud. Aujourd`hui, ce n`est pas le cas. Quand on dit à quelqu`un d`aller à Bouaké ou Abidjan, il est pressé. Il sait qu`en route, il ne sera plus emmerdé. Il n`y aura pas de tracasseries. Les lignes de front ont été dégagées. Les audiences foraines sont en cours, le corps préfectoral a été redéployé. La date de juin a été fixée comme celle des élections. Cette date sera-t-elle respectée ?
Selon des informations en notre possession, ces élections pourront être reportées pour trois mois. Parce que le cahier de charge de SAGEM n`est pas encore prêt. C`est vrai, on veut aller vite. Nous devons aller lentement et sûrement. La Côte d`Ivoire n`est pas un petit pays. On ne peut pas quitter une guerre et aller subitement aux élections. C`est préparer le chaos. Il faut qu`on prenne notre temps pour organiser des élections transparentes et justes. Pour ne pas que, quelqu`un puisse les contester. Aujourd`hui, nous avons des problèmes pour regrouper nos éléments. Le service civique n`est pas ouvert. Quelle explication donnez-vous à la non réhabilitation des sites de regroupements des ex-combattants dans les zones CNO ?
Ce sont les moyens qui manquent. La décision de regroupement a été prise depuis Ouagadougou. Il faut que le gouvernement se décide pour que ces sites soient réhabilités pour la bonne marche de l`Accord de Ouagadougou. D`aucuns disent que vous avez joué la comédie le 22 décembre dernier lors du lancement de l`opération du DRR. Puisque vos éléments ne sont pas encore regroupés
Ce n`est pas de la comédie. Les mauvaises langues vont toujours dire ce qu`elles pensent. Le général Philippe Mangou a fini sa tournée. Il a fait redescendre toutes les troupes des différents fronts. Les casernes au sud sont déjà prêtes. Ce n`est pas le cas pour nous. Il faut réhabiliter les camps pour accueillir nos éléments. Dans ces deux jours, ça va aller. Il y a eu une rencontre entre le ministre de la Défense et les deux généraux. Tout va rentrer dans l`ordre. Le ministre de la Défense disait dernièrement que tous ces problèmes de logistiques évoqués aujourd`hui l'avaient été évoqués avant la signature. Pourquoi la logistique n'a-t-elle pas été préparée bien avant
Nous ne voulons pas attaquer quelqu`un. Parce que nous sommes dans un processus. C`est vrai on avait parlé de ça. Si ça n`a pas été fait, on ne peut pas accuser les Forces nouvelles. Nous n`avons pas refusé. Les moyens devaient suivre. Que voulez-vous que les Forces nouvelles fassent ? On veut aller au désarmement, au regroupement, mais il faut qu`il y ait les moyens. Tant qu`il n`y a pas les moyens, on ne peut rien faire. Il faut arrêter les discours pour endormir les gens. Si on a décidé d`aller au regroupement, il faut qu`il y ait les moyens. Pour que les combattants soient entretenus. Afin de les empêcher de revenir sur les corridors. Il faut éviter cela. Combien faut-il pour réussir le regroupement ?
Nous ne sommes économistes. Par conséquent, nous ne pouvons vous donner des chiffres. Il faut vous adresser aux généraux Mangou et Bakayoko. Ils peuvent vous instruire.
Vous connaissez en revanche les soldats à démobiliser
Nous sommes entre 30000 à 40000 soldats. La question des grades demeure. Qu`en est-il exactement ?
Le débat sur les grades est clos depuis longtemps. Il ne faudrait pas qu`on remue le couteau dans la plaie. Il n`y a pas de problème. Nous avons encore nos grades jusqu`à preuve du contraire. On ne nous a rien dit. D`ailleurs, aucun commandant de zone n`a envie de retourner dans l`armée. Nous ne voyons pas pourquoi nos grades doivent poser problèmes. C`est celui qui ne veut pas de la paix qui va soulever le problème de grades. Nous ne voulons pas venir commander le bataillon à Akouédo ou à Daloa. Ce n`est pas dans nos calculs. Notre avenir dans l`Accord de Ouagadougou se trouve entre les mains du Président Laurent Gbagbo, du Premier ministre Guillaume Soro et du facilitateur, le Président Blaise Compaoré. Vous dites que les commandants ne vont pas revenir dans l`armée. Où vont-ils partir ?
Ce sont les trois personnalités précitées qui vont décider où nous mettre. Des informations font état de ce que vous seriez comme des attachés militaires
Nous n`avons pas encore cette information. Nous attendons.
Et si d'aventure on le proposait ?
Si cela peut ramener la paix dans le pays, on est prêt à partir. Finalement, vous êtes prêts à tout accepter pour la paix ?
Il ne faut pas accepter qu`on t`amène à l`abattoir.
Il faut un petit filet de sécurité pour nous. Nous ne voyons pas ce qui peut bloquer la paix. Ce sera idiot de notre part d`aller poser des conditions irraisonnables. Nous voyons très mal des commandants de zones poser des actes pouvant nuire au processus. Nous suivons notre Premier ministre. Nous ne pouvons pas poser des conditions qui peuvent le déranger. Le corps préfectoral a été redéployé. Mais à Bouaké, les travaux de réhabilitation des résidences et les lieux de travail traînent encore. Explication ?
L`opérateur qui a ce marché a pris un retard. Nous lui avons donné un délai jusqu`au 25 février. Si le Préfet ne rentre pas en possession de sa résidence et de son lieu de travail, on va lui arracher le marché. La fin de l`année a été marquée par l`affaire IB. Que s`est-il réellement passé ?
Voilà un sergent qui veut être Président de la République. Il faut que chacun puisse connaître sa place. On ne peut pas prendre un menuisier pour être docteur. On ne peut pas prendre un docteur pour être maçon. Nous sommes militaires. Notre place c`est la sécurité. Si un sergent chef inconscient qui n`a aucun bagage intellectuel devient Président de la République, la Côte d`Ivoire va vivre le cauchemar qu`elle n`a jamais vécu. Nous avons trouvé les cinq ans de guerre mieux que si ce monsieur était au pouvoir. Dans la cassette, il dit : mettez Bouaké à feu et à sang?. Mais il va venir commander qui ? Ça prouve que ce sont des idiots, des criminels. C`est inconcevable qu`un ivoirien puisse venir mettre son pays à feu et à sang. Et cela, avec le concours des mercenaires français. Nous attendons que le gouvernement agisse. Il faut que les Etats béninois et ghanéens, s`ils aiment vraiment la Côte d`ivoire, livrent ce monsieur aux autorités ivoiriennes. Nous n`allons pas accepter que quelqu`un vienne détruire le processus de paix. Nous avons prévenu les gens sur ce que préparait IB. On n`a pas fait attention à nos dires. Nous avons averti les organisations de Droit de l`Homme. Nous allons nous opposer à tous ceux qui s`opposent à l`Accord de Ouagadougou. Nous allons défendre notre pays. On a l`impression que IB dérange les Forces nouvelles. Lorsqu`il y a un problème dans les zones CNO, on le pointe du doigt. Trouble-t-il votre sommeil ?
Jamais. C`est parce qu`il envoie des gens à l`abattoir. On savait qu`il allait nous attaquer. Nous n`avons pas quitté Bouaké. Nous sommes restés pour attendre. Et pour agir comme il se doit. Le comble, il fait tuer des enfants. Quand il a attaqué, personne n`est mort dans nos rangs. Ce sont ses éléments qui ont été tués. Nous n`avons plus envie de faire couler le sang, aujourd`hui. Il faut qu`il le comprenne. La Côte d`Ivoire n`est plus au stade des Kalach. Ce n`est pas un stratège militaire. Le bon stratège militaire, il faut regarder d`abord l`atmosphère. Et chercher à savoir si la population est favorable. Les populations sont fatiguées des Kalach. Il faudrait que IB comprenne qu`il ne peut pas obtenir ce qu`il veut. Il faut qu`il vienne pour qu`on puisse assurer la sécurité de notre pays. Il ne peut pas être Président. Ecoutez le Français qu`il parle. Le comble, il a dit qu`on l`a manipulé. Tu veux commander. Et on te manipule comme ça. C`est pour envoyer la Côte d`Ivoire dans le gouffre. Celui qui veut faire un coup d`Etat n`a pas besoin de réaliser un film. Cette histoire nous laisse un peu perplexe
Il a toujours réclamé la paternité des mouvements. Il a réclamé le mouvement du 24 décembre 1999. Et pourtant, il n`est pas sorti ce jour-là. Ce n`est que le 25 qu`il est sorti. On sait qui nous a dit de le mettre devant pour aller négocier. C`est qui ?
Souffrez que nous ne dévoilions son identité. Le 19 septembre 2002, il n`a rien organisé. Il a voulu revendiquer la paternité du 19 septembre. C`est un lâche. Il attend les bonnes occasions pour sauter dessus. Cette fois-ci, puisqu`il était sûr de son coup, il fallait faire un film. Si demain quelqu`un lui dit de réclamer la paternité de ce coup d`Etat, il dira non. Voilà le film. Ce sont des amateurs. Un professionnel ne va jamais faire ça. Cela prouve qu`il n`a rien compris. Qu`il abandonne tout ça. Ce n`est pas la solution. N`est-il pas légitime pour quelqu`un de vouloir être Président de la République de son pays ?
Nous sommes d`accord. Est-ce que notre bagage intellectuel nous permet d`être Président de la République. Ce n`est pas parce que ta femme t`a bien malaxé la nuit que le matin tu te lèves pour dire que tu veux être Président de la République. Si c'est comme ça, les bouchers ou les pousseurs de "Wottro" vont dire qu`ils veulent devenir Présidents. S`il ne peut pas gérer sa famille, ce n`est pas un pays qu`il peut gérer. Tant que IB sera en exil, les Forces nouvelles resteront-elles en armes ?
Il ne faut pas voir IB contre les Forces nouvelles seulement. C`est contre la Côte d`Ivoire. Dans leur plan, ils iraient à Bouaké et à Abidjan. Il ne faut pas qu`on dise que les Forces nouvelles ne veulent pas désarmer à cause d`IB. Ce monsieur est le dernier de nos soucis. Pour nous, le problème aujourd`hui, c`est de se donner la main pour ramener la paix en Côte d`Ivoire. Si un individu comme IB veut semer le désordre dans notre pays, il faut qu`on se lève pour lui barrer la route. On reprécise la question tant que IB vous menace allez-vous désarmer ?
C`est une belle question. L`Accord de Ouagadougou ne dépend pas de nous seulement. Il faut que le facilitateur barre la route à IB. Sinon, ce dernier risque de gâter son travail. En plus, la Côte d`Ivoire doit se lever pour dire non à ce monsieur. Nous n`allons pas rester là pour que quelqu'un vienne avec des armes pour nous détruire. Parce que nous avions décidé d`aller à la paix. Il faut que les organisations des Droits de l`Homme l`invitent à arrêter sa sale besogne. On les interpelle. Ils ne font rien. Bien au contraire, ils sont prêts à soutenir ces assassins. Lorsque leurs voitures sont bloquées, elles posent des plaintes à l`Onu. Lorsqu`ils ont été braqués, ils ne disent pas de les laisser partir. Aujourd`hui, les Forces nouvelles sont plus que jamais déterminées à aller à la paix. Nous sommes prêts à donner notre poitrine pour préserver l`Accord de paix de Ouagadougou. Raison pour laquelle, nous faisons le tour de la Côte d`Ivoire avec notre frère Charles Blé Goudé pour parler de paix. Au deuxième congrès du RDR, Alassane Dramane Ouattara a invité les Forces nouvelles à rejoindre son parti. Commentaire?
Son appel était bien. Nous le saluons. Les Forces nouvelles ont un rôle à jouer aujourd`hui dans le processus. Nous sommes des arbitres. Nous n`avons pas de parti politique. Notre problème, c`est organiser les élections en Côte d`Ivoire. Si nous basculons dans un parti, ce sera gauche. Peut-être que c`est après les élections que chacun pourrait choisir son parti. Les Forces nouvelles ne regorgent pas que seulement des éléments du RDR. Il y a du FPI, du PDCI. Il y a tout. On ne peut pas aller aujourd`hui dans les bras d`un parti politique. Votre position n`est pas partagée par Dakoury-Tabley, le numéro deux des Forces nouvelles. Selon lui, l`appel de Ouattara est l`occasion pour chacun d`exprimer sa liberté. Puisqu`il y a la branche militaire et la branche politique
Il faut qu`il nous dise qu`on a attaché sa langue pour ne pas qu`il parle. On reconnaît le Premier ministre Guillaume Soro comme notre chef. On ne peut pas permettre à quelqu`un de venir d'ailleurs pour nous raconter des sottises. Nous ne sommes pas prêts pour ça. C`est montrer que le Premier ministre est incapable de gérer les Forces nouvelles. Nous ne sommes pas partant pour ça. Ce monsieur a pu gérer la Fesci et les Forces nouvelles. Il ne faudra pas qu`on nous dise que le Premier ministre est incapable. Nous ne l`accepterons pas. C`est grâce aux Forces nouvelles que lui Dakoury, il est ministre. Sinon, le Président Laurent Gbagbo ne va jamais le nommer. Il le sait lui-même. Dakoury ne sait pas comment nous avons créé notre mouvement. Il est venu nous rejoindre. C`est un arriviste. S`il sait qu`il ne peut plus continuer, qu`il démissionne. C`est tout. Guillaume Soro est majeur. Il est responsable. Avez-vous approché Dakoury pour savoir des choses sur sa sortie?
Non. Parce que nous avons un seul chef qui est en même temps Premier ministre. C`est lui qui doit donner les instructions. Nous n`avons pas d`ordre à recevoir de Dakoury. Sa sortie a été gauche.
Pourquoi ?
Quand il nous dit que ce sera l`occasion pour Alassane Ouattara de régler les problèmes des Forces nouvelles. Nous ne sommes pas un parti politique. Si nous avons pris les armes, ce n`est pas pour aboutir à un parti politique. Si c`était cela, on n`aurait pas pris les armes. Il ne faut pas que quelqu`un prenne notre mouvement pour le transformer en parti politique. Si Dakoury a des problèmes personnels à régler avec le Président Gbagbo. Qu`il aille le régler et qu`il ne se serve pas de notre mouvement. Nous ne voyons pas où est le problème ?
L`appel du leader du RDR a-t-il fait l`objet d`une réunion?
Nous attendons. Notre chef Guillaume Soro n`a rien dit encore. Peut-être qu`une fois rentré, il y aura une réunion sur la question. Notre chef n`a pas encore décidé. Personne ne peut décider à sa place. Que Dakoury nous laisse tranquilles. Il est libre d`aller créer son parti. Personne ne l`empêche. Voilà quelqu`un lorsqu`il n`était pas ministre déplorait le fait que les ministres issus des Forces nouvelles n`allaient plus à Bouaké. Depuis qu`il est devenu ministre, il est à Abidjan. Il n`a plus remis les pieds à Bouaké. Nous ne sommes pas là pour gérer sa carrière. Nous regardons vers l`avenir. Quel message avez-vous à l`endroit des Ivoiriens ?
C`est que Dieu puisse nous aider à sortir de cette crise. Tout le monde est fatigué. Que tous les partis politiques s`approprient l`Accord de Ouagadougou pour avoir la paix. Sans la paix, il ne peut pas avoir d`élections. Les Ivoiriens doivent aider le Président de la République et le Premier ministre mener la Côte d`Ivoire vers la paix. L`Accord de Ouagadougou est très capital pour nous.

Interview réalisée par
Yacouba Gbané
yacou06336510@yahoo.fr

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