samedi 16 février 2008 par Nuit & Jour

A l`approche des joutes électorales générales, il n`est pas rare d`entendre des voix s`élever dans les différentes chapelles politiques de la place pour mettre en garde d`un éventuel vol de leur victoire. Mu par les inquiétudes des potentiels candidats, mais surtout au parfum du déroulement parfois ``calamiteux`` des consultations, le Premier ministre et co-signataire de l`Accord de Ouagadougou s`évertue depuis quelques mois pour mettre en place des formules infaillibles contre la tricherie.

Depuis qu`il a été hissé au pinacle de la primature de la République de Côte d`Ivoire le 29 mars 2007, sur recommandation de l`Accord politique signé à Ouagadougou le 04 mars de la même année, M. Guillaume Soro Kigbafori ne cesse de rechercher, toutes les formules et toutes les structures capables de garantir des élections justes, transparentes et incontestables par tous.

La Commission électorale indépendante (CEI)

La Commission électorale indépendante (CEI) dirigée par M. Beugré Mambé a été certes mise en place avant la nomination de Guillaume Soro à la primature, mais elle n`a jamais été contestée par lui. Preuve qu`au regard du cahier de charge de cette structure, le Premier ministre n`a détecté aucun point obscur capable d`aider les futurs candidats à tricher. La CEI qui a fait installer déjà ses 24 commissions en mai et juin 2007 dans les différentes régions de l`ensemble du territoire ivoirien, s`affiche pour l`heure donc, comme une entité crédible au regard du patron de tous les ministres de la Côte d`Ivoire. La CEI est en fait une structure qui dans le rôle de surveillant mieux, de ``contrôleur`` des élections qui, lui est assigné, peut garantir des élections justes, transparentes et acceptables pour tous. C`est au vu de ce rôle combien vital qu`elle joue dans le processus électoral, que l`Institut national de la statistique (INS) lui a transmis le 27 juillet 2007, la liste électorale de l`an 2000. Pour certifier que la CEI reste donc l`entité maîtresse dans la surveillance des élections générales.

Le Centre de commandement intégré (CCI)

Pour rassurer de l`impartialité des forces de l`ordre qui devront se charger de surveiller les bureaux de vote, et veiller à la sécurité même des électeurs, une armée mixte a été mise en place en mi-mars 2007 sur recommandation de l`Accord politique de Ouagadougou. Les membres de cette armée baptisée Centre de commandement intégré (CCI) qui ont organisé un atelier le 23 mars 2007 pour établir un mode opératoire de leur organigramme ont été déjà déployés en plusieurs brigades dans la zone de confiance. A savoir : Bangolo, Zéali, Bounafla, N`Gatta-Dolikro, Famienkro et Kokpingué. Le CCI est aussi présent dans la capitale économique de la Côte d`Ivoire. Les deux états-majors des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN), s`attellent sans relâche en ce moment, à mettre en place un nombre plus accru de brigades du CCI capables de couvrir l`ensemble du territoire national. Avec le CCI, aussi, Guillaume Soro a l`assurance que du Nord au Sud en passant par le Centre, l`Est et l`Ouest de la Côte d`Ivoire, les électeurs s`en iront sereinement accomplir leur droit de vote dans les bureaux, sans qu`ils ne soient empêchés par des individus mal intentionnés. En soutenant l`idée de la création du CCI, et l`idée de l`organisation des patrouilles dans les villes et villages par cette armée, le Premier ministre a voulu renforcer la crédibilité des futures élections et surtout garantir leur effectivité dans tous les bureaux de vote.

La société SAGEM

La guerre qui a défiguré la Côte d`Ivoire depuis plus de cinq ans est avant tout identitaire, ne cesse de le ressasser l`ex-rébellion et un bon nombre d`Ivoiriens. Pour assurer donc un processus d`identification fiable, qui agrée toutes les parties, il a été désigné le 09 novembre 2007, par le Comité d`évaluation de l`accord (CEA) composé du président de la République de Côte d`Ivoire, du Premier ministre et du facilitateur du Dialogue direct, le président Burkinabé Blaise Compaoré, un opérateur technique, qu`est SAGEM. Avec la signature de l`Accord complémentaire II à Korhogo le 28 novembre 2007, SAGEM est donc entrée de façon entière dans les attributs d`opérateur technique habilité à organiser l`identification générale des populations et l`établissement de la liste électorale. SAGEM qui est une société appartenant à des personnes d`origine française, arrive aussi donc comme une structure qui peut organiser sans parcimonie et sans parti pris, l`identification générale des populations ivoiriennes. Au regard de Guillaume Soro, l`opérateur technique SAGEM convient mieux que le ministère de l`Intérieur, pour assurer l`identification des Ivoiriens. Toute chose qui contrerait toutes ambitions et velléités d`exclusion de quelques franges de la population au processus d`identification.

La certification des résultats par l`Organisation des Nations Unies (ONU)

A la toute dernière réunion du CEA tenue fin janvier à Ouagadougou, il a été émis et retenu l`idée de faire certifier les élections à venir par l`Organisation des Nations Unies (ONU). Cela veut dire, que l`ONU aura à charge de surveiller le processus électoral, avant, pendant et après son déroulement. Cela a pour but d`indiquer si oui ou non le processus a respecté les normes internationales en matière d`organisation des élections. L`ONU a aussi la responsabilité de certifier les résultats des élections ivoiriennes. Toutefois, l`ONU ne vient pas remplacer la CEI dans son rôle de surveillance et de contrôle des élections. Avec donc deux structures toutes neutres et spécialisées dans la surveillance du processus électoral, le Premier ministre a assuré la garantie de la fiabilité des prochaines élections.

Ex-combattants des Forces Nouvelles encore en armes

L`un des signes flagrants qui indiquent que le Secrétaire général des Forces Nouvelles s`entoure de toutes les garanties quant à la conduite des prochaines élections dans la sérénité, est la présence jusque-là des ex-combattants des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) sur le terrain dans la zone Centre, Nord Ouest (CNO). L`observateur attentif de la scène politique ivoirienne pourrait interpréter cette présence des soldats des FAFN de deux manières au moins. Premièrement, elles sont encore en armes et en place pour garantir sans discontinuer la présence même des Forces Nouvelles en tant que entité. Deuxièmement, ils y sont pour émettre une réaction prompte et proportionnée en cas d`attaques de l`ennemi d`hier, devenu pour le moment partenaire, dans l`Accord de Ouagadougou. Il s`agit du camp présidentiel. Cela signifie en clair que le désarmement total des FAFN n`est pas pour demain. Il aura assurément lieu plus tard après les élections générales. Ceci est donc une preuve irréfutable de ce que le non désarmement de l`ex-rébellion, constitue une formule tangible contre une éventuelle tricherie.

Soro, pas candidat à la présidentielle prochaine

Quelques jours seulement après sa nomination à la primature le 29 mars 2007, Guillaume Soro s`est adressé à la nation ivoirienne pour indiquer son ambition de ne vouloir guère briguer le fauteuil de la présidence de la République. Le disant, il a rassuré tous les potentiels candidats à cette consultation, mais en même temps il s`est donné la latitude de rester le gardien incontestable de l`ensemble des élections prochaines. En étant donc cette armure de neutralité, il devient lui-même une ``arme`` contre la tricherie. Ce sont là autant d`atouts dont s`est forgé le Premier ministre pour étouffer dans l`?uf toutes les fraudes en gestation.

(par Adolphe Kouilahan)

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023