jeudi 14 février 2008 par Le Temps

Des pluies et des vents. La zone de turbulence est désormais derrière la Côte d'Ivoire. Le ciel ivoirien s'éclaircit à coup d'audace dont une seule personne en est le symbole : le Président Gbagbo. Elles se ferment peu à peu. Les parenthèses honteuses qui faisaient de la Côte d'Ivoire une " destination à haut risque " ne sont plus que de vieux souvenirs. Elles se ferment sur les rapports " confidentiels loin de la réalité". De plus en plus de diplomates en poste à Abidjan mettent en berne les ressentiments contre le pouvoir ivoirien. Le Protocole d'Etat se voit par moments bousculés dans son planning quotidien. On est bien loin du frustrant "Gbagbo est un homme infréquentable lancée comme une boutade par François Holande, président du parti socialiste français. La Côte d'Ivoire connaît un regain de diplomatie avec ses alliés extérieurs. Ce, depuis la chute référentielle du Groupe de travail international (GTI) mis en place par la résolution 1721 de l'ONU. Une très bonne inspiration du génie politique ivoirien inspiré par le Président Laurent Gbagbo. " L'Accord politique de Ouagadougou initié par Laurent Gbagbo met à plat toutes les dissensions nées des frustrations de la Table ronde de Linas-Marcoussis en janvier 2002 ", n'a pas hésité de confier tout récemment un diplomate européen à des proches.
Des missions tant officieuses qu'officielles il en a eu au cours des dix derniers mois entre la Côte d'Ivoire et ses alliés de toujours avec qui elle s'était brouillée. De nombreux actes aussi. Parmi ceux-ci, des analystes avertis notent en bonne position, la suppression de la carte de séjours faisant de nombreux ressortissants burkinabé des quasi ivoiriens. Il y a aussi les " brefs " contacts avec le président français Nicolas Sarkozy d'abord à New York à l'Assemblée générale des Nations unies. Puis à Lisbonne lors du Sommet Afrique-Europe. Fini les fâcheuses intrusions du président gabonais Omar Odhimba Bongo dans les tentatives de résolutions du conflit ivoirien qui avaient mis hors de lui son homologue Laurent Gbagbo qui, en réaction, l'avait traité de " rigolo ". Les présidents Bongo et Gbagbo ont passé l'éponge sur leurs diatribes.
Fini aussi l'ère peu glorieuse de Jacques Chirac. Nicolas Sarkozy son successeur à l'Elysée prône la rupture. Place aux civilités, à la réflexion et à la relance des coopérations bilatérales, semble être le maître mot de cette danse diplomatique qui succède à la danse des sorcières.
" On ne peut évoquer le rapprochement Gbagbo-Sarkozy, le rapprochement Bongo-Gbagbo, sans faire référence au gain qui en découlent ". Affirmait Robert Bourgi, avocat parisien proches des trois personnalités sur le plateau de 3 A Télésud. Chaque leader fait l'effort de ménager ses sorties. Laurent Gbagbo apporte la caution de son pays au candidat Jean Ping, ministre des Affaires étrangères gabonais au poste de président de la Commission de l'Union africaine. De même, Bongo lui renvoie l'ascenseur, d'abord en le recevant pendant deux heures d'audience, ensuite en envoyant son Ambassadeur SEM. Henri Bekalle Akwe en poste à Abidjan. SEM. André Janier Ambassadeur de France en Côte d'Ivoire est passé du statut de simple diplomate à celui d'un visiteur bienvenu chez le couple Gbagbo. Il ne manque aucune occasion pour aller faire ses civilités tant au palais, au Plateau qu'à la résidence à Cocody. La cérémonie des présentations des veux de nouvel an a été une opportunité de plus pour SEM. Janier de relancer le débat concernant " la rupture " annoncée par son président Sarkozy et d'en approfondir certains de ses aspects. Au point où l'on envisage une visite d'un des deux chefs d'Etat à Abidjan ou à Paris. La Chine du président Hu Jin Tao entend de son côté renforcer sa coopération avec la Côte d'Ivoire. L'Ambassadeur SEM. Wei Wenhua était lui, encore, chez le numéro un ivoirien pour " renouveler la confiance " de son pays à la Côte d'Ivoire. Après la construction de gros ?uvre à Yamoussoukro, la Chine projette le renforcement de sa coopération agricole dans certaines zones favorables à l'intérieur du pays. Le diplomate est sorti de l'audience présidentielle avec la compassion du premier des Ivoiriens suite aux catastrophes naturelles qui endeuillent la Chine. La semaine dernière, George Bush, par l'intermédiaire de son Ambassadeur SEM. Nesbitt Wanda, insistait sur le rôle de son pays aux côtés de la Côte d'Ivoire face aux nombreux défis du processus électoral en cours. Une semaine avant, plusieurs groupes d'industriels russes conduits par l'Ambassadeur ivoirien à Moscou frappaient aux portes de la Côte d'Ivoire. Cette embellie diplomatique insufflée par le chef de l'Etat ivoirien repose sur des socles économiques d'un travail de fourmi abattu par des hommes clés. Dans des secteurs aussi variés. Avec son Directeur général Marcel Gossio, le Port autonome d'Abidjan vient de réaliser un résultat record de 18.856 millions de tonnes de marchandises pour l'exercice 2007. Fruit de l'offensive économico commerciale lancée par l'ensemble de la famille portuaire en direction des pays frontaliers et des ports européens. Avec notamment la construction des ports secs et l'achat d'outils performants. Il en est de même de l'industrie pétrolière. Le Président Gbagbo qui ne veut pas se laisser obnubiler par son statut de grand bâtisseur après ses gros ?uvres de Yamoussoukro, s'est également lancé dans d'autres grands travaux. La construction d'un centre emplisseur de Petro Ivoire, d'un gigantesque oléoduc pour rallier le nord, d'une deuxième raffinerie, " la Paix ", de PETROCI Des travaux de titan qui ne laissent aucun investisseur indifférent.

Simplice Allard
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