La RTI, la Radio télévision ivoirienne a brûlé. La partie technique de la station est partie en fumée. N'eût été la promptitude des sapeurs pompiers militaires de l'Indénié, tout ne serait aujourd'hui que ruines et désolation. Pourtant pendant toute la journée, elle avait convenablement servi les émissions programmées jusqu'à cet instant fatidique du journal de 20 heures. Bédié et Ouattara, eux, étaient sur les ondes de ONUCI-FM quelques heures après l'incendie pour se plaindre du traitement de l'information au niveau de l'opposition ivoirienne sur la télévision nationale. Ils reprochent aux responsables de cette station de les passer souvent en ?'off''. Les commentaires seraient des journalistes. Bédié et Ouattara ont en ch?ur déploré une censure de leurs propos et des images de leurs meetings et autres interventions. Pour cela, ils ont décidé sur les ondes de ONUCI-FM, réputée pour sa collusion avec le mentor du RDR, d'ameuter en choeur la communauté internationale. Le message délivré par les deux locomotives du RHDP est en réalité destiné à l'Onu. Objectif visé : obtenir une pression du secrétaire général de cette organisation en vue de faire plier le pouvoir d'Abidjan. Le discours des deux dictateurs d'hier s'adresse aussi à M. Honoré Guié, le PCA de la RTI que le RHDP s'échine à mettre dans son camp. Bédié et Ouattara ne sont-ils pas vraiment très mal placés pour parler de manque de démocratie ? Sous le règne du PDCI-RDA, chacun d'eux a rempli les prisons ivoiriennes de prisonniers d'opinion : opposants, élèves, étudiants, journalistes. Premier ministre d'Houphouët, Ouattara avait hier pourchassé, gazé les opposants. Il les avait jetés en prison avec femmes, enfants et même des bébés. Cet incendie qui a ravagé hier une partie de la RTI pue à mille lieues un incendie criminel. Les fins limiers de la police doivent fouiller pour éclairer les Ivoiriens sur les origines de cet incendie. Car des zones d'ombre demeurent.