mercredi 13 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

Parmi les nombreuses raisons évoquées pour expliquer la soudaine déroute des Eléphants au stade des demi-finales, figure en bonne place celle de l'incompétence des trois portiers présents au Ghana. Le héros de Sénégal 92 n'est pas de cet avis.

Il n'aura pas réussi en définitive à se réfugier derrière son obligation de réserve. En sa qualité de sélectionneur des cadets ivoiriens, donc de membre de la Direction technique nationale (DTN), mais aussi à cause de ses relations passées avec certaines têtes fortes de l'équipe A, Alain Gouaméné aurait pu arguer de tout pour ne pas se prononcer publiquement sur le débat en cours sur les gardiens de buts de la sélection. Mais le harcèlement des journalistes et autres admirateurs hier au Sofitel était tel qu'il ne pouvait pas faire autrement. A ces interlocuteurs, Alain Gouaméné a fait savoir que l'origine de la piètre prestation de nos trois gardiens de buts à la dernière CAN réside moins dans leur compétence que dans leur capacité mentale à supporter la pression inhérente au poste. ''Nos cadets d'aujourd'hui ont du talent et sont compétents. Il y a donc du potentiel à tous les niveaux. Le seul problème, c'est au niveau de leur mental. Sont-ils prêts à tenir la pression inhérente aux responsabilités que porte un gardien de but dans une telle compétition mais aussi vis-à-vis des Ivoiriens ? Je ne pense pas et c'est là tout le problème'', s'est longuement expliqué Alain Gouaméné. Il a ainsi insisté sur le fait que la presse se doit d'être plus indulgente afin de ne pas trop mettre la pression à des jeunes gens. ''On n'oublie qu'avant que Gouaméné ne soit champion d'Afrique, il a fait 10 ans en équipe nationale en passant par toutes les étapes et aussi parce qu'il jouait déjà à l'Africa Sports avec lequel il a disputé des matchs d'envergure. Ce n'est pas le cas pour ceux d'aujourd'hui même s'ils sont des professionnels'', a renchéri Alain Gouaméné qui a aussi estimé que la passion débordante des Ivoiriens inhibe quelque peu les jeunes gardiens qui préfèrent ne plus prendre de risque. Il a ainsi expliqué comment il s'est dédié à la cause nationale malgré une grave blessure qui le dispensait des entraînements mais pas des matchs lors de Sénégal 92. ''C'était tout simplement parce que j'étais mentalement prêt et parce que je me fichais pas mal des critiques'', a-t-il conclu.

PB

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