La France sarkozienne ne veut plus rester en marge du grand mouvement des pays occidentaux vers la Côte d'Ivoire. Elle entend renouer son amitié à Gbagbo. Loin d`une vision arithmétique, la politique, comme aime à le dire le Président de la République, est un métier. Et ce métier, affirme-t-il, " je l`ai appris et j`essaie de l`exercer comme il se doit ". Aujourd`hui, avec l`évolution du temps et grâce à sa thérapie pour une sortie de la crise définitive de son pays, ceux qui naguère rejetaient l`affirmation du chef de l`Etat, s`accordent pour lui donner raison. Clément Bollet, Général de division de la Force française en Côte d`Ivoire, a, au cours de sa dernière conférence de presse animée au 43e BIMA, reconnu " les nouvelles avancées obtenues sur le terrain en matière sécuritaire grâce à "Gbagbo qui a initié l`accord politique de Ouagadougou". De vrai, c`est le chef de l`Etat ivoirien qui, au regard des multiples échecs des résolutions et propositions de l`ONU relatives au processus de crise, a politiquement pris ses responsabilités. Pour le Chef d`Etat-Major de la Force française, c`est un grand coup en politique et la " Licorne a décidé d`ajuster ses moyens à la situation sécuritaire du théâtre. La mise en ?uvre progressive de l`accord politique de Ouagadougou (APO) influe favorablement sur l`évolution de la situation, avec en particulier, l`amorce d`un désengagement par les Unités DESCI et FAFN des positions occupées. " De son côté, le Président français a jugé nécessaire d`ouvrir grandement les bras à son homologue ivoirien. Ainsi, sur les relations France-Côte d`Ivoire, Nicolas Sarkozy s`est abstenu de toute fioriture diplomatique et a mis au grand jour, le souhait de son pays : Voir ressusciter les rapports aussi bien commerciaux qu`économiques, entre les deux pays. "S`agissant de la Côte d`Ivoire, c`est important, d`abord parce que nous soutenons l`accord de Ouagadougou, () je l`ai dit au Président Gbagbo de la façon la plus claire : la France souhaite renouer son amitié avec la Côte d`Ivoire en reprenant le cours normal des relations amicales et diplomatiques. " a-t-il confessé avant de recommander la mise en ?uvre sans heurts de l`accord politique de Ouagadougou. Une recommandation que le ministre de la Défense, Hervé Morin, a soutenu dans France Info. "Si progressivement, les Institutions ivoiriennes se mettent en place, nous retirerons encore les soldats parce qu`on n`aura pas besoin de l`ensemble de ces forces". Et le Général Geogelin, Chef d`Etat-Major des Armées françaises de conclure que " le règlement de la crise ivoirienne fournira aussi probablement un socle nouveau pour nos relations avec l`Afrique ".
Simplice Zahui
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