samedi 9 février 2008 par Le Temps

Du nouveau dans la sphère politique ivoirienne. L'idylle entre Alassane Dramane Ouattara et Henri Konan Bédié n'aura été que de courte durée. Le premier ayant désormais décidé selon des sources issues des officines du RDR, de faire chemin ensemble avec le FPI d'Affi N'Guessan dans ce qu'il convient d'appeler l'aventure électorale de juin 2008. Il ne s'agira pas, pour les éventuels nouveaux amis, d'exhumer le Front républicain des années 1990. Le contexte ne s'y prêtant plus. La démarche consiste plutôt pour l'initiateur de ce nouveau cadre, de susciter une plate-forme capable d'associer le mentor du RDR à la chose de l'Etat, une fois l'élection présidentielle terminée avec la réélection du Président Laurent Gbagbo à la Magistrature suprême. Et Ouattara qui affûte ses armes est conscient des difficultés qui l'attendent en cours de chemin. Parce qu'en réalité, nous confient nos sources, s'il est indubitable que le projet est noble mais que l'ambition difficilement réalisable, Ouattara ne lésinera pour autant pas sur les moyens, furent-ils, diplomatiques pour parvenir à l'objectif visé. Et ce n'est pas à la porte de son pays que le président du RDR ira chercher son soutien. L'on le saura plus tard lorsqu'une brève apparition du président Laurent Gbagbo, fut remarquée au Gabon. De sources proches du PDCI sont formelles à ce sujet et attestent que Ouattara a réussi son coup contre Konan Bédié. De sources sûres, les services du président du RDR auraient contacté le président Omar Bongo Odimba pour l'aider à polir son image et surtout à s'insérer dans la haute administration ivoirienne. Parce que, révèlent nos sources, l'homme est finalement convaincu de son incapacité à briguer la Magistrature suprême à cause des nombreux torts qu'il a causés aux Ivoiriens. En revanche, le président du RDR accepterait volontiers le poste de Premier ministre si Laurent Gbagbo l'appelait à ses côtés. Une proposition que le chef de l'Etat gabonais ne rejettera pas du revers de la main. Bongo aurait même conseillé à Ouattara de négocier directement ce poste avec Gbagbo. Un exercice jugé certes difficile pour Alassane mais qu'il s'empressera d'accomplir avec habileté. Lors de son dernier congrès, les signes d'une nouvelle alliance providentielle avec le Front populaire ivoirien sont apparus dans les différents discours. D'autre part, l'éventuelle entrée du président du RDR au Palais (Primature) lui servira de prétexte pour s'acquitter de certains droits et devoirs contractés durant son séjour dans l'opposition avant même de léguer l'héritage à quelqu'un d'autre. Puisque les mêmes sources affirment que, bien qu'élu pour un mandat de cinq ans lors du dernier congrès, Alassane bataille fort pour signer, dans la dignité, son départ du Rassemblement des Républicains.

Simplice Zahui

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