vendredi 8 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

Depuis hier, le Bureau ivoirien du droit d'auteur (Burida) a entrepris de mettre en place de nouvelles reformes pour la gestion des droits de ses sociétaires. Il a organisé à cet effet, pendant deux jours à l'hôtel Ivoire, un atelier en vue de la révision des textes qui régissent la structure.

Pendant deux jours, les représentants des différents corps de métier sociétaires du Bureau ivoirien du droit d'auteur (Burida) se sont retrouvés à l'hôtel Ivoire. Ils ont travaillé à la révision des textes qui régissent la structure depuis 1996 en vue de les adapter aux exigences nouvelles. Deux projets de décret ont été élaborés afin de donner une plus large option au Burida. Le premier concerne la reforme du Burida. Dans son article premier, ce projet de loi entend lui donner un nouveau régime juridique. Il faut dire que le Burida, prévu par la loi N° 96-564 du 25 juillet 1996, en son article 62, fonctionne sous le régime d'association. Mais les sociétaires du Burida veulent qu'il ait désormais le statut juridique d'une société civile de type particulier, toujours placé sous la tutelle du ministère en charge de la Culture. Et l'ont se souvient que cet article a fait l'objet d'achoppement. Pourtant, la manifestation des artistes n'a rien changé à la décision des participants à l'atelier. Nous avons voulu donner l'occasion à toutes les personnes qui ont droit à la protection de leurs créations, mais qui ont été marginalisés jusque là, de bénéficier enfin de leurs pleins droits, affirme Armand Obou, administrateur provisoire du Burida qui a initié l'atelier. La seconde innovation concerne le conseil d'administration. Il passe de 12 à 16 membres désormais dont 2 représentants pour le ministère de la Culture au lieu d'un seul auparavant. Les auteurs d'?uvres plastiques, graphiques, designs et photographiques, les auteurs d'?uvres publicitaires et journalistiques, les auteurs d'?uvres audiovisuelles et cinématographiques et les artistes interprètes y font également leur entrée. C'est une aubaine pour nous parce que nous avons aussi besoin de protéger nos créations et elles engendrent des droits. Désormais, grâce au Burida, nous pourront en profiter , s'est réjouie Patricia Kalou, productrice d'événements audiovisuelles. Au nombre des nouvelles reformes, figure également la nomination du directeur général. Ce dernier ne sera plus nommé par le ministre de la Culture comme cela a toujours été le cas. L'article 33 stipule que c'est le conseil d'administration qui propose le Directeur général parmi trois candidats retenus à l'issue d'un appel à candidature conduit par un cabinet de recrutement dûment sélectionné. Le directeur général sera par la suite nommé par décret sur rapport du ministre en charge de la culture. Ce dernier doit avoir un diplôme universitaire d'au moins Bac+4 ou tout diplôme équivalent avec une expérience professionnelle de cinq années. Ce sont ces points essentiels qui ont été modifiés en vue de donner au Burida de jouer pleinement le rôle qui lui est dévolu. La seconde reforme proposée par les participants à l'atelier a trait à l'avant-projet de décret portant création de la maison d'assistance sociale aux auteurs des métiers d'art de Côte d'Ivoire (Masaci). Nous avons pensé à une structure qui pourrait permettre la prise en charge de la sécurité sociale des artistes. Ils en ont besoin et c'est pourquoi, nous mettrons en place un conseil de gestion composé uniquement des sociétaires. Ils auront la main libre pour gérer cette maison qui est la leur. Ce sera à eux de proposer le secrétaire exécutif qui est tenu d'avoir les mêmes aptitudes que le DG du Burida . Toutes ces résolutions ont pour but, selon Armand Obou, de donner un nouveau visage au Burida qui a souvent été au centre de conflits et autres bagarres. Et ce, en attendant l'organisation de l'assemblée générale prévu dans quelques jours. Nous voulons remettre de l'ordre dans la gestion du droit d'auteur. Et avec tous les logiciels mis en place, plus personne ne peut se permettre le copinage et la supercherie, a conclu Armand Obou qui s'est dit satisfait du travail réalisé par les sociétaires du Burida.

Solange ARALAMON

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