vendredi 8 février 2008 par Fraternité Matin

Le 2e Congrès ordinaire du RDR s'est tenu le week-end dernier au Palais des Congrès de l'Hôtel Ivoire. Il a renouvelé sa confiance à Alassane Ouattara pour un nouveau mandat de 5 ans et pour défendre son fanion à la présidentielle de juin 2008. Le président du Rassemblement des républicains qui fait de l'accession au palais présidentiel un objectif majeur, entend ratisser large. Il a commencé par soulever un coin du voile sur sa stratégie. Il n'a pas hésité, servi-certainement par l'histoire, qu'en politique, il n'existe pas d'alliances contre-nature- à faire un appel du pied aux Forces nouvelles pour intégrer la direction de son parti : Les Forces nouvelles ont beaucoup contribué à faire évoluer les mentalités en vue de la reconnaissance de la citoyenneté à chaque Ivoirien dans le respect des droits et des devoirs. Je vous invite, chers frères et s?urs des Forces nouvelles, à investir vos énergies dans l'engagement politique à nos côtés . En lançant cet appel pour le moins surprenant aux Forces nouvelles, vu la position du secrétaire général des Forces nouvelles, Premier ministre de Côte d'Ivoire et qui doit, dans la neutralité, conduire le processus de sortie crise à travers unprocessus électoral sans équivoque, on a, au-delà de l'effet de surprise, qui s'est vite dissipé, conclu à une man?uvre politicienne, sans toutefois être niais. Que cache cet appel au moment où Ouaga 2 ou l'accord complémentaire de Ouaga engage la Côte d'Ivoire et toute la classe politique véritablement dans le processus électoral avec la fin de la sortie de crise ? Quelle vérité et quelle alliance réactualisée cet appel, qui de fait enfonce une porte déjà ouverte, porte-il au grand jour ? Le président du RDR justifie son adresse aux Forces nouvelles et elle a un fondement idéologique. Nous considérons que nos idéaux, notre vision de la Côte d'Ivoire, les principes que nous avons défendus tout au long de ces années sont proches de ce que les Forces nouvelles souhaitent par rapport à d'autres partis politiques . Le secrétaire général adjoint des Forces nouvelles, Louis-André Dacoury-Tabley qui juge l'appel du président du Rassemblement des républicains de courageux et franc puis clair , affirme par ailleurs que ce sont des oiseaux de même plumage qui volent ensemble. Or, on n'appelle pas aussi facilement un adversaire politique, si l'on ne sent pas qu'on a la même tâche à faire . Comme pour dire qu'en politique, en dehors des concours de circonstances et des réalités du moment, l'idéologie est un repère déterminant dans les Alliances. Les Forces nouvelles sont un mouvement qui très tôt, après le déclenchement de la crise, a su se situer et demander comme le RDR, l'avènement d'un nouvel ordre politique. Au cours des différents meetings animés aussi bien par les chefs de guerre que les responsables politiques de ce mouvement dans leurs zones, ils n'ont pas manqué d'affirmer urbi et orbi qu'ils menaient le combat pour le président du RDR et les idéaux du RDR. C'est sans surprise que les Ivoiriens ont découvert, que pour justifier le coup d'Etat manqué de septembre 2002, les rebelles, ont fait chorus avec les poncifs tels que xénophobie, exclusion, ivoirité dont le RDR s'était fait le champion depuis 1994. Ils avaient aussi récupéré le combat pour la restauration de la dignité du Nord du pays, qui était prétendument oublié du processus de développement que la Côte d'Ivoire avait amorcé depuis les Indépendances. Les principaux animateurs de cette rébellion au départ, avant que des recrues ne viennent lui donner une stature nationale, étaient tous dans le cercle du Premier ministre Alassane Ouattara, comme membres de sa sécurité ou avaient plus ou moins flirté avec le RDR. Le secrétaire général des Forces nouvelles, Soro Guillaume, les Ivoiriens s'en souviennent encore, a été co-listier de Mme Henriette Dagri Diabaté pour les législatives dans la commune de Port-Bouët pour le compte du RDR. Comme hier, avec le Front populaire ivoirien dans le Front républicain, le président du RDR, ne souhaite que rassembler sa famille car unis, les Républicains peuvent être une force politique importante dans les différentes compétitions électorales à venir.
Mais que peut cacher cet appel, alors que les Forces nouvelles font des efforts notables pour faire avancer le processus de sortie de crise et le processus électoral ? Cet appel aux Forces nouvelles à faire l'union sacrée autour du RDR et de son candidat naturel ne vise-t-il pas à saper davantage les bases de ce mouvement déjà miné par des contradictions ; une situation que déplore et dénonce le secrétaire général adjoint des Forces nouvelles ? Cet appel ne dévoile-t-il pas ou du reste ne porte-t-il pas au pinacle le combat de leadership entre Alassane Ouattara et Soro Guillaume pour le contrôle du Nord ? La grande fête organisée en l'honneur du Premier ministre à Ferké n'avait pas été du goût de tout le monde. Tout comme la visite historique d'Etat du Président Laurent Gbagbo, qu'il a organisée avec maestria, a fini par angoisser et renforcer la vigilance de ses adversaires. Option : Guerre de leadership
A la guerre comme à la guerre dit la sagesse populaire, il faut toujours attaquer l'adversaire par surprise car en politique, il n'y a que des adversaires d'un moment. Et le RDR, qui fait du nord du pays sa citadelle imprenable, veut éteindre toute velléité politique. Le Secrétaire général des Forces nouvelles ne le dit certainement pas, mais ce n'est pas peu de le soupçonner de faire dans un futur très proche, la politique en présidant aux destinées d'un parti politique. C'est de lui que l'ex-ministre des Affaires étrangères et l'ex-Premier ministre français Dominique de Villepin disait qu'il a la carrure d'un grand homme politique et d'un homme d'Etat. Soro Guillaume, dans la gestion de la crise face à Laurent Gbagbo a montré qu'il apprend vite et qu'il est un bon élève. La façon dont il a pu se sortir de la guéguerre avec son frangin, le sergent-chef Ibrahim Coulibaly, préfigure qu'il a déjà du métier et l'art avec lequel il a su gérer ses contradictions avec les membres du G7, avant de s'engager dans le dialogue direct avec le Président Laurent Gbagbo, montre qu'il a de la personnalité et du coffre. Le G7 avait refusé de se rendre à Bouaké pour une concertation, tout comme ce mouvement, hors mis Anaky Innocent et Mabri Toikeusse, avait refusé de soutenir sa candidature à la Primature, mais lui, a su afficher son indépendance. C'est donc quelqu'un qui compte déjà sur l'échiquier politique national et qui se trouve sur un bon strapontin avec la fonction de Premier ministre qu'il assume avec un certain succès, à la surprise générale. Mais lui, pour ce qu'il a comme ambition pour le futur, de par l'organisation qu'il a mise en place dans sa zone et dans son mouvement, s'est donné une ceinture de sécurité. Et pour l'affaiblir, il faut chercher à déstabiliser ce vivier, et nul doute que tous les partis, déjà précédés par le RDR, vont s'engager dans cette man?uvre. Au motif que le Premier ministre et son mouvement ne doivent être candidats à aucun poste électif. Mais le Secrétaire général des Forces nouvelles sait, comme Talleyrand, le ministre des Affaires étrangères de l'empereur Napoléon Bonaparte et qui a occupé de nombreux postes ministériels, qu'en politique on ne fait pas la passe à son adversaire. Et comme un fin man?uvrier, il sait déjà aussi donner les coups là et quand il faut.
Franck A. Zagbayou
L'exigence de neutralité
Refléter la diversité de notre peuple, c'est favoriser l'ouverture, en accueillant de nouveaux adhérents, représentant les membres de la société civile et de la jeunesse. () C'est aussi le moment de faire une place à ceux de nos frères et s?urs des Forces nouvelles qui épousent notre cause. Vous avez beaucoup contribué à faire évoluer les mentalités, en vue de la reconnaissance de la citoyenneté à chaque Ivoirien dans le respect des droits et des devoirs de chacun. Je vous invite à investir vos énergies dans l'engagement politique à nos côtés. Cet appel du pied du président du Rassemblement des républicains, Dr Alassane Dramane Ouattara, aux Forces nouvelles (F.N) à l'ouverture du 2ème congrès ordinaire de son parti le 1er février, est un acte de réalisme politique qui consiste à reconnaître l'importance de ce mouvement militaro-politique sur l'échiquier politique national. Aujourd'hui, force est de constater que l'ex-rébellion armée mobilise autant que certains grands partis ou groupements politiques, si non plus que ces partis légalement constitués depuis une quinzaine d'années. Son engagement ferme et déterminé dans le dialogue direct qui a conduit à l'Accord politique de Ouagadougou (APO) co-signé le 4 mars 2007 par le Chef de l'Etat Laurent Gbagbo et le secrétaire général des F.N Guillaume Soro, a été un élément catalyseur de la confiance de la population. Laquelle confiance sera renforcée avec la mise en ?uvre progressive de l'APO avec comme Premier ministre, Guillaume Soro. De plus en plus, les accusations de trahison de la lutte de la rébellion, de compromission avec Laurent Gbagbo vont laisser la place à des soutiens fermes et ouverts à de ce mouvement qui consolide son implantation, en organisant toutes ses branches. Notamment les branches militaire et politique, la société civile, l'installation de délégués régionaux. Bref, tous les contours sont tracés et les conditions sont réunies pour faire des Forces nouvelles un parti politique après le désarmement ou les élections annoncées pour juin. C'est sur la base de cette réalité que le président du RDR a certainement lancé cette invitation aux frères et s?urs des Forces nouvelles pour qu'ils adhèrent à son parti, le RDR. Quel parti politique ne profiterait pas d'une telle occasion?
Cependant, il y a lieu de rester très prudent face à cet appel car il pourrait porter un coup à l'image de ce mouvement et du chef du gouvernement qui ont toujours clamé leur neutralité dans la conduite du processus de paix. En étant à équidistance du camp présidentiel regroupé au sein du CNRD et de l'opposition politique (RHDP). En effet, depuis l'Accord de Linas Marcoussis en 2003, le choix de tous les Premiers-ministres obéit à un seul critère, celui de la neutralité vis-à-vis des chapelles politiques donc des candidats à la présidentielle. Par conséquent, toutes les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui ont souvent entériné les décisions de la CEDEAO et de l'Union africaine mentionnent explicitement que le Premier ministre ne peut être candidat à l'élection présidentielle qu'il doit organiser. Son choix faisant l'objet d'un consensus de toutes les parties. C'est sur cette base qu'ont été nommés successivement Seydou Elimane Diarra (2003), Charles Konan Banny (2005) et Guillaume Kigbafori Soro (depuis le 29 mars 2007). Et Guillaume qui le sait n'a jamais manqué l'occasion d'affirmer chaque fois qu'il est accusé de faire traîner le processus de paix pour rester longtemps au pouvoir qu'il n'est candidat à aucune élection. Mieux, en disant qu'il n'est pas lié par le fétichisme des dates, il plaide pour plus de patience auprès des acteurs politiques et de la population pour une sortie de crise réussie et durable. C'est d'ailleurs dans cet esprit que les FN ont pris leurs distances vis-à-vis du G7 (alliance du PDCI-RDA, RDR, UDPCI, MFA MPCI, MJP, MPIGO) né au lendemain de Marcoussis. Dès lors, l'appel de M. Ouattara paraît gênant car il pourrait mettre le Premier ministre en difficulté, voire de mettre à mal sa crédibilité vis-à-vis du Chef de l'Etat, de la communauté internationale, des autres partis politiques, de la société civile. Au-delà, ce serait dévoyer le seul principe autour duquel les FN font leur unité aujourd'hui, en dépit des crises auxquelles elles font face en interne. A savoir, ne pas prendre part aux élections mais travailler à l'organisation d'élections transparentes, justes, ouvertes et crédibles après une identification complète de la population. Surtout que le processus entre dans sa phase cruciale avec l'identification, le recensement électoral et l'organisation des scrutins. D'où la nécessité pour les Forces nouvelles de conserver leur posture d'arbitres d'ailleurs reconnue par le président du RDR. Ils font beaucoup d'efforts pour faire avancer le processus électoral et démocratique. Tout cela fait que nous sommes tout de même confiants avec le Premier ministre issu des Forces nouvelles qui est tout de même l'arbitre du processus et qui doit ainsi rester neutre, déclarait-il récemment sur BBC.
Paulin N. Zobo
Focus : Les Forces nouvelles jouent leur avenir politique . L'appel du président du Rassemblement des républicains (Rdr) aux Forces nouvelles (Fn), à l'ouverture du deuxième congrès ordinaire de son parti au palais des congrès de l'hôtel Ivoire le 1er février, pose la question de l'avenir du mouvement dans toute son entièreté. Je vous invite, chers frères et s?urs des Forces nouvelles, à investir vos énergies dans l'engagement politique à nos côtés, avait appelé Alassane Dramane Ouattara. Une offre au Premier ministre et Secrétaire général des Fn, Guillaume Soro, et à ses hommes que les militants du Rdr partagent totalement, par les ovations nourries qui l'ont accueillie. Mieux, dans l'une de ses résolutions, le congrès a donné mandat à M. Ouattara pour conclure toute alliance politique avec les Forces nouvelles et à ouvrir le parti à d'autres formations politiques. Une invitation qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. D'autant que le président du parti, dans sa réponse, a indiqué qu'il ouvrira la direction du Rdr à tout cadre des Fn qui le souhaite. Les portes du parti sont donc ouvertes à Guillaume Soro et à ses hommes, s'ils souhaitent y entrer. Entreront ? Entreront pas ? En d'autres termes, les Fn vont-elles mettre fin à leur mouvement et se fondre dans le Rdr comme Alassane Dramane Ouattara le leur demande maintenant ? Vont-elles le faire après la fin effective de la crise, c'est-à-dire après les élections générales? Ou alors vont-elles lui opposer une fin de non recevoir aussi bien maintenant qu'à la fin de la crise?
Si M. Soro et ses amis acceptent l'offre du Rdr, cela voudra dire, entre autres, qu'ils seront remorqués par M. Ouattara et les siens. Il appartiendra donc au président du parti de convaincre les Républicains quant aux postes qu'il voudra bien attribuer à tel ou tel nouveau venu. Une situation de redistribution des cartes au Rdr qui ne se fera certainement pas sans frustration aussi bien chez les nouveaux adhérents que chez les anciens. Alassane Dramane Ouattara a annoncé un comité directeur d'une vingtaine de membres. Déjà, c'est le branle-bas chez les cadres du parti. Au congrès, dans les couloirs, on a parlé de la création d'un poste de vice-président qui serait réservé à l'actuel Premier ministre. En outre, si le chef du Rdr est le candidat naturel de son parti à la présidentielle, il n'en est pas de même pour les cadres du parti qui voudraient être candidats aux élections départementales, législatives et communales. Le moment venu, la direction du Rdr devra peut-être procéder à des choix ou lancer ses cadres dans des primaires dont personne ne peut prédire l'issue. Les cadres des Fn, qui ont risqué leur vie pour se hisser aujourd'hui sur l'échiquier politique national, vont-ils accepter de rimer leur avenir politique à celui du Rdr ou même d'autres formations politiques ? D'ailleurs, le mouvement en tant que tel peut-il décider d'un avenir politique collectif pour ses membres ? Peut-il donner des mots d'ordre d'adhésion à ses cadres ? Rien n'est moins sûr. Le secrétaire général adjoint des Fn, le ministre Louis-André Dacoury-Tabley (même s'il précise qu'il parle à titre privé) a averti (In Fraternité Matin du 5 février) que les uns et les autres sont venus d'horizons divers et que chacun a sa carrière politique à gérer. Mais si les Fn répondent au Rdr par la négative, cela signifierait au moins qu'elles ne veulent pas se compromettre avec des adhésions officielles à quelque parti que ce soit. Au risque d'entraver le processus de paix. Car, il est évident que si Guillaume Soro et ses hommes disent Oui aux Républicains, l'indépendance avec laquelle ils se sont engagés dans le dialogue direct et l'autonomie avec laquelle ils appliquent l'Accord politique de Ouagadougou ne manqueront pas de prendre un coup. Ils auront du mal à convaincre qu'ils ne vont pas au rythme du Rdr dans l'application de cet Accord. Le Non des Fn au Rdr serait aussi la manifestation de leur volonté de gérer leur mouvement en toute indépendance et de prendre leurs responsabilités au moins jusqu'au bout du processus de paix et de sortie de crise. Le chef d'état-major adjoint de l'aile militaire, le commandant Issiaka Ouattara dit Wattao, l'a déjà exprimé : pas question d'approcher un parti politique avant la fin de toutes les élections. Dans tous les cas, l'appel de M. Ouattara est déterminant pour l'avenir des Forces nouvelles. C'est pour cette raison que le ministre Louis-André Dacoury-Tabley estime qu'une réunion urgente s'impose à la direction du mouvement.
Pascal Soro
Repères
Congrès. Le deuxième congrès ordinaire du Rdr, qui s'est tenu du 1er au 3 février, au palais des congrès de l'hôtel Ivoire, a réuni 4 439 délégués statutaires. Le premier congrès ordinaire s'est tenu les 1er et 2 juillet 1995. Entre les deux congrès ordinaires, le parti de Alassane Ouattara a organisé un congrès extraordinaire le 31 janvier 1999. C'est à cette dernière assemblée que Mme Henriette Dagri Diabaté a été élue secrétaire général du Rdr. Communication. Le Rdr a largement communiqué sur son deuxième congrès ordinaire. Plusieurs journaux de la place, dont Fraternité Matin, lui ont consacré des pages entières aussi bien avant, pendant et après les assises. En plus, par la magie des nouvelles technologies de la communication, environ 20 000 internautes ont suivi, en direct, la cérémonie d'ouverture. Mais la plupart des journalistes présents dans la salle, aussi bien à la cérémonie d'ouverture qu'à la clôture, sont restés debout faute de places assises. Tandis que des militants du Rdr occupaient des places réservées à la presse.
Invités. Des partis politiques libéraux d'Afrique, d'Europe et d'Amérique invités au congrès y ont répondu présent. Entre autres, le Parti démocratique du Sénégal (Pds) d'Abdoulaye Wade, le Parti national démocratique du Maroc (Pndm), le Congrès démocratique du Progrès (CDP) de Blaise Compaoré du Burkina Faso, l'Union pour la majorité présidentielle (Ump) de Nicolas Sarkozy de France et le Parti démocratique américain (PDA). Au plan national, le Pdci-Rda, le Fpi, l'Udpci, le Pit, le Mfa et le Pps ont fait le déplacement du palais des congrès de l'hôtel Ivoire.

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