jeudi 7 février 2008 par Le Nouveau Réveil

Monsieur Laurent Dona Fologo, ci-devant président de Conseil Economique et Social a récemment annoncé le doublement de l'indemnité des membres de cette institution parce qu'il faut encourager et motiver " ceux qui travaillent "
Il n'y a pas longtemps, les parlementaires ont décidé d'assurer leurs arrières en améliorant leur retraite et assurance maladie et en s'octroyant 6 mois d'indemnité lorsqu'ils perdent leur poste de député parce que rejetés par les électeurs!
Nous ne pouvons oublier que dès leur arrivée calamiteuse au pouvoir le premier réflexe des refondateurs a été de fixer un salaire colossal au chef de l'Etat, de le doter d'un fonds de souveraineté impressionnant et de doubler les salaires des ministres et présidents d'institutions.
Nous relevons ainsi que ce régime n'a jamais eu qu'un seul souci : assurer le bien-être exclusif et la jouissance de ses dignitaires. Tout le monde pensait que la prise du pouvoir par un régime se disant de gauche et socialiste et par conséquent généreux, la priorité aurait été le sort des masses laborieuses tant en ville que dans nos campagnes. On a hélas découvert que la générosité de nos prétendus hommes de gauche au pouvoir se limite à une coterie de prédateurs et d'affameurs. Car comment pouvait-on se contenter d'améliorer les conditions du chef de l'Etat, des présidents d'institution, des ministres et pour des raisons évidentes, des Forces de Défense et de Sécurité alors que depuis plus de vingt ans les salaires des agents de l'Etat sont bloqués et que le régime que des forces maléfiques et antipatriotiques ont renversé le 24 décembre 1999 s'était engagé à mettre fin à ce gel des salaires dès mars 2001 ?
Les Ivoiriens se sont ainsi vite rendu compte que leur sort n'a jamais été une préoccupation majeure pour monsieur Gbagbo et les siens qui ne voulaient le pouvoir que pour se bâtir des fortunes immenses et iniques. Comment, alors que le monde paysan désespéré en raison de la mévente de ses produits, particulièrement le café et le cacao, brûlent ceux-ci ou prend le risque de franchir nos frontières pour aller vendre chez un de nos voisins, et alors que la misère est désormais la compagne des Ivoiriens dont l'immense majorité est au chômage et dont 70% peuvent à peine s'offrir un repas par jour, nos parlementaires, représentants dit-on du peuple qui les aurait élus et les conseillers économiques et sociaux qui ne représentent finalement qu'eux-mêmes, peuvent-ils se permettre de ne penser qu'à eux, oubliant ou plutôt refusant de poser le moindre geste, même symbolique, en faveur de la miséreuse population ivoirienne ?
Dans la crise de la Société Générale de Banque qui défraie en ce moment la chronique en France et dans le monde, le PDG de cette structure dont la démission a été refusée par le Conseil d'Administration, a tout de même décidé de renoncer à six (06) mois de salaire pour contribuer, sans doute modestement au redressement de la banque.
Depuis des années, tout le monde relève les défaillances de l'ensemble des services publics :
- Les transports publics n'existent que de nom
- L'école se meurt lentement mais sûrement
- Les hôpitaux sont devenus des mouroirs, etc
Combien aurions-nous été heureux et fiers d'entendre nos présidents d'institution, nos ministres, nos députés, nos conseillers économiques et sociaux renoncer à tout ou partie de leur salaire d'un mois pour voler au secours de l'un ou l'autre de ces services publics !
La fourniture de médicaments ou de petits matériels à nos hôpitaux aurait été perçue comme un acte de salut public quand on sait que dans nombre de structures sanitaires même parmi les plus huppés, il n'y a ni tensiomètre, ni garrot et nous en passons. Mais ces drames sont le cadet des soucis des refondateurs et il est à la fois ahurissant et affligeant de constater que ce sont ceux qui peuvent se nourrir de façon décente et prendre plus de trois repas copieux par jour, se vêtir, se soigner, assurer convenablement l'éducation de leurs enfants, qui s'ingénient à améliorer leur sort déjà merveilleux et mirifique !
Face à ce genre de situation, nous en arrivons à nous demander si les Ivoiriens aiment leur pays.
Seul l'argent compte et on ne se préoccupe pas des moyens répréhensibles dont on use la plupart du temps pour l'avoir. Devenus riches par les vols, les rapines et le brigandage nos nouveaux riches qui ne voient midi que devant leurs portes veulent être les seuls à être riches et déploient toute leur énergie et toute leur intelligence pour atteindre cet objectif.
On doit, nous dit-on encourager et motiver ceux qui travaillent. Nous aimerions bien savoir le travail abattu par les conseillers économiques et sociaux qui justifirait encouragement et motivation à travers le doublement de leurs indemnités. Que font les conseillers économiques et sociaux qui mériteraient la reconnaissance de la nation ? Monsieur Fologo, président de cette institution peut-il nous le dire ?
Les conseillers économiques et sociaux travaillent-il davantage que nos paysans, travaillent-ils plus que les agents de l'Etat pour qu'on se penche sur leur sort alors que l'immense foule des travailleurs au salaire de misère ou réduits au chômage par un régime sans imagination et la folie meurtrière et destructrice de vauriens, de brigands et de gueux se disant patriotes, est réduite à la mendicité, jetant sa dignité aux orties ?
Qu'ont fait nos parlementaires pour le peuple et la nation depuis que le FPI par le jeu des achats de conscience s'est acquis une majorité factice dans l'hémicycle dont la mission a consisté à travailler contre la Côte-d'Ivoire et ses intérêts ?
Le pays va à-vau-l'eau, tout y est déglingué et la Côte-d'Ivoire, de pays phare, est devenue un non Etat dont on ne parle que pour en rire en raison de la pitrerie de ses dirigeants.
Et malgré cette situation déplorable et ce chaos, certains découvrent qu'ils travaillent et qu'ils méritent d'être récompensés et motivés. C'est à croire que nous avons tous perdu la raison.
On veut récompenser et motiver ceux dont le travail consiste à venir, à l'ouverture de chaque session, chanter les louanges et les mérites ( ?) imaginaires d'un régime de prédateurs économiques, cupides et voraces qui ont dépouillé la Côte-d'Ivoire et son peuple de tous leurs biens. Et pourtant, le sage de Yamoussoukro nous a indiqué le chemin et tracé la voie comme en témoignent ces déclarations que nous vous proposons :
1) " Nous n'avons pas d'usines à nationaliser, mais à créer, de commerce à étatiser, mais à mieux organiser, de terre à distribuer, mais à mettre en valeur."
15 janvier 1962 à l'Assemblée Nationale
2) " Certes, nous ne sommes pas un pays socialiste, mais notre ambition est de réaliser par le travail, dans la discipline librement consentie dans l'union étroite de c?ur et des esprits, un social des plus hardis."
23-25 septembre 1965, 4e congrès du PDCI-RDA
3) Ce que veut l'Ivoirien, c'est le partage de la richesse et non de la misère. Et pour ce faire, il doit, avant tout, contribuer à créer ces richesses."
Ce que nous voulons, c'est réaliser un social des plus hardis.
Nous sommes en bonne voie."
30 octobre 1970, 5e congrès du PDCI-RDA
Un régime est aujourd'hui au pouvoir qui s'est assigné pour mission de favoriser et promouvoir la médiocrité, portant aux nues des personnes qui n'ont jamais rien fait de leurs dix doigts, uniquement parce que ces personnes servent les funestes desseins de ce régime.
La refondation des pseudo socialistes ivoiriens c'est la négation du travail. C'est la raison pour laquelle au lieu du partage des richesses préconisé par le Président HOUPHOUET-BOIGNY, monsieur Gbagbo et son régime, nous ont imposé la soupe populaire puisqu'ils nous ont contraint au partage de la misère. C'est à cause de ce contexte qu'on a l'outrecuidance de demander de récompenser des personnes qui ne produisent rien mais qui sont plutôt des parasites qui sucent le pays jusqu'aux os. Si le Président BEDIE nous annonçait l'industrialisation de notre pays en l'espace d'une génération et nous proposait le progrès pour tous et le bonheur pour chacun c'est parce qu'il croit à la vertu du travail créateur de richesses. Les immenses chantiers qui devaient démarrer ou être poursuivis découlaient de cette nécessité pour les Ivoiriens de travailler pour créer ces richesses à partager. La philosophie de monsieur Gbagbo et du FPI est différente : il s'agit pour eux de brader les intérêts d'un pays et de son peuple au seul profit d'un clan et d'un camp, d'une nomenklatura assoiffée de pouvoir et de richesses. Au moment où la Côte d'Ivoire est dans les abysses, où le peuple de Côte d'Ivoire est dans le dénuement, la détresse et le désespoir, c'est faire montre d'une cruelle irresponsabilité et d'une cynique indécence que de demander d'améliorer le bien-être et le confort de ceux-là qui sont déjà payés à ne rien faire et qui ont délibérément choisi de tourner le dos au pays et au peuple. Devrait-on rappeler que dans l'opposition, monsieur Gbagbo et le FPI réclamaient à cor et cri la suppression du Conseil Economique et Social ?
Sans doute parce qu'ils pensaient, pour paraphraser ce poète du début du XVIIe siècle, qu'un conseiller économique et social en Côte d'Ivoire "n'est pas plus utile à l'Etat qu'un joueur de quille ! "

DOUBE BINTY

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