mercredi 6 février 2008 par Le Jour

Le directeur général de Palm-CI, M. Angora Tano était, hier face à la presse. Pour situer l'opinion sur les enjeux du secteur de l'oléagineux en Côte d'Ivoire. Et le rôle que son entreprise pourrait jouer sur ce segment d'activité.

Dans les années 60, la Côte d'Ivoire produisait autour de 60.000 tonnes d'huile de palme, de même que la Malaisie. Aujourd'hui ce pays asiatique en produit près de 16 millions de tonnes quand à peine la Côte d'Ivoire produit 300.000 tonnes. Et cette performance n'a pas progressé depuis près d'une décennie, a regretté, hier le directeur général de Palm-Ci, M. Agora Tano, au cours d'un déjeuner de presse au Novotel. Selon le patron de Palm-Ci, cette contre-performance trouve sa justification dans le manque de productivité des plantations industrielles, et encore plus dans les plantations villageoises. A titre d'exemple, il a relevé que le rendement des plantations villageoises est de 5 tonnes à l'hectare quand il est de 20 tonnes à l'ha en Malaisie. S'agissant des plantations industrielles, la Côte d'Ivoire est à 10 tonnes à l'ha, alors que dans la même surface, les Malais récoltent 25 tonnes. Voilà l'objectif de croissance vers lequel Palm-CI voudrait tendre d'ici à 2020, à en croire M. Tano. Et pour cela, il estime urgent de régler les dysfonctionnements qui minent ce secteur, bien même avant la libéralisation de la filière. Ces problèmes, a-t-il identifié, c'est d'abord le manque d'encadrement des populations villageoises, l'aménagement des pistes de collecte. Il note aussi la faiblesse des moyens de collecte (manque d'engins, et même d'engrais pour la fertilisation des sols), le non-fonctionnement des usines Tous ces dysfonctionnements expliquent la faiblesse du rendement en Côte d'Ivoire alors que le marché est vaste, souligne M. Tano. Bien sûr, la consommation locale estimée à 140.000 tonnes est largement couverte, mais, rappelle le patron de Palm-CI, la production ivoirienne est essentiellement tournée vers l'exportation. Or il y a un déficit d'au moins 500.000 tonnes sur le marché de la CEDEAO. Et même au niveau mondial, la demande reste toujours forte, à cause des besoins en biocarburant. Les observateurs sont unanimes pour dire que seule la Côte d'Ivoire peut permettre de faire face à ce défi oléagineux sur le marché de la Cedeao grâce au palmier. Et c'est pourquoi, à en croire M. Tano, son entreprise s'investit pour doubler au bout de quatre ans sa production qui est aujourd'hui de 200.000 tonnes. Elle pourra être de 1 million de tonnes à l'horizon 2020. En terme de retombées, les producteurs pourraient ainsi améliorer leurs revenus, et donc, leur existence.


Alexis Noumé

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